De révolte légitime contre l’impôt et la bureaucratie, le mouvement des gilets jaunes a viré à l’anarchie participative. Notre pays rongé par l’assistanat, l’immigration massive et l’islamisation mérite des frontières étanches, pas un concours Lépine des doléances.
Une fois encore, c’est un coup de fil de la patronne qui m’a sorti de ma réserve : « Toi qui es le plus gilet jaune d’entre nous, viens donc mettre ton grain de sel dans cette soupe nationale en ébullition, et dans le journal. »
« Le plus gilet jaune d’entre nous ? » Pour des journalistes ou des intellectuels, qui ont lu et relu Philippe Muray, qui pensent que les fumeurs de clopes qui roulent au diesel sont pétris de bon sens et parlent comme dans les films d’Audiard, bref, qui ont une certaine idée du peuple, c’est peut-être un compliment ; pour moi qui vis avec quelques spécimens un peu représentatifs dans ma France périphérique, je n’ai pas su comment je devais le prendre.
Gilet jaune d’une semaine
Je reconnais que j’ai plutôt le profil : l’artisan exilé au-delà de la banlieue qui râle contre les taxes et les impôts, qui peste contre les contrôles, les limitations et les radars, et que la prolifération des voiles sur les femmes jusque dans nos campagnes a rendu raisonnablement islamophobe, celui qui rêve d’un État un peu plus gardien de la nation, de sa culture et de sa civilisation, donc des frontières, et un peu moins dépensier, ou un peu mieux, c’est bien moi.
J’étais donc sans doute gilet jaune la première semaine sans vraiment le savoir et sans le porter pour des raisons purement esthétiques, quand la question était de savoir « ce qu’ils faisaient du pognon », même si nous en avons une petite idée
