Accueil Édition Abonné Pierre Sautarel : « Si j’ouvrais Fdesouche aujourd’hui, je lui donnerais un autre nom »

Pierre Sautarel : « Si j’ouvrais Fdesouche aujourd’hui, je lui donnerais un autre nom »

Entretien avec le créateur du site Fdesouche.com


Pierre Sautarel : « Si j’ouvrais Fdesouche aujourd’hui, je lui donnerais un autre nom »
Capture d'écran de la page d'accueil du site Fdesouche, janvier 2018.

Le créateur de site Fdesouche.com s’épanche rarement dans les médias. Pour Causeur, Pierre Sautarel revient sur son parcours de petit Blanc de banlieue, se souvient de ses amis de jeunesse immigrés et développe sa conception de la France. Entretien.


Daoud Boughezala. En quelques années, Fdesouche.com est devenu la référence de la « droitosphère » avec ses fameuses revues de presse. Qu’est-ce qui vous a amené à créer ce site ?

Pierre Sautarel. En 2005, avant l’émergence de Facebook et des réseaux sociaux, alors que la mode des blogs battait son plein, j’ai fondé Fdesouche. Ont d’abord été publiés des articles sans grand intérêt, comme mon récit de la visite d’une expo d’art contemporain, mais cela n’intéressait pas grand monde. Par contre, à chaque fois que je relayais des articles de presse pertinents autour du triptyque immigration-insécurité-mensonge médiatique, le site attirait du public. J’ai donc décidé de capitaliser sur ce terrain en menant un travail de veille médiatique au service de mes idées, sans presque rien rédiger.

Cette neutralité apparente vous protège d’éventuelles poursuites judiciaires…

Plus que de neutralité, je parlerai d’objectivité. Ni nos thèmes ni nos critères de publication ne sont neutres, mais nous les traitons à charge et à décharge avec la plus grande objectivité possible. Ça trouble d’ailleurs certains de nos lecteurs. Il ne s’agit pas d’une parade juridique, nous profitons simplement du fait que l’actualité nous donne tellement raison qu’il est inutile d’intellectualiser ou de tordre la réalité. Sur la bonne douzaine de procédures dont j’ai fait l’objet, seules deux concernaient des articles jugés diffamatoires. Toutes les autres portaient sur des commentaires.

Je voulais montrer qu’on était le seul groupe en France qui n’avait pas le droit de revendiquer ses origines

Un flot de commentaires racistes se déverse en effet sur Fdesouche. Est-ce pour échapper à la justice que vous avez dégoté un directeur en Inde ?

Tilak Raj, le directeur de la publication est en effet un citoyen indien. Pourquoi Fdesouche ne profiterait-il pas lui aussi de la mondialisation ? Une affaire de commentaires litigieux a d’ailleurs entraîné une enquête d’Interpol à New Delhi ainsi que la convocation par la police d’homonymes résidant en Île-de-France.

Je suis donc la principale victime de ce problème de commentaires, insoluble même pour des multinationales richissimes comme YouTube ou Facebook. Nous avons pensé à les fermer complètement, mais ce serait donner raison à une minorité d’anonymes racistes et haineux.

L’intitulé même de « Fdesouche » semble un message adressé à cette minorité. Pourquoi l’avoir choisi ?

À l’époque, tout le monde avait un pseudo sur les blogs. Le mien était « Françoisdesouche », ce qui a donné « Fdesouche » en abréviation. Ça m’amusait d’employer ce concept connu de tous, mais tabou. Je voulais montrer qu’on était le seul groupe en France qui n’avait pas le droit de revendiquer ses origines. Je me souviens d’une gamine française de souche qui disait : « Moi je n’ai pas d’origine ! » – comme si une origine devait


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Janvier 2018 - #53

Article extrait du Magazine Causeur




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est journaliste.

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