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La prémonition de Pierre Jourde

Que pouvons-nous attendre de gens qui baissent leur pantalon devant l’Algérie, la Turquie ou l’Iran ?


La prémonition de Pierre Jourde
Marseille, 1 juillet 2023 © SENER YILMAZ ASLAN/SIPA

En 2005, dans son roman Festins secrets, Pierre Jourde décrivait la France réelle: son école à la dérive et son communautarisme ethnico-religieux mortifère.


En 2005, quelques mois avant les émeutes qui enflammeront les banlieues, paraissait le livre de Pierre Jourde intitulé Festins secrets. Lucide et prémonitoire, ce livre décrivait une société en décomposition, une Éducation nationale gaucho-pédagogiste à la dérive, une intégration rendue impossible par le nombre d’immigrés et l’importation d’une culture arabo-musulmane s’imposant dans de nombreux « territoires perdus de la République ».

Gilles Saurat, jeune professeur candide et progressiste, débarque dans le collège classé ZEP d’une ville moyenne. Confronté à la réalité d’une société multiculturaliste rongée par la haine, l’inculture et la violence, il tente de trouver des explications à ce délitement généralisé sans sombrer, comme le lui ont appris les bien-pensantes instances politico-médiatiques, dans le racisme ou l’islamophobie. Un de ses collègues, Zablanski, lui donne au contraire sans détour son sentiment sur l’immigration musulmane et la nouvelle jeune population issue de cette dernière à laquelle sont confrontés, en première ligne, les professeurs. Il insiste en particulier sur le statut du jeune mâle dans la culture musulmane et, conséquemment, sur le sort des femmes, mères, sœurs ou épouses, ainsi que sur celui de tous ceux qui subissent l’islamisme et la délinquance gangrénant « les quartiers ». En lisant les propos que Jourde prête à Zablanski et dont nous nous permettons de retranscrire ci-dessous de larges extraits, comment ne pas penser aux derniers événements qui ont broyé la France pendant une semaine, aux jeunes émeutiers, à leurs parents, aux représentants politiques et aux journalistes rendus aveugles par opportunisme électoraliste ou par idéologie.

D.R.

Et le respect ?

« L’intégration des Polonais ou des Italiens ne s’est pas faite facilement, mais rien à voir avec l’impossibilité d’intégrer ces jeunes garçons. Ces jeunes garçons, vous le savez. Pas les filles. Les filles étudient, en dépit de la terreur que les garçons exercent sur elle. Cela fait trente ans que ça dure, et ils régressent, ils s’éloignent de nous. Dans leur culture, le garçon est le roi, et la femme n’est rien. Elle ne parvient à être un peu quelque chose que dans la maternité, surtout si elle engendre des individus pourvus d’une paire de testicules. Ni mère ni mariée, elle n’est qu’une putain. Impure, sale, déshonorante par nature. Engendrer un garçon lui redonne quelque honneur. […] La femme est un sac à impuretés qu’on rend pure en l’excluant du monde. On lui colle un voile, des vêtements informes, on l’enferme à la maison. Claquemurés dans cette folie, dans ce délire, ils appellent ça honneur, religion, et on considère que c’est un choix comme un autre. Moi, Saurat, je dis que c’est tout bonnement une perversion mentale, cette perversion crève les yeux, mais non, on trouve ça normal, on “respecte les différences” ».

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« Le garçon arabe est donc un roi, par nature. Un roi fainéant, nécessairement : pourquoi travailler quand la royauté est innée ? Un roi tyrannique, ça va de soi : former à exercer sa tyrannie sur ses sœurs, voire sur sa mère, perdue d’admiration pour le petit mâle, et qui lui a laissé tout faire. Un roi infect et capricieux, puisqu’on n’a jamais appris au roi que les autres étaient des autres, non des choses, et que comme tels il fallait les respecter plutôt que de les insulter ou de les frapper. »

Conception étriquée de l’honneur et de la foi

« Voici donc le petit dieu, le petit tyran mâle », dit Zablanski à propos du jeune musulman qui trône en soumettant d’abord les femmes de sa famille mais auquel le monde occidental dénie sa pseudo-divinité : « Pire que ça : il lui refuse ce qu’il a toujours cru être lui. Et ce premier sacrilège est perpétré par des êtres inférieurs, en dessous de l’humanité ordinaire : par des femmes. Ce sont des institutrices, des enseignantes qui les premières se chargent d’apprendre au dieu, et avec quelles précautions, selon quels procédés complexes, pleins de douceur, de compréhension, mais la réalité transpire malgré tout, de lui apprendre qu’il n’est qu’un ordinaire imbécile. D’où sa légitime colère. Que certains s’obstinent à appeler du nom ronflant de “révolte contre la société”. Que va-t-il faire ? S’en prendre au racisme de la société et jouer les victimes. Ça marche à chaque fois, les gentils démocrates et les journalistes au grand cœur ne manqueront pas de relayer sa plainte, ça ne coûte pas cher et ça leur permet de se poser en conscience morale. Mais la satisfaction est limitée. Le petit roi va donc faire ce qu’on a toujours fait dans ce cas : se venger contre les plus faibles. Tenter d’être le plus fort par l’insulte, le coup de poing dans la gueule, puisqu’il enrage de ne pas l’être par l’intelligence et la réussite, et que ce serait déchoir pour lui d’essayer. […] Quant au “jeune des quartiers”, ce n’est pas le damné de la terre : c’est le petit baron pillard et cagot du Moyen Âge, avec tout ce que cela implique de rapacité, de cruauté, de superstition, d’attachement au territoire, de liens de vassalité, de soumission à une conception étriquée de l’honneur et de la foi. »

