Fleur Pellerin, la France et le goujat


Fleur Pellerin, la France et le goujat
François Hollande et Fleur Pellerin, en juin 2014 (Photo : SIPA.00685768_000016)
François Hollande et Fleur Pellerin, en juin 2014 (Photo : SIPA.00685768_000016)

Fleur Pellerin, ministre de la Culture, vient d’être congédiée à l’occasion de la pantalonnade politique qualifiée abusivement de remaniement ministériel. Prévenue de son infortune de façon lapidaire quelques minutes avant l’annonce officielle, elle a quand même eu droit, paraît-il à un coup de téléphone du président de la République après. Pour lui dire élégamment que le gouvernement avait besoin de quelqu’un « de politique ».

La vie politique justement peut être dure, mais ce président-là n’est pas obligé de se comporter à chaque fois comme un pignouf. Les gazettes nous disent qu’aimant ce poste et soucieuse de poursuivre la tâche qu’elle avait entreprise, elle n’a pas très bien pris la chose.

Fleur Pellerin fut beaucoup moquée pour avoir avoué ne pas avoir lu Patrick Modiano récent prix Nobel de littérature. Étant dans la même situation, je n’ai rien dit. Et je n’avais pas d’opinion arrêtée sur la personne et sur son action m’y étant peu intéressé. Même si ce qu’elle vient de subir peut la rendre instantanément sympathique. En revanche, son histoire personnelle est assez extraordinaire.

La multiplication des bourdes, impolitesses et autres goujateries de François Hollande finit par être un peu humiliante pour les Français. Heureusement il se trouve des gens pour lui donner de temps en temps des petites leçons qui font plaisir. Fleur Pellerin vient de le faire, toute d’élégance, de sincérité et de fidélité à l’occasion de son discours de départ de la rue de Valois :

« Il y a peu de pays au monde où une enfant trouvée dans les rues d’un bidonville, d’un pays en développement, et adoptée par une famille modeste, dont la généalogie est faite d’ouvriers, de domestiques, puisse un jour se retrouver ministre de la Culture. J’ai une gratitude immense, indicible pour Manuel Valls d’avoir proposé mon nom au président de la République en août 2014. Je tiens à lui dire ma reconnaissance et ma fidélité ».

Merci Madame pour ce rappel et cet hommage à notre patrie commune. Les occasions d’en être fier ne sont pas si fréquentes en ce moment.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Pôle emploi ne veut pas se séparer de moi
Article suivant Après Fabius, un collectif d’ambassadeurs au chevet de la Palestine

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération