Que se passe-t-il donc ? Le cinéma aurait-il soudain décidé de s’intéresser sérieusement au sujet de l’éducation via des films de fiction, certes inégaux, mais qui dépassent les caricatures et les clichés habituels ?
Harcelé
Pas de vagues, de Teddy Lussi-Modeste, sortie le 27 mars.
« Il y a quelques années, dans le collège où j’étais professeur, la conseillère principale d’éducation me tend un jour une lettre écrite par l’une de mes élèves. La jeune fille m’y accuse de la regarder en touchant ma ceinture. Elle a 13 ans. Les choses s’emballent. Un de ses grands frères me menace de mort. Un autre l’emmène porter plainte contre moi. Je refuse de me mettre en arrêt, car j’y vois bêtement un aveu de culpabilité. Je sors chaque jour du collège en me demandant si on va me casser les jambes. Je vis dans la peur et la honte– la culpabilité aussi : je ne veux pas que les collègues qui m’escortent jusqu’au métro soient agressés par ma faute. » C’est en ces termes nets et précis que le scénariste et cinéaste Teddy Lussi-Modeste explique la genèse de son film Pas de vagues, inspiré par sa propre histoire au sein de l’Éducation nationale. Au siècle dernier, le film se serait (bizarrement) appelé Les Risques du métier avec André Cayatte à la réalisation et Jacques Brel dans le rôle de l’enseignant accusé à tort par une jeune fille en fleur. Un film parfait pour « Les