Zablanski s’adresse alors directement à Saurat, professeur naïf qui peine à accepter les arguments de son collègue : « Je vous aime bien Saurat, j’éprouve une certaine estime pour vous, en dépit de vous-même. Vous ne savez pas qui vous êtes vraiment. Votre esprit a été bien aplati par l’École Normale Supérieure et la lecture intensive du Monde»Et, après que Saurat lui a sorti la sempiternelle excuse sociale :« Vous appliquez à notre monde des grilles vieilles de trente ans, Saurat. Toujours une époque de retard, les intellectuels. […] Ce sont juste des crétins agressifs, incultes et infantiles, qui ne pensent qu’aux voitures, aux fringues, à l’argent facile. À part les téléphones portables et les survêtements, ce qui les intéresse, c’est “niquer une meuf”, comme ils disent. »

Desrimais pas optimiste

En 2005, Festins secrets a obtenu le prix Renaudot des lycéens. Il n’est pas certain qu’il obtiendrait le même prix, ou aucun autre d’ailleurs, aujourd’hui : les immigrationnistes et les progressistes politico-médiatiques veillent au grain et la propagande bat son plein. Le diagnostic que le personnage de Jourde porte en 2005 sur l’école et sur l’immigration d’origine musulmane repose sur des symptômes évidents, visibles, déjà enkystés dans la société de l’époque. Cela ne pouvait que mal finir. Dans son dernier article, Céline Pina souligne elle aussi le « culte de la virilité et de la force » auquel s’adonne une partie de l’immigration africaine et maghrébine en s’appuyant sur une « revendication ethnico-religieuse ». Elle note à juste titre que les immigrés parfaitement intégrés vont pâtir de l’image désastreuse que donnent d’eux les émeutiers – et, malheureusement pour eux, nombre de leurs enfants ou petits-enfants, sensibles aux arguments religieux des Frères ou à ceux, révolutionnaires, des députés LFI, semblent près de basculer dans la haine de la France, et ce d’autant plus facilement que celle-ci ne semble plus s’aimer beaucoup : elle se défend si peu. Le demi-million d’étrangers qui arrivent chaque année sur notre sol ne sont pas une « chance pour la France » mais un renfort attendu par tous ceux qui désirent détruire notre pays, d’une manière ou d’une autre.

Les dernières émeutes n’ont été que l’acmé d’une violence ancrée dans la société française depuis de nombreuses années et qui enfle, mois après mois. Ceux qui refusent de voir le lien entre immigration, délinquance, communautarisme exacerbé et haine de la France, palabreront bientôt autour d’une énième loi sur l’immigration – que pouvons-nous attendre de gens qui baissent leur pantalon devant l’Algérie, la Turquie ou l’Iran, pays dont les gouvernements osent donner des leçons de démocratie et d’antiracisme à la France ? L’auteur de ces lignes prédisait, après le meurtre de Lola, que le pire était encore à venir (article du 26 octobre 2022). Désignant les militants immigrationnistes et wokes, il concluait : « Car rien ne devra entraver un multiculturalisme qu’ils considèrent comme un bienfait ; aucune ville mise à sac ne pourra les empêcher de promouvoir un « vivre ensemble » qu’ils exporteront jusque dans les coins les plus reculés de l’hexagone ; aucune Lola ne les détournera des discours lénifiants sur l’immigration qui est « une chance pour la France ». Entre deux lâchetés (ou « accommodements raisonnables ») face à l’islam prosélyte, l’élite wokiste, européiste et immigrationniste réclamera de nouvelles lois « progressistes », intersectionnellement diversitaires, pro-genres et écologistes. Parallèlement à ce basculement civilisationnel, la barbarie tribale continuera de gagner du terrain. Je ne vois rien, pour le moment, qui puisse contredire cette vision funeste. Le pire est donc encore à venir. » Si aucune limitation drastique de l’immigration n’est imposée rapidement et si, parallèlement, aucune action n’est entreprise vis-à-vis des étrangers en situation irrégulière – et la régularisation des « sans-papiers » ne peut en aucun cas être considérée comme une solution, bien au contraire – notre pays court le danger de voir se répéter, en plus de la violence devenue quotidienne, des émeutes de plus en plus sauvages et destructrices, voire meurtrières. Les dernières déclarations de notre Premier ministre, de notre ministre de l’Intérieur et de notre garde des Sceaux n’incitent guère à l’optimisme : l’impéritie et la pusillanimité de cet affligeant triumvirat atteignent des sommets – le pire du pire est donc toujours, malheureusement, envisageable.

Festins secrets - Prix Renaudot des Lycéens 2005

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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