Dans son brillant essai, Philippe Raynaud démontre comment Victor Hugo a tiré des bords politiques pour se placer, comme en littérature, toujours à l’avant-garde, faisant rimer libéralisme et romantisme.
Il n’était pas indifférent à Victor Hugo d’être moderne, au mépris de principes politiques. D’abord le jeune homme est royaliste, poète ultra. Songez à ses Odes de 1822 où il chante la Contre-Révolution, grandeurs et misères. Plus tôt encore, et pour un temps, le royalisme hugolien fut voltairien – il le devait, sans doute, à sa mère, Sophie Trébuchet –, avant de devenir ensemble catholique et romantique. Dans la préface de la première édition des Odes, le poète écrit que « l’histoire des hommes ne présente de poésie que jugée du haut des idées monarchiques et des croyances
