Roselyne Bachelot choque sur BFMTV en lançant une remarque crue au sujet de la réunion à venir entre Donald Trump et Giorgia Meloni à la Maison Blanche, le 17 avril. Elle propose ironiquement aux journalistes de demander à Mme Meloni « quel goût a le cul de Trump », provoquant un malaise en plateau. Ses propos ont rapidement suscité de vives réactions, dénonçant une vulgarité chez l’ancienne ministre progressiste qui dépasse celle du populiste Trump…
Il est de rigueur – hélas – que l’hommage de la médiocrité au réel mérite en arrive tôt ou tard à se vautrer dans la fange de la vulgarité.
Madame Bachelot vient d’en donner une clinquante illustration sur le plateau de BFMTV. Presque aussi clinquante que ses affriolantes tenues rose-bonbon qu’un psychanalyste de comptoir mettrait probablement sur le compte d’une espèce d’angoisse – existentielle, bien sûr – de passer inaperçue.
Il y a donc le plumage, mais aussi le ramage.
À propos de la rencontre prochaine entre Giorgia Meloni et Donald Trump, Madame Bachelot a donc eu à la télévision ce mot d’une subtilité sans égale : « Moi, je demanderai à Giorgia Meloni quel goût à la cul de Donald Trump. » Buzz assuré ! Mais le but n’est-il pas celui-là ? Exister, exister encore, par tous les moyens. Y compris les plus bas, les plus méprisables. Pathétique !
On s’épargnera ici la facilité qu’il y aurait à livrer le nombre de fondements dont l’intéressée se serait empressée de tester le goût juste pour s’imposer encore une fois, une fois de plus, une fois de trop, tant comme ministre – de piètre envergure – dans des gouvernements divers et variés que comme bateleuse de plateaux de télévision où, son plus grand talent – le seul en fait – est de ricaner elle-même de ses propres balivernes. Les occasions ne manquent pas, faut-il dire.
Pour ma part, j’ai le souvenir de Madame Bachelot, improbable ministre de la Culture au temps du Covid. Elle vint sur le plateau de France 2 chez son ami Laurent Ruquier, également son comparse des Grosses Têtes – là, est en fait la vraie place de la dame – pour, du haut de sa science de pharmacienne d’officine nous expliquer que la décision avait été prise de fermer les librairies car le virus du Covid restait actif sept heures durant sur les couvertures des livres… Pour ma part, j’attendais que, toujours du haut de son grand savoir, elle nous explique comme il se faisait que ledit virus boudât les couvertures de magazines et de journaux, ou en tout cas, n’y demeurât pas actif plusieurs heures, puisque les débits de presse, eux, restaient ouverts.
Hélas, nous n’eûmes pas droit à ce complément d’analyse. Cela est dommage, car sans aucun doute, une démonstration d’un tel niveau de science aurait fait de la ministre une nobélisable potable.
Évidemment, proférer de telles énormités, oser faire montre sans rougir d’un si piètre niveau de réflexion devant des centaines de milliers de spectateurs n’est pas anodin. Tout cela n’est au fond que l’expression du mépris dans lequel ces gens nous tiennent, nous autres, citoyens ordinaires, qu’ils considèrent sans doute tout disposés à avaler, béats d’admiration, ces inepties. Et à nous pâmer d’aise devant de telles vulgarités.
En réalité, Madame Bachelot, comme ses semblables, ne nous donne guère que la jubilatoire envie de lui montrer ce qui semble avoir tellement d’importance dans ce qui lui sert de pensée.
Ce vendredi, une nouvelle frappe israélienne a entrainé la mort de 10 civils à Gaza, nourrisant les accusations envers l’Etat hébreu de perpétrer un « génocide » en Palestine. Cette stratégie de propagande, relayée aussi en France par l’extrême gauche, repose sur une relecture idéologique du conflit où la haine d’Israël se substitue à l’analyse des faits et où ce sont les terroristes qui s’érigent en victimes.
Au moment où la guerre contre le Hamas reprend après l’échec des négociations sur le sort des otages, les accusations de génocide des Palestiniens refont surface avec une vigueur toxique. Il est essentiel de rappeler la nature du mensonge islamiste, une stratégie de propagande bien rodée qui s’appuie sur la victimisation et la manipulation émotionnelle pour masquer la réalité des conflits au Moyen-Orient.
Une propagande pernicieuse
Depuis des décennies, les mouvements islamistes, dont le Hamas est l’un des représentants les plus emblématiques, ont développé un narratif puissant reposant sur l’inversion des rôles entre agresseurs et victimes. Cette propagande vise à faire passer Israël pour un État oppresseur et criminel, alors même qu’il fait face à des attaques répétées et qu’il a toujours cherché des solutions diplomatiques au conflit. L’accusation de « génocide » portée contre Israël est l’un des éléments les plus pernicieux de cette manipulation. Un génocide suppose une volonté d’extermination systématique d’un peuple, ce qui est en totale contradiction avec la réalité : Israël mène une guerre contre une organisation terroriste qui prend sa propre population en otage, utilise les civils comme boucliers humains et se cache derrière des infrastructures médicales et éducatives. Pourtant, cette propagande trouve un écho grandissant en Occident, notamment grâce à des relais médiatiques et politiques qui reprennent sans recul les éléments de langage islamistes.
