Actuellement, les programmes des universités d’été des différents partis politiques nous réservent bien des surprises. Celui du Parti Socialiste n’est pas en reste. Décryptage de Philippe David.
Les vacances d’été touchent à leur fin et les universités d’été des partis politiques, qui ne représentent plus grand chose par rapport à celles d’il y a vingt ou trente ans, vont ouvrir leurs portes.
On ne parlera pas de celle des Verts qui, entre Médine et véganisme obligatoire, a fait couler beaucoup (trop ?) d’encre, mais de celle du Parti Socialiste, ou de ce qu’il en reste, qui se tiendra du 25 au 27 août dans la belle ville de Blois, préfecture de Loir et Cher comme dit la chanson.
Une université d’été dont la première priorité, si on lit le programme co-signé par Olivier Faure, Premier secrétaire, et Nina Karam-Leder, Secrétaire nationale à la programmation des grands évènements, est « Retrouvons le peuple ».
« Retrouvons le peuple »… vaste programme qui connaîtra son apogée lors de la dernière table ronde, programmée le samedi 26 à 18h15, une table ronde dont le thème est, accrochez-vous bien, « La France péri-urbaine est-elle la France des beaufs ? ».
Oui vous avez bien lu, cette France péri-urbaine, baptisée « France périphérique » par Christophe Guilluy dans un livre que manifestement personne n’a lu parmi les huiles du PS, va donc être abordée sous un prisme qui ne fleure pas du tout le mépris de classe, voire la francophobie, un beauf pour le Larousse étant « un type de Français moyen réactionnaire et raciste, inspiré d’un personnage de bande dessinée ».
Une table ronde qui doit être animée par Mélanie Thomin, députée PS du Finistère. Sa présence n’étant pas confirmée, on peut lui conseiller d’avoir piscine ce jour-là, cette table ronde ayant une thématique aussi peu ragoutante que les plages de son département après le naufrage de l’Amoco Cadiz…
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Bref, la question de la dernière table ronde de cette université d’été est donc « la France péri-urbaine est-elle la France des réacs et des racistes ? ». Une thématique dont on pourrait extrapoler certaines questions. « Réacs, racistes. Faut-il créer un cordon sanitaire avec la France péri-urbaine ? » ou encore « Ils sentent mauvais, ils ont du mal à boucler les fins de mois et ils votent mal : avez-vous encore envie de vivre avec eux ? » ou enfin « Les beaufs de la France péri-urbaine ne votent plus socialiste : pourquoi sont-ils aussi bêtes ? », version française d’un vers de Bertolt Brecht dans le poème « Die Lösung », la solution : « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».
Je ne sais pas qui a eu l’idée de cette table ronde mais j’ai comme le sentiment qu’elle ne va pas aider le Parti Socialiste à « retrouver le peuple ». Comme dirait un vieux proverbe, « On n’attire pas les mouches avec du vinaigre », de la même manière qu’on n’attire pas les électeurs en leur crachant à la figure.
Avec les 1,75% d’Anne Hidalgo à la dernière présidentielle, tous les analystes politiques pensaient que le PS ne pourrait pas descendre plus bas. Erreur d’appréciation, il fait tout pour passer sous la barre des 1% et, vu les efforts fournis, ne devrait pas tarder à y arriver.
Et à force de creuser, il ne devrait pas tarder à trouver du gaz de schiste, ce qui risque de causer une nouvelle crise au sein de la NUPES avec les écologistes et la France insoumise.
Alors, bon séjour dans le Loir et Cher aux participants de cette université dont on peut penser qu’ils n’iront pas marcher dans la boue avec les beaufs, comme chantait le grand Michel Delpech !
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