Eudeline est un perfectionniste : ses fans ont attendu près de vingt ans la sortie de son nouvel album. Comme avant est enfin dans les bacs ! Rencontre avec ce dandy inclassable, cet esthète d’un autre temps qui cultive comme personne la réac n’roll attitude.
C’est devant Le Motel (Paris 11e, passage Josset) que je retrouve, ou plutôt rencontre Patrick Eudeline. Un ami est déjà sur les lieux, armé de son appareil photo. Au loin, je les aperçois ensemble. M’approchant, je découvre la petite silhouette désarticulée qui se contorsionne face à l’objectif de Quentin. Accrochées sur ce squelette comme au bout d’une falaise fatiguée : de belles et longues mains expressionnistes.
Un pro !
Je les rejoins, me présente, salue Eudeline : ses cheveux longs et fins sont plaqués en arrière avec du gel, le visage marqué et griffé d’un doux sourire me renvoie à mille souvenirs de papier glacé. L’homme est charmant, immédiatement ; d’une courtoisie et d’une politesse qui détonnent avec l’image que l’on pourrait s’en faire, dans cette tenue toujours impeccable de dandy de cuir portant le foulard comme personne.
Quentin le photographie sous tous les angles, lui demande de bouger une main, de croiser ses jambes, de montrer ses bottes, d’enlever ses Ray-Ban Aviator malgré les réticences du modèle (« Pas trop longtemps non plus ! »). Chaque geste, chaque pose semble juste et personnel : nous avons