Le Hamas et d’autres groupes islamistes exploitent aussi les réseaux sociaux pour diffuser des images tronquées, sorties de leur contexte, voire totalement fabriquées. La viralité de ces contenus contribue à radicaliser une partie de la jeunesse occidentale, qui, mal informée, adopte une posture militante sans véritable compréhension du conflit.
Un facteur clé dans cette diffusion des idées islamistes est le biais idéologique qui gangrène les universités occidentales. Depuis plusieurs décennies, de nombreux établissements, notamment dans les sciences sociales, sont devenus des bastions d’un marxisme culturel revu à la lumière des luttes décoloniales et identitaires. L’enseignement y est souvent dominé par une grille de lecture où l’Occident est systématiquement perçu comme l’oppresseur, et toute lutte contre lui comme légitime.
Dans ce contexte, l’antisionisme a été instrumentalisé comme un prolongement des luttes anti-impérialistes. Israël est présenté non plus comme un État issu de l’histoire tragique du peuple juif, mais comme un bastion du colonialisme occidental au Moyen-Orient. Cette vision simpliste, qui ignore totalement les dimensions historiques, géopolitiques et culturelles du conflit israélo-palestinien, séduit une jeunesse en quête de causes à défendre, souvent plus réactive aux slogans chocs qu’à une analyse rigoureuse des faits.
Une idéologie qui trouve de nombreux relais en Occident
Les associations étudiantes, souvent infiltrées par des militants radicaux, jouent un rôle clé dans cette dérive. Elles promeuvent une idéologie manichéenne où toute critique du Hamas ou des régimes islamistes est immédiatement assimilée à de l’islamophobie ou du racisme. Ce climat intellectuel empêche un véritable débat et favorise une pensée unique où le « camp du bien » est déjà désigné : celui des Palestiniens, assimilés à des victimes éternelles.
Cette manipulation idéologique a des conséquences concrètes. Elle radicalise une partie de la jeunesse, qui se mobilise pour des causes qu’elle ne comprend qu’à travers des prismes déformés. Elle pousse aussi à la banalisation du terrorisme, comme on a pu le voir avec certaines manifestations où des étudiants occidentaux en viennent à justifier les massacres du 7-Octobre ou à minimiser la dangerosité du Hamas.
Enfin, cette polarisation intellectuelle affaiblit la capacité de l’Occident à analyser lucidement les enjeux géopolitiques et à défendre ses propres valeurs face à des idéologies hostiles. En cédant à la rhétorique islamiste, certains acteurs politiques et intellectuels occidentaux participent à l’effondrement du discernement et de la pensée critique, rendant ainsi la lutte contre l’extrémisme encore plus difficile.
Le mensonge totalitaire : du national-socialisme au totalitarisme… islamiste
Le totalitarisme islamiste s’inscrit dans la continuité historique du totalitarisme national-socialiste. Ce lien ne relève ni du hasard ni d’une simple coïncidence idéologique. Il est le fruit d’une convergence doctrinale et d’une collaboration historique avérée, incarnée notamment par le rôle du Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, oncle de Yasser Arafat. Ce dernier, allié stratégique du régime nazi, a non seulement soutenu la politique génocidaire de l’Allemagne hitlérienne, mais a également contribué activement à la mise en œuvre de la « solution finale » en recrutant des volontaires musulmans pour la Waffen-SS. Ce partenariat criminel illustre une connexion idéologique profonde entre ces deux mouvements totalitaires, fédérés par un antisémitisme virulent et structurant.
L’antisémitisme comme matrice
Contrairement à une idée largement répandue, l’antisémitisme islamiste ne découle pas de la création de l’État d’Israël en 1948. Il précède largement l’avènement du sionisme politique et s’inscrit dans une tradition théologique et géopolitique où la souveraineté juive est perçue comme une anomalie historique à éradiquer. La doctrine islamiste considère le Dar al-Islam (territoire sous domination musulmane) comme un espace sacralisé où aucune entité non musulmane ne saurait légitimement exercer une souveraineté. Cette perspective absolutiste alimente un rejet viscéral du sionisme, non pas en tant que projet politique, mais en tant qu’expression de la persistance juive dans l’histoire, vécue comme une offense insupportable à l’ordre islamique.
Dès les premiers jours de l’État d’Israël, ce rejet s’est manifesté par une stratégie asymétrique combinant terrorisme, guerre psychologique et propagande victimaire. Le totalitarisme islamiste a ainsi réussi à imposer un récit inversé où l’agresseur devient la victime et la victime, l’agresseur. Cette manipulation a trouvé un écho favorable auprès de certaines élites occidentales, toujours enclines à épouser la cause du « faible » contre le « fort », sans examiner la nature réelle des forces en présence.
