Pour l’historien Pierre Vermeren, la hausse de la fiscalité au détriment d’économies budgétaires accélère les délocalisations et l’endettement public. Cette politique mène à la ruine. Mais dans ce marasme économique, l’auteur de La France qui déclasse (Tallandier) n’absout pas le patronat de ses responsabilités.
Causeur. Le gouvernement a décidé de surtaxer en 2025 les entreprises qui réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en France. A-t-il bien fait ?
Pierre Vermeren. Comme ses prédécesseurs, François Bayrou a préféré remettre à plus tard les mesures d’économie budgétaire qui s’imposaient. Il n’a dès lors eu d’autre choix que d’augmenter les impôts. C’est désastreux. Pour les salariés, parce qu’ils sont moins bien payés que dans d’autres pays. Pour les patrons, parce que leurs capacités d’investissement sont rognées. Pour l’État, parce qu’il continue de creuser son déficit. On s’est enfermés dans un système qui n’est pas tenable à long terme, mais chaque nouveau gouvernement le reconduit quand même, en espérant que cela tiendra jusqu’à la fin de son mandat.
À l’annonce de la surtaxation, on a vu réapparaître la focalisation, très française, sur les « riches ». D’où cela vient-il ?
C’est vieux comme la République ! Seulement, je crois que ce phénomène serait moins marqué si notre pays s’était mieux prémuni, depuis quarante ans, contre la désindustrialisation et l’immigration, deux des principaux facteurs de la crise économique dans laquelle
