Nicolas Idier connaît bien les cabinets ministériels. Dans Matignon la nuit, une plume du Premier ministre n’a que quelques heures pour rédiger un discours, et ses collègues ne sont pas pressés de l’aider.
Écrire, pour Nicolas Idier, c’est mettre de l’ordre dans le désordre du monde. Le romancier de La Musique des pierres (Gallimard, 2014) se place délibérément dans l’intervalle entre son intimité – par essence secrète – et l’extérieur, entre ce qu’il est et ce qui est, ce qui advient. Toute sa singularité, en somme, consiste à ne pas seulement se replier sur soi. Sans dénigrer pour autant l’autofiction, Idier emprunte une voie intermédiaire : il cherche à rapprocher le grand tout, si difficile à appréhender, de son petit « moi ». L’intervalle, pour Idier, c’est le mouvement.