Une stratégie de dissimulation et de déstabilisation
Le totalitarisme islamiste a perfectionné l’art du double discours : d’un côté, il promeut une vision pacifique et modérée de l’islam destinée aux opinions publiques occidentales, et de l’autre, il cultive un discours de haine apocalyptique dans ses cercles internes. Cette schizophrénie propagandiste lui permet d’exploiter la naïveté des démocraties libérales, engluées dans une lecture relativiste du monde et paralysées par la peur d’être taxées d’islamophobie.
Cette méthode s’inspire directement des techniques de propagande mises en place par le régime nazi. À l’instar du Völkischer Beobachter, organe de presse officiel du IIIe Reich qui accusait les juifs d’être un peuple génocidaire (Völkermörder), les islamistes – qu’ils soient sunnites ou chiites – alimentent une rhétorique conspirationniste où Israël est décrit comme une entité démoniaque, orchestrant les malheurs du monde. Ce récit, relayé par des médias inféodés et des réseaux sociaux complaisants, vise à préparer les esprits à la légitimation d’une violence systématique contre l’État juif et, par extension, contre les démocraties occidentales.
Le totalitarisme islamiste applique une méthode éprouvée :
Semer la terreur à travers des attentats ciblés.
Offrir une paix illusoire en échange de concessions territoriales ou politiques.
Exploiter ces concessions pour renforcer son emprise et préparer de nouvelles agressions.
En parallèle, il diffuse l’idée selon laquelle l’islam, « religion d’amour et de paix », serait la cible d’un impérialisme impitoyable orchestré par les États-Unis et Israël. Cette inversion accusatoire permet de masquer la réalité de son projet hégémonique et de s’assurer le soutien d’une partie de la gauche radicale occidentale, séduite par la rhétorique victimaire et anticolonialiste.
Le rôle des relais occidentaux dans la propagation du mensonge totalitaire
Ce qui distingue le totalitarisme islamiste de ses prédécesseurs, c’est son extraordinaire capacité à instrumentaliser les contradictions internes des sociétés démocratiques. Son discours trouve des relais efficaces parmi certaines élites européennes et américaines, séduites par un mélange de tiers-mondisme culpabilisant, de fascination pour le radicalisme révolutionnaire et d’un antisémitisme latent masqué sous les oripeaux de l’antisionisme.
L’un des paradoxes les plus frappants est la coexistence, dans les sociétés occidentales, d’une judéophilie commémorative – qui pleure les juifs morts des génocides passés – et d’une indifférence glaciale, voire d’une hostilité rampante, envers les juifs vivants. Ce phénomène se traduit par une complaisance grandissante envers les discours qui, sous couvert de critique d’Israël, légitiment implicitement des formes modernes de persécution antijuive.
Cependant, un clivage grandissant se dessine entre les élites et les classes populaires. Alors que les premières, souvent formatées par un discours académique imprégné de relativisme culturel, se montrent sensibles à la propagande islamiste, les secondes, confrontées directement aux conséquences de l’immigration massive et du terrorisme, développent une méfiance instinctive. Cette fracture sociale et cognitive joue un rôle décisif dans la perception du danger islamiste : plus éloignées des réalités du terrain, les élites persistent dans une attitude de déni, tandis que les populations confrontées aux effets concrets de l’islamisme réclament des réponses fermes.
Malgré son échec à l’élection présidentielle, l’ancienne vice-présidente de Joe Biden espère continuer la politique. Elle ambitionnerait de devenir gouverneur de Californie, État où la popularité des démocrates est pourtant en train de partir en fumée…
« I’m not going anywhere ». L’ancienne vice-présidente des États-Unis a signé un retour politique que personne n’attendait le jeudi 3 avril dernier à Dana Point, Californie, à l’occasion du Leading Women Defined Summit, un évènement soutenant le leadership des femmes de couleur. Son projet reste flou, mais l’essentiel n’est pas là. Cette déclaration a suffi à faire le bonheur des Républicains, de la presse ayant un peu le sens de l’humour, des amateurs de curiosités politiques… Bref, d’un peu tout le monde. De tout le monde, à l’exception peut-être des Californiens. La candidate malheureuse de l’élection présidentielle de 2024 envisagerait en effet de briguer le poste de gouverneur de l’État de Californie l’année prochaine. Il pourrait sembler naturel que la fusée Kamala retombe là où elle avait décollé politiquement il y a bientôt dix ans, mais les électeurs locaux ayant dernièrement eu leur lot de catastrophes, rien ne dit qu’ils auront envie de ce drôle de come-back.
« Je ne suis pas là pour dire je vous l’avais bien dit ! »
On ne l’avait quasiment plus vue depuis le 15 décembre 2024, et son discours au Democratic National Committee, l’instance dirigeante du Parti démocrate en charge notamment de la gouvernance du parti et de la coordination de la levée de fonds. Encore sonnée par sa défaite face à Donald Trump, Kamala Harris avait alors exhorté ses soutiens à ne pas perdre espoir. Peu importait alors la lourde défaite à la présidentielle, la perte de quatre sièges au Sénat, de la majorité républicaine à la Chambre des représentants et à la Cour Suprême, car les démocrates pouvaient toujours « l’aider à finir le job » en « travaillant dur ». Kamala Harris avait ponctué ce discours optimiste d’une promesse de se retrouver l’année suivante.
