« Quel renversement d’être ciblée et mise en danger par deux syndicats politisés, et soutenue par l’administration… »
Lauréate du Prix de la laïcité 2019, Fatiha Boudjahlat est aussi versée dans les réseaux sociaux. Le 2 novembre au soir, jour de la minute de silence en hommage à Samuel Paty, l’enseignante d’histoire-géo en collège se confie sur Facebook : « Cela s’est bien passé. Les élèves ont été formidables. Les seuls qui ont refusé de faire la minute de silence, cinq sur 380, appartiennent à la classe d’accueil et viennent de l’étranger, proche ou lointain, mais arabo-musulman. […] La France n’est pas un simple guichet de services. Je m’en vais le leur rappeler. »
A lire aussi, Jean-Paul Brighelli: Rencontre avec Didier Lemaire: un hussard de la République aux prises avec l’islamisme
Il n’en a pas fallu plus pour que les apparatchiks de SUD Éducation et CGT Éduc’action manquent de s’étrangler et décident de cafter, main dans la main, sur les comportements déviants de leur collègue. Dans une lettre ouverte au recteur de l’académie de Toulouse, ils enjoignent ce dernier de « prendre ses responsabilités » suite à ces mots « relevant d’une stigmatisation et d’une discrimination » et « divulguant des informations sensibles qui peuvent permettre d’identifier des enfants » – n’omettant pas, en prime, de signaler les pages Facebook et Twitter de leur proie, et d’afficher cette lettre ouverte sur le site internet de la section Haute-Garonne de SUD et sur celui de leurs camarades de VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes). Des velléités de purge qui ont conduit la militante, forte de ses 17 années au service de l’Éducation nationale, à demander le 5 janvier « la protection fonctionnelle au recteur de l’académie ».
A lire aussi: Alain Finkielkraut: Samuel Paty, le dévoilement et le déni
Mardi 12 janvier, après avoir été reçue par le rectorat, la « féministe universaliste » a annoncé sa victoire à ses fans sur Twitter : « Je remercie le ministre @jmblanquer et le recteur @MostafaFourar pour leur soutien. Quel renversement d’être ciblée et mise en danger par deux syndicats politisés, et soutenue par l’administration… » Reste à souhaiter que dans leur naufrage, les deux syndicats méditent sur leur propension à détruire nos libertés au nom de la défense des « opprimé.e.s ».