Peggy Sastre revient à travers trois études sur notre quotidien de confinés
[Avertissement : récence de la pandémie oblige, toutes les études détaillées dans ce numéro sont des articles en prépublication qui ne sont pas passés sous les fourches caudines de la validation par les pairs. Leurs conclusions doivent, encore plus que d’habitude, être considérées comme parcellaires et provisoires.]
Psychologies du confinement
Les dernières semaines l’ont amplement prouvé : nous ne sommes pas tous égaux quand il s’agit d’accepter la restriction de nos libertés à des fins sanitaires. Certains se plient sans broncher à l’âpre discipline du confinement, et d’autres se rebellent. Qu’est-ce qui motive une telle variabilité ? Pour tirer un premier portrait des dociles et des récalcitrants, Ingo Zettler, Christoph Schild, Lau Lilleholt et Robert Böhm, psychologues et experts en mégadonnées à l’université de Copenhague, ont eu recours à deux métriques psychologiques : le modèle HEXACO et le facteur D. Ce dernier, que l’on désigne aussi sous le sobriquet de « triade noire », rassemble les traits les plus moralement vilains du tempérament humain, à savoir le narcissisme, la psychopathie et le machiavélisme. Un individu riche en facteur D va généralement manifester une propension à maximiser son propre bien-être au détriment