Nous voilà donc au rendez-vous, à Dana Point, en Californie, avec ce sommet. On aurait pu penser que Kamala Harris, qui avouait pendant la campagne que « rien ne lui venait à l’esprit » lorsqu’on lui demandait ce qui la distinguait de Joe Biden, aurait mis à profit ces quelques semaines de répit pour affiner son message politique. Il n’en fut rien : la vice-présidente est restée dans le flou, évoquant simplement « un sentiment de peur qui s’empare de notre pays », nourri par « des choses dont nous sommes témoins chaque jour »1. Nous n’en saurons pas davantage sur ces « choses », mais l’ancienne vice-présidente s’est tout de même montrée rassurante : « nous savions que beaucoup de choses allaient arriver, beaucoup de choses ». Pas vraiment de quoi faire taire les mauvaises langues qui estiment que celle qui a remplacé Joe Biden au pied levé n’a pas de suite dans les idées… En revanche, ces déclarations ont provoqué la réaction de Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, qui a rétorqué que, en tant que vice-présidente, Kamala Harris ne s’était pas privée« d’utiliser le système judiciaire comme une arme contre ses opposants, de pratiquer la censure des réseaux sociaux et de procéder à la destruction de notre économie et de nos frontières ».
Retour à l’envoyeur
En dépit de sa large défaite, Kamala Harris se voit encore comme la future candidate démocrate et reste persuadée qu’elle aurait pu vaincre Donald Trump avec plus de temps (comprendre : si Joe Biden s’était retiré plus tôt). Bien qu’on lui prête la volonté de se présenter à l’élection présidentielle de 2028, cela ne semble pas faire l’unanimité chez les démocrates qui lui reprochent notamment d’être une figure du passé. Son échec lors des primaires démocrates de 2020 ne plaide pas non plus en sa faveur, même si aucun favori ne s’est encore dégagé.
C’est certainement ce pourquoi Kamala Harris lorgnerait sur le poste de gouverneur de Californie, une belle occasion de redorer son blason en vue d’une éventuelle candidature présidentielle à moyen terme. Si certains poids lourds du parti, à l’image de l’ancien gouverneur démocrate de Virginie Terry McAuliffe, considèrent l’idée comme intéressante, Madame Harris a également reçu des encouragements pour le moins inattendus. Donald Trump a ainsi déclaré « laissez-la se présenter » avant d’ironiser en ajoutant « qu’elle allait devoir commencer à donner des interviews ».
Le choix de la Californie n’a rien d’anodin, car c’est dans cet Etat très largement acquis à la cause démocrate que Kamala Harris avait entamé sa carrière politique. De 2004 à 2017, Madame Harris a exercé comme procureure adjointe puis générale de San Francisco. Sa révélation politique est intervenue en 2016, avec une élection victorieuse au poste de sénatrice démocrate de Californie. De passage dans le coin, début février, elle avait fait profiter les médias de son expertise (« On peut sentir qu’il y avait de la fumée ici ») avant de renseigner les passants sur ses activités récentes. Après être « revenue à la maison depuis deux semaines et trois jours », voilà que la démocrate entendait « remonter le moral des survivants de cette crise extraordinaire »2 – comme si ces derniers n’en avaient pas assez soupé comme ça.
Cela fait un moment déjà que les démocrates font étalage de leur incompétence à la tête de cet État. Donald Trump ne fait peut-être pas toujours preuve de finesse, mais il avait raison en estimant que les incendies ayant dévasté Los Angeles auraient pu être évités moyennant une meilleure gestion des forêts. Gavin Newsom, le gouverneur sortant, est lui critiqué pour avoir préféré délester le programme de résilience aux incendies de 28 millions de dollars3. Alors que les feux faisaient rage et que Karen Bass, la maire démocrate de Los Angeles, ne trouvait rien de mieux à faire que de visiter le Ghana, le réservoir du quartier de Pacific Palisades, particulièrement touché, restait désespérément vide… Si Kamala Harris n’est pas responsable de ces incendies ni de leur mauvaise gestion, le poids de l’idéologie démocrate pourrait s’avérer trop lourd pour son éventuelle candidature.
Même si celle qui avait proposé de dépénaliser l’immigration illégale pour faire diminuer… l’immigration illégale4 parvient à motiver des volontaires pour distribuer ses tracts de campagne pour 2026, ces derniers risquent fort de trouver porte close.
Paix au Proche-Orient : la France fait diplomatiquement fausse route. Sur les 193 pays membres de l’ONU, 146 reconnaissent déjà officiellement l’État palestinien.
