Quel rapport entre un hippopotame dans une piscine, le mariage de Norman Bates et l’anatidaephobie ? La réponse s’impose : tout ça n’a pas de bon sens ! C’est même ce que j’apprécie tant chez l’écrivain Gary Larson, le dessinateur Jean et mes chouchous les Sparks : leur nonsense commun. Mais pour être à l’avant-garde, ces gens-là n’ont pas le monopole de l’absurde, loin de là. Le leader du secteur est incontestablement l’absurde involontaire, plus couramment appelé « sérieux ». Un exemple récent ? Le lamento médiatique unanime et obligatoire à la mort de Pierre Bergé, avec embaumement instantané d’un cadavre encore chaud. Exquis, non ?
Paris 2024: allez jouer ailleurs ! – Le nouveau Causeur est déjà disponible
Un Jean normal
Lundi 4 septembre
Dans Le Point, j’avais remarqué depuis longtemps les dessins signés Jean, nettement décalés par rapport au reste du magazine, et plus généralement à tout. Grâce à l’ami Google, j’ai pu me faire une idée de l’univers de l’auteur à travers ses dessins et même ses « livres » – qui montent encore d’un cran dans le nonsense. Rien que les titres m’ont ravi d’emblée : « Les filles sont des gens comme vous et moi », « Les Beatles font l’intéressant »… Enfin quelqu’un de plus fêlé que moi, si ça se trouve !
Du coup, j’ai voulu à tout prix rencontrer ce Jean-là de notre vivant. Prenant prétexte de cette chronique, j’ai donc sollicité une interview, que l’ami Jean a aussitôt acceptée de bonne grâce. En découvrant son œuvre, j’avais tenté en vain de deviner à quoi pouvait bien ressembler le créateur de ce monde même pas parallèle. Faute d’indices, j’en étais même arrivé à me le représenter vaguement à l’image de ses personnages.
