Il fut un temps, hélas définitivement révolu, où quelques grands journaux, comme France Soir, étaient tellement riches qu’ils pouvaient se permettre de recruter des « plumes » à prix d’or sans exiger d’elles d’écrire le moindre article. C’est ainsi que son directeur, Pierre Lazareff, engagea, entre autres, Françoise Sagan, à seule fin de l’empêcher de mettre son talent et sa notoriété au service de la concurrence.
Ce modèle économique n’est pas complètement mort : un rapport de la Cour des comptes de l’Union européenne pointe le fait que l’Autorité palestinienne continue de verser, depuis 2007, les salaires de plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires de Gaza, affiliés au Fatah, à condition qu’ils ne se mettent pas au service du Hamas, qui a pris le pouvoir dans ce territoire. Bruxelles verse annuellement une somme de 1 milliard d’euros à l’AP et assure à hauteur de 20% le paiement des salaires de ses fonctionnaires. Alors que le rapporteur de la Cour des comptes, le suédois Hans Gustaf Wessberg, estime que l’argent de l’UE serait mieux employé dans d’autres projets, notamment en Cisjordanie, le porte-parole de la Commission, Peter Stano, défend ce système : « Si l’Autorité palestinienne cesse de les payer, qui pourra assurer leur subsistance et celle de leurs familles ? » affirme-t-il « Sans revenus, ils risquent de se tourner vers des extrémistes avec lesquels nous n’avons aucun contact ». Pierre Lazareff, dit « Pierrot-les-bretelles » doit, là où il se trouve, suçoter dubitativement le tuyau de son éternelle bouffarde en se voyant doté d’une telle postérité…
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