Dans une interview diffusée le 9 avril, le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de faire reconnaitre par la France « l’État palestinien ». À la suite de plusieurs États européens, la France en ferait l’annonce en juin prochain, parce que, a-t-il dit, « je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas ». Autrement dit, la reconnaissance dudit « État de Palestine », un État non existant dont la création effective est refusée avec constance depuis 1948 par ses représentants auto-proclamés, permettrait la reconnaissance par tous, d’un État légitime et existant depuis cette même date, à savoir l’État d’Israël. On peine à suivre ce raisonnement triplement erroné.
Une posture
Tout d’abord, parce que la reconnaissance d’un État non existant, aux frontières non définies et sans institutions établies, est objectivement une absurdité. Une telle pétition de principe ne peut donc que relever de la posture politique. Les différents États qui ont déjà adopté cette prise de position sont en effet d’une part des pays qui ne reconnaissent pas la légitimé de l’État d’Israël comme la Corée du nord ou Cuba, et des pays musulmans (à l’exception de la Turquie, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc), d’autre part des pays comme certains en Europe ou en Amérique latine, qui l’ont fait au nom du soutien à « la solution à deux États ». Dans les deux cas, la reconnaissance de l’État palestinien virtuel procède d’une critique à l’égard d’Israël : critique radicale, visant à la disparition de l’État juif sur sa terre et à l’édification d’un État arabe palestinien, d’une « Palestine du Jourdain à la Méditerranée », ou critique conjoncturelle soupçonnant Israël de refuser la création d’un État palestinien, voire l’accusant de visée génocidaire à l’égard du « peuple palestinien ».
Or, l’Histoire récente du Moyen-Orient a montré que la reconnaissance d’Israël par les pays arabes n’était pas conditionnée par la reconnaissance abstraite de la part d’Israël d’un État palestinien virtuel. C’est au contraire la mise à l’écart de la question palestinienne, en privilégiant les dimensions sécuritaires et économiques, qui a permis la normalisation progressive des relations entre Israël et certains pays arabes. Un des motifs évoqués (sinon invoqués) du lancement des attaques génocidaires du 7-Octobre lancées par le Hamas en territoire israélien, est d’ailleurs précisément la relégation de la question palestinienne dans l’agenda géopolitique de la région.
Le Hamas n’attend que ça
Plus que jamais après le 7-Octobre 2023, et alors que le Hamas détient toujours des otages, reconnaitre un État palestinien, est donc non pas seulement une erreur stratégique mais également une faute morale confinant à l’ignominieux. Cette reconnaissance symbolique d’un État non existant serait aujourd’hui accorder une légitimité et pire une absolution, au Hamas, à ses soutiens et à ses admirateurs. Aussi, l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a-t-il déclaré à la suite des propos du président français : « Parler de la création d’un État palestinien, aujourd’hui, quand la guerre continue et avant d’avoir créé les conditions qui pourraient mener à la paix, cela fait exactement l’inverse ».
Les Israéliens croient de moins en moins à un État palestinien à leurs frontières
Il s’agirait en effet d’analyser pourquoi ladite « solution à deux États » portée par le passé notamment par le Mouvement La Paix Maintenant et les partis de gauche israélienne, est aujourd’hui largement discréditée en Israël. Un sondage réalisé trois semaines après les attaques a ainsi révélé que 28,6 % des Israéliens juifs étaient en faveur d’une solution à deux États, contre 37,5 % un mois plus tôt, selon le sondage Peace Index de l’université de Tel Aviv.[1] D’ailleurs, le 17 janvier 2024, le chef du Hamas à l’étranger, Khaled Meshaal, n’a-t-il pas déclaré : « Nous rejetons l’idée d’une solution à deux États. Notre objectif est clair : un État palestinien du fleuve à la mer, du nord au sud. Le 7 octobre a renouvelé le rêve et l’espoir[2]» [de cette Palestine] ?
Mais le reflux de la crédibilité de l’hypothèse d’un État palestinien vivant en bonne entente aux côtés d’Israël, vient de plus loin encore. Comme le signalent à juste titre Georges Bensoussan[3] ou Shmuel Trigano[4], le rejet d’un État juif sur sa terre ancestrale s’inscrit dans une histoire longue, et la création de l’État arabe de Palestine a été refusée à plusieurs reprises depuis 1947. La partie arabe ou palestinienne a-t-elle d’ailleurs jamais avancé une proposition de partage territorial à discuter ? Le seul projet formulé à ce jour réside dans le slogan génocidaire « From the River to the Sea ! ». Alors, que les Israéliens explorent d’autres voies d’établissement et d’apaisement des relations avec leurs voisins, c’est compréhensible. Pour n’avoir pas pris en compte cette réalité, les partis de gauche israélienne ont perdu une large part de leur soutien au sein de la population.
Plutôt que de renoncer à exprimer un « soutien inconditionnel » à Israël (comme l’a fait ce 10 avril, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet en forme d’un mea culpa) au motif d’une opposition à la politique du premier ministre Benjamin Netanyahu, la France devrait adopter enfin une attitude claire à l’égard des ennemis d’Israël. Si notre pays et son président veulent peser sur la destinée du monde et en l’occurrence œuvrer en faveur d’une paix juste au Proche Orient, la réaffirmation du danger islamiste s’impose, de même que la nécessité de soutenir Israël, en première ligne contre cette menace.
