« Le départ de Florian Philippot nous a retiré une épine du pied », a dit Marine Le Pen, de retour au Conseil régional du Nord (dont Philippot est réellement originaire, lui). Bien. J’ai donc repris mon stylo de pèlerin et je suis parti interviewer l’épine… Nous nous sommes retrouvés dans un bar du VIe arrondissement de Paris qui lui sert de QG depuis longtemps. À deux mètres de nous, une bande d’octogénaires absolument déchaînées fêtaient le veuvage de l’une d’entre elles — champagne pour tout le monde. C’est au milieu de ce vacarme joyeux que nous avons évoqué le passé — un peu — et surtout le futur.
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Jean-Paul Brighelli. Alors, ce divorce ? Attendu ? Par consentement mutuel ? Aux torts partagés — ou comme autrefois, « pour faute » ?
Florian Philippot. L’état-major du FN, aujourd’hui mégrétiste…
JPB. Mince alors ! Quelqu’un se souvient donc de Mégret ?
FPh. Certainement — à commencer par Philippe Olivier, le beau-frère de Marine, qui est revenu en force être les deux tours, avec ses amis. Mais je ne veux pas en faire une querelle de personnes.
JPB. Revenus – revenus quand ?
FPh. Ça a commencé pendant la campagne présidentielle, et ça s’est accéléré après le second tour. Pendant le débat, j’étais resté dans les loges — il n’y avait que les deux candidats et les journalistes, sur le plateau. Et j’ai à peine croisé Marine quand elle est revenue. Je n’ai pas trouvé l’énergie pour aller jusqu’au siège du FN ensuite. A posteriori, et je ne parle pas de Marine Le Pen quand je dis cela, je ne peux pas m’empêcher de penser que la défaite en arrangeait plus d’un — qui l’ont d’ailleurs sur-exagérée. Parce qu’enfin, 11 millions de voix malgré les déchaînements de médias tous acquis à Macron, c’était beau ! Il y a eu un moment d’attente — les flingues étaient sortis, essentiellement pointés vers…
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