Les jésuites qui font vœu d’obéissance au pape ont pour devise Perinde ac cadaver[tooltips content=’L’autre étant ad majorem dei gloriam, pour une plus grande gloire de Dieu.’]1[/tooltips] qui signifie qu’ils sont soumis tels des cadavres à son autorité. Le pape François qui est issu de leurs rangs a dévoilé à l’occasion des journées mondiales des migrants et des réfugiés un discours qui nous invite à nous soumettre à un nouvel ordre social et international remettant en cause les structures et les équilibres patiemment construits de nos sociétés européennes et américaines.
Un discours capital qui fera date dans l’histoire par l’aveuglement que révèlent beaucoup de ses propositions. Un discours qui s’articule en 4 points qu’il fonde sur la doctrine de l’Eglise : accueillir, promouvoir, intégrer et protéger les migrants et les réfugiés. Chacun des 4 points de son programme contient une bombe sociale, des troubles économiques gigantesques et un ferment de guerre civile, nous allons le voir…
Accueillir
Tout d’abord, là où la pensée dominante fait aujourd’hui un amalgame commode entre migrants (économiques) et réfugiés (politiques ou issus de pays en guerre), le pape, lui, les identifie clairement pour les mettre en équivalence en termes de droits et de devoirs. Au moins les choses sont claires : nous devons selon lui accueillir les migrants tout autant que les réfugiés.
Tout migrant qui sollicite notre accueil doit être accueilli et son arrivée facilitée « dès le départ ». Les demandes doivent être toutes facilitées par les autorités consulaires et les entrées sur notre territoire doivent ainsi être toutes « légalisées ». On voit ici tous les bouleversements que recèle l’invite du pape : les corridors qu’ils nous demande de mettre en place pour acheminer tout migrant qui en fait la demande videront l’Afrique de ses forces vives pour venir appauvrir l’Europe déjà incapable de donner du travail à environ 20% de sa population.
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La phrase la plus remarquable de ce discours est ici : « il faut faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale »… Elle ne peut que nous plonger dans un abîme de perplexité sur la capacité du pape à saisir les enjeux du monde : ne voit-il pas que derrière la sécurité d’une nation, c’est la sécurité de millions de personnes qui est en jeu ?
On remarquera enfin qu’à travers cette primauté du droit personnel sur le droit national, Le Pape envoie complètement balader l’ordre mondial que l’ONU tente de préserver depuis 1945 et qui est fondé sur le respect de la souveraineté des Etats-nations.
Protéger
Tout migrant doit avoir selon le pape une facilité de circulation intégrale dans les pays d’accueil, la liberté de travailler où il veut et doit pouvoir accéder partout aux moyens de formation. Il est intéressant ici de constater que le pape qui se fait par ailleurs le critique du capitalisme mondialisé, est incapable de conceptualiser que le migrant devient une ressource malléable à l’infini par les forces du capital et une variable d’ajustement pour produire toujours moins cher en contraignant les populations locales à aligner leurs salaires sur ceux des migrants.
L’expression « d’idiot utile » du capitalisme financier vient à l’esprit mais elle est sans doute galvaudée. Il vaudrait mieux parler de « danger public » tant les propositions du pape si elles étaient mises en pratique bouleverseraient l’équilibre économique de nos sociétés déjà atteintes par la mondialisation. Le pape nous invite à la paupérisation générale.
C’est aussi une insulte au génie de la France, de l’Europe et de l’Amérique qui ont su patiemment bâtir des sociétés où a été libéré l’esprit des Lumières, où ont été inventés les technologies qui permettent à l’homme de vivre mieux et plus longtemps partout dans le monde, où a été conçu un mode de vie qui sert aujourd’hui de modèle à tous ceux qui dans le monde veulent s’émanciper et vivre libres. Comment ne pas voir qu’une immigration sans contrainte mettrait rapidement tout cela à bas et que par effet induit les populations restées en Afrique seraient les premières à en souffrir.
Promouvoir
C’est dans ce chapitre que le programme du pape prend toute sa dimension dévastatrice. Jusqu’ici on aurait pu croire que le pape voulait permettre à tout individu de s’installer où il veut et quand il veut sans tenir compte des frontières ni du droit des États. Mais on découvre que son programme est plus vaste puisqu’il invite les États à favoriser et encourager le regroupement familial en l’étendant aux parents, collatéraux, grands-parents, enfants et petits-enfants. Ce ne sont plus des individus que le pape nous demande d’accueillir, mais des familles, des communautés, des villages entiers.
On se souvient que le concept de « grand remplacement » avait fait scandale sous la plume de Renaud Camus. Mais avec le pape François, ce concept prend forme et sera couvert de son autorité. Tout homme de bonne foi en demeurera inconsolable.
Intégrer
Bien évidemment et vous l’aurez deviné, l’intégration pour le pape François ne saurait se confondre avec l’assimilation. C’est le modèle multiculturaliste qu’il défend. Mieux encore, les citoyens des États d’accueil des migrants sont qualifiés de « communautés locales ».
Conscient du fait que la bonne intégration passe par les échanges interculturels, on pourrait s’attendre à ce que le pape propose de former les migrants aux cultures nationales. Non, c’est l’inverse que propose le pape : il demande aux autorités de « développer des programmes visant à préparer les communautés locales aux processus d’intégration »… Il s’agit donc de formater les esprits des citoyens pour qu’ils acceptent le fait migratoire…
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Après les événements de Charlottesville, on voit ici à quel point les propositions du pape, si elles étaient mises en œuvre, seraient autant d’aiguillons dans la dynamique de tous les extrémistes qui agitent nos sociétés. Au moment où des fractures béantes traversent nos sociétés, au moment où 27% des jeunes français musulmans sont, selon le CNRS, en voie de désintégration et de rejet de leur identité nationale française (la haine de la France, parlons clairement), au moment où l’activisme islamique se développe sans cesse, au moment où le terrorisme mine la confiance dans le « vivre-ensemble », les propositions du pape sont non seulement irresponsables mais, j’ose le dire, coupables. Elles sont le ferment d’une guerre civile latente qui ne manquerait pas d’éclater si nos gouvernants suivaient le pape à la lettre.
Heureusement tout ceci n’arrivera pas car nos gouvernants sont plus sages que le pape. Et éclairés. Non pas par « l’esprit saint », mais par la raison et l’esprit de liberté qui nous ont guidés (contre l’Eglise et les jésuites) depuis la Révolution. Mais il est désolant de voir que le pape couvre de son autorité bimillénaire et de l’audience que tous ses nonces ont auprès des gouvernants une dérive idéologique. Son discours sera repris par tous ceux qui veulent nous soumettre à un nouvel ordre social multiculturel, tolérant avec les intolérants, fasciné par le fanatisme religieux. J’en suis personnellement définitivement inconsolable.
Nec perinde, nec cadaver ! Ni soumis, ni morts.
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