Ou Saba Net (Agence de presse yéménite) 18 janvier 2024 : « Meshaal : Nous rejetons le terme de solution à deux États et la solution est de se débarrasser de l’occupation ».
[3] Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes. Le grand déracinement 1870-1975, Éditions Taillandier 2021 et Les origines du conflit israélo-arabe 1870-1950, Éditions des PUF 2023
[4] Shmuel Trigano, « Le refus palestinien d’un État juif », Controverses, n° 7, 2008, pp. 38-43
Après avoir battu Liverpool, le PSG s’est imposé contre Aston Villa mercredi en Ligue des champions. Peut-être que cette année, c’est vraiment la bonne ? Tout le monde en Europe (sauf les Marseillais!) reconnaît que le niveau de jeu monstrueux de Paris peut bien les hisser jusqu’en finale. Dans son canapé, Philippe Bilger partage ce constat !
Le dernier match du Paris Saint-Germain (PSG) contre Aston Villa a été mon chemin de Damas. Il fallait bien la Ligue des champions pour me convertir parce que dans le championnat de France l’équipe parisienne domine tellement outrageusement que dans chaque match, après une résistance plus ou moins longue de l’adversaire, sa victoire est acquise. Cela devient lassant comme tous les succès inévitables auxquels, à tort, on ne reconnaît plus le moindre mérite.
L’effet Luis Enrique
Mais en Coupe d’Europe, c’est autre chose ! Le coup de tonnerre de l’élimination de Liverpool, mon équipe étrangère préférée, avait déjà montré que le PSG s’était métamorphosé et que la faiblesse de caractère singulière et collective s’était totalement dissipé.
Pour les sportifs en chambre comme moi, on n’a pas vu tout de suite l’apport inestimable de l’entraîneur Luis Enrique car les premiers matchs sous son égide n’avaient pas révélé tout de suite ce qu’il attendait de son équipe et les progrès fulgurants qu’il allait lui faire accomplir grâce notamment à des joueurs métamorphosés sous sa baguette à la fois chaleureuse et ferme.
Je continue à ne pas aimer du tout que le PSG soit adossé au Qatar en ayant conscience cependant que, sans sa manne inépuisable, les passionnés de football auraient pu attendre longtemps ce que nous découvrons, parfois enthousiastes, au fil des compétitions européennes. Je persiste à être mal à l’aise avec le président qatari du PSG dont j’ai l’impression, à voir ses comportements extrasportifs, qu’il n’est pas d’une totale limpidité et intégrité. Mais ce qui m’importe au premier chef est ce que cette équipe est devenue, titulaires et remplaçants jamais négligés ni abandonnés, en ayant perdu, pour schématiser, son caractère disparate animé par un joueur d’exception, star narcissique et médiatiquement trop honorée Kylian Mbappé, au profit d’un collectif extraordinaire qui, s’il n’est pas composé de onze vedettes, fait apparaître, pratiquement chez tous, une excellence multipliée par le talent altruiste de chacun.
La naissance d’une équipe
Avec l’éblouissement devant des pépites comme, par exemple, Désiré Doué. On éprouve dorénavant le sentiment d’une implacable et délicate machine qui, même un temps menée, ne suscite aucune inquiétude chez ses supporteurs parce que, tôt ou tard, elle comblera son retard pour finir par l’emporter. On perçoit, même pour le profane comme moi, un dessein, une stratégie, un plan qui inspirent enfin le jeu de cette équipe, chacun au service de tous, tous défendant puis tous à l’avant, avec des buts pouvant être marqués par n’importe qui. À aucun moment le rouleau compresseur ne cesse. La preuve récente étant le but in extrémis de Nuno Mendes qui va permettre au PSG de se rendre assez tranquille chez Aston Villa. Et ce n’est pas un feu de paille. J’ai attendu quelque temps avant d’exprimer mon plaisir et mon revirement parce que dans beaucoup de sports j’ai subi trop de déceptions où, porté aux nues aujourd’hui, le vainqueur allait décevoir demain. C’est une spécialité française.
Apparemment le PSG est sur une lancée qui dure. L’embellie persiste. Le projet collectif de l’entraîneur ne connaît pas de ratés sur le terrain.
Lors des matchs, il me semble aussi que le PSG se comporte mieux. Que ses joueurs ne sont pas sans cesse par terre comme s’ils étaient à l’article de la mort, qu’ils ne discutent plus de manière éhontée, à plusieurs autour de l’arbitre, les décisions de celui-ci et, en résumé, qu’ils ont plus de tenue.
Ce qui est la moindre des choses quand l’argent surabonde pour le club comme pour chacun individuellement et l’entraîneur couvert d’or mensuellement. On espère donc de lui pas seulement une influence sportive et technique mais un enseignement éthique. Une superbe équipe a plus de devoirs que de droits : la classe n’est pas seulement de vaincre n’importe comment !
La hasard du football international fait aussi que de magnifiques équipes nous ayant émerveillés paraissent, pour certaines, être un peu en déclin, ce qui ouvre une voie royale pour le PSG même si sur sa route possible, Arsenal sera à craindre.
