L’animateur le plus attaqué du PAF est un «réac» et un «populiste», selon ses bienveillants confrères qui ne peuvent admettre qu’il est aussi, et surtout, un véritable journaliste.
Sur le modèle du rat des champs et des villes, il existe une autre fable, celle du Praud du matin et du soir. Deux salles, deux ambiances, deux spectacles télévisuels qui ne s’adressent pas au même public. Le matin, à la fraîche, c’est l’actu sanctuarisée, on chasse le scoop, on déflore l’événement, les bottes encore mouillées par la rosée, on réveille la France avec le sentiment d’écrire l’histoire courte.
Je préfère le Praud vespéral, plus propice à l’emphase et à l’emportement verbal, au tacle sauvage et à la nostalgie suintante
Le sérieux est institutionnalisé, la déontologie se porte à la boutonnière, on brandit sa carte de presse comme Belmondo pointe un flingue de compétition sur l’affiche du Professionnel. Avec une jubilation non feinte. L’esprit carnassier et rancunier du justicier n’est jamais loin. On tend, sans y parvenir, vers cette satanée objectivité qui a ruiné tant de journaux. Ce ne sont pas internet et les réseaux sociaux qui ont tué la grande presse, mais bien l’absence de style et une liberté d’expression cadenassée, un conformisme d’opinion qui a poussé à l’abstentionnisme et à la pêche à la truite.
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Le matin, les politiques ronronnent comme ces vieux diesels fumants avec toujours les mêmes formules poussives à la rescousse et cette mine contrite qui amusait déjà Coluche, il y a quarante ans. Tous ces mauvais acteurs de boulevard sont désespérants de trucs et de poses. Le matin, les invités s’expliquent doctement en se plaignant, les éditorialistes
