Et si demain la norme était de réécrire les œuvres pour que les lecteurs positivent ? Dans L’Homme surnuméraire, Patrice Jean décrit avec panache une société ravagée par les bons sentiments.
Un grand roman signé par un auteur vivant et français, c’est la fête. J’avais donc fini L’Art des interstices, de Pierre Lamalattie à reculons, me désespérant à l’avance de la fin de cette exploration de l’art de notre temps en compagnie du narrateur et de sa fille Seine. Mais voilà, rien de plus inconstant qu’un lecteur – sinon, peut-être, une femme. À peine avais-je fait la connaissance de Serge Le Chenadec et de sa crispante épouse Claire, que les ombres de Seine et son père (qui avaient elles-mêmes chassé celles de Samuel Anderson et de sa mère, les personnages des Fantômes du vieux pays, de Nathan Hill) s’effaçaient à leur tour.
Les classiques de la littérature, expurgés de leurs « infectes idées »
J’ai des circonstances atténuantes : deux livres qui vous font tourner la tête à quelques jours d’intervalle, cela ressemble à un miracle. Et dans L’Homme surnuméraire, le quatrième roman de Patrice Jean, il