Le PSG n’est plus insupportable. Ce n’est que du foot mais c’est si doux, dans ce monde tellement erratique, d’une gravité folle, d’un délire angoissant, de retenir dans sa main quelques gouttes de bonheur, aussi dérisoires qu’elles soient.
Samuel West accuse son ancien associé de l’avoir spolié. Leur conflit juridique retarde l’ouverture du Musée de l’Échec en Californie
« Imaginez que quelqu’un vous vole votre voiture… puis participe à une course avec. Est-ce que vous aimeriez qu’il gagne ? Nooooon ! » Samuel West explique ainsi au Wall Street Journal1 le litige qui l’oppose à l’entrepreneur Martin Biallas, avec qui il regrette d’avoir collaboré.
Depuis des années, M. West traque et collectionne avec passion les produits ayant subi des échecs commerciaux retentissants. Il y a dix ans, il transforme sa collection en un petit musée en Suède, et son exposition rencontre un grand succès. Parmi les objets de sa collection, on trouve des flops commerciaux comme le jeu de société Donald Trump, le Pepsi transparent ou le Zune de Microsoft (un concurrent raté de l’iPod lancé cinq ans après Apple).
S’y ajoutent des trouvailles étonnantes : du gratin de lasagnes Colgate (une tentative surprenante du fabricant de dentifrice pour se lancer dans les plats surgelés), du Coca-Cola goût café, un club de golf doté d’un urinoir pour se soulager sans quitter le green, ou encore un préservatif en spray, qui a échoué faute d’un temps de séchage rapide (or le sens du timing est évidemment capital, en pareilles occasions…).
Plus récemment, M. West s’associe avec M. Biallas, connu pour ses expositions itinérantes sur les Schtroumpfs ou des reproductions en taille réelle de la chapelle Sixtine à visiter sans crainte de cohue. Ce dernier lui propose de faire voyager la collection de produits foireux en dehors de la Suède, et de tout organiser contre une commission. Tout bascule lorsque M. West s’aperçoit qu’il n’a jamais reçu les 20 % de commission qu’on lui avait promis.
Ruiné, il découvre par ailleurs que M. Biallas prépare en secret une grande exposition près de la Silicon Valley en mars. Il décide alors de porter plainte contre son ancien associé, lequel affirme posséder toutes les autorisations et tous les droits. L’ouverture près de San Francisco est reportée jusqu’à avril à cause de ces broutilles juridiques. « Comme je garde un peu d’estime pour cet entrepreneur raté, j’aurais la bonté de ne pas exposer M. West lui-même dans mon musée », persifle M. Biallas devant les journalistes. Quant au fondateur historique du musée, il ne cache plus son amertume : il espère désormais que le musée de l’Échec connaîtra lui aussi… un échec retentissant.
L’excuse de minorité permet à un mineur d’encourir la moitié des peines prévues par le code pénal. Mais, même si la loi permet de sanctionner, encore faut-il que les juges le veuillent. Entre principes éducatifs, peines rarement prononcées et incarcérations quasi inexistantes, pour la justice des mineurs, l’exception est devenue la règle.
Au cœur de l’actualité politique, médiatique et législative, la justice des mineurs demeure mal connue et mal comprise du grand public. Au-delà du fait qu’il est surprenant de voir des députés de la majorité présidentielle remettre en question le code de justice pénale des mineurs (CJPM), que leur camp a pourtant conçu et porté, notre collectif affirme que la réforme qui vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale ne résoudra rien tant elle pèche par manque d’analyse des causes profondes des dysfonctionnements actuels.
De fait divers en fait de société, la justice pénale des mineurs est régulièrement au centre des débats, que ce soit pour critiquer son ambition affichée de donner la primauté à l’éducatif sur le répressif ou pour dénoncer le code de justice pénale des mineurs comme un ouvrage crypto-fasciste ayant pour but d’incarcérer tous les mineurs de France. Les commentateurs de tous bords semblent parfois oublier qu’on ne s’improvise pas juriste et que, tout comme ils ne s’aviseraient pas de procéder à la révision d’une centrale nucléaire sur la base de quelques vagues notions de physique, ils devraient s’abstenir de livrer des pseudo-analyses fondées sur des poncifs et des contre-vérités à propos d’un droit qu’ils maîtrisent mal et qui relève davantage de l’usine à gaz que du bel ouvrage législatif. Une mise au point s’impose, précisément dans l’intérêt du débat public, afin que chacun puisse se faire une opinion éclairée, fondée sur des informations précises et fiables.
Nous analyserons donc cinq réflexions fréquentes à propos de la justice des mineurs et tenterons de démêler le vrai du faux. Cet exercice sera également l’occasion de tenter de répondre à la question centrale pour qui voudrait réformer la Justice française : si laxisme il y a, la faute aux juges ou la faute à la loi ? Enfin, nous tâcherons d’apporter des propositions de réforme réelle, voire de véritable révolution.
