Celle qui a écrit la trilogie, Vernon Subutex, n’est-elle qu’une idéologue néo-féministe dénuée de tout talent littéraire ? Notre chroniqueuse, Sophie Bachat, ose croire que non et trouve des qualités à son nouveau livre, Cher Connard, qui traite surtout du thème de l’addiction.
Moi, Sophie B, 54 ans, chroniqueuse à Causeur et très heureuse de l’être, j’ai aimé Cher Connard, le dernier roman de Virginie Despentes. Et il semblerait que je n’en aie pas le droit. Pas le droit parce que j’écris pour un média dit réac, pas le droit, car sans l’avoir lu, un certain public décrète qu’un roman de Despentes est forcément un salmigondis d’idéologie woke mal écrit. Dire du bien de Despentes dans Causeur est donc un exercice de haute voltige.
Mon premier constat est le suivant : plus personne ne sait lire, les journalistes comme les lecteurs, ou plutôt chacun lit ce qui l’arrange. Pour la presse mainstream, le Despentes est une resucée des Liaisons Dangereuses à la sauce féministo-woke, ce qui est bien dans les clous et dans l’air du temps ; pour les autres elle est la femme à abattre, la virago féministe et moche. Forcément, c’est tellement facile. Alors qu’à mon sens, cela n’est ni l’un ni l’autre, j’y reviendrai par la suite.
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Bien sûr, lui revient comme un boomerang le texte qu’elle a écrit en 2015 pour les Inrocks, où elle déclare son « amour » aux frères