À chaque affaire médiatique impliquant un mineur, les commentateurs et décideurs s’égosillent et s’écharpent sur un sujet devenu subitement passionnant : l’excuse de minorité, érigée en principe fondamental des droits humains à gauche et en épouvantail de la répression à droite.
Saisissons cette occasion unique de réconcilier Éric Ciotti et Sandrine Rousseau, Eric Zemmour et Manon Aubry, Marion Maréchal et Jean-Michel Apathie ! Prenez un Doliprane, gardez votre énergie pour des sujets réellement fascinants (le barbecue, le Tour de France et la Justice parallèle du parti écologiste par exemple) : ce débat est un faux débat.
Revenons aux fondamentaux. Les grands principes de la justice pénale des mineurs présents dans l’ordonnance de 1945 ont été repris dans le code de justice pénale des mineurs :
→ Primauté de l’éducatif sur le répressif : la sanction pénale est le dernier recours
→ Spécialisation des acteurs et des procédures
→ Excuse de minorité : un mineur encourt la moitié des peines prévues par le code pénal
L’excuse de minorité ne signifie pas le recours à l’ensemble de la procédure dérogatoire concernant les mineurs mais uniquement la réduction du quantum de peine encouru. Il est donc vain de solliciter la levée de l’excuse de minorité quand les difficultés soulevées sont davantage en lien avec les mesures de sûreté (détention provisoire, contrôle judiciaire) ou avec le laxisme général.
Exemple : un mineur qui commet un vol aggravé encourt de 2,5 à 5 ans ferme. Le problème n’est pas de passer à une peine de 5 à 10 ans mais d’obtenir une peine d’emprisonnement et non pas un avertissement judiciaire ou un travail d’intérêt général. Lever l’excuse de minorité n’empêchera pas les juges de prononcer des sanctions bien inférieures aux peines encourues.
L’audience présente les mêmes difficultés chez les mineurs que chez les majeurs, à savoir des peines faibles, très éloignées du quantum encouru.
Une étude récente de l’Institut pour la Justice, rédigée par un magistrat1, a démontré qu’en 2022 l’emprisonnement ferme n’était que très peu prononcé en répression des délits.
Par ailleurs, la durée de la peine est largement inférieure à celle encourue si on suit le code pénal.
Pour exemple, l’emprisonnement ferme a été prononcé en répression de 56,6% des vols avec violence, d’une durée moyenne de 15 mois alors que la peine encourue est comprise entre 5 et 10 ans. Pour les violences volontaires, l’emprisonnement a été prononcé dans 38,8% des affaires, avec une durée moyenne de 10 mois, alors que les peines encourues vont de 3 à 10 ans. En matière d’agression sexuelle, l’emprisonnement ferme a été prononcé dans 26,7% des cas avec une moyenne de 17 mois d’emprisonnement, représentant une réduction de 2/3 de la peine prévue. En matière de trafic de stupéfiants, la peine moyenne prononcée est de 8 mois d’emprisonnement… Pour 10 ans encourus.
L’étude conclut à « la forte disproportion entre la peine prévue par le code pénal et la peine prononcée par le juge. Pas un délit parmi les 27 analysés ne voit sa peine moyenne prononcée supérieure à la moitié de la peine encourue. Pire, en moyenne pour ces 27 délits, la peine effectivement prononcée ne représente que 18,97% de la peine encourue. (…) l’écart entre peine encourue et peine effectivement prononcée est considérable. »
On constate donc que même lorsque la loi donne la possibilité aux magistrats de sanctionner sévèrement les infractions, ce n’est pas le choix qui est fait par les juges, loin s’en faut.
Mais qu’en est-il de la Justice des mineurs ? Les statistiques 20232 montrent qu’au cours de cette année 285448 délits ont été jugés par les tribunaux pour enfants et les juges des enfants. Parmi ces délits, 50,88% ont été sanctionnés par des mesures éducatives et non par des peines. 5,75% ont fait l’objet d’une peine d’emprisonnement ferme tandis que 4,5% ont carrément donné lieu à une dispense de toute mesure, alors même que le mineur a été reconnu coupable des faits…
En comparaison, 22,21% des délits commis par les majeurs jugés en 2023 ont donné lieu à une peine d’emprisonnement en tout ou partie ferme, soit quatre fois plus.
Conclusion : l’ensemble des juridictions pénales prononcent des peines largement inférieures à celles prévues par le code pénal qui est, rappelons-le, l’émanation de la volonté du peuple souverain traduite par ses représentants qui votent la loi. Mais les juridictions pour mineurs sont de loin les plus clémentes (version humaniste) ou laxistes (version polémique).
Ajoutons enfin que dans les 5,75% de cas quasi-miraculeux où l’emprisonnement est prononcé, les peines sont massivement aménagées3 et l’on comprendra aisément que l’incarcération d’un mineur c’est un peu comme une panthère des neiges ou un bon restaurant pas cher à Paris : une espèce rare et menacée d’extinction.
La réforme en cours, qui prétend élargir les cas d’exclusion de l’excuse de minorité, ne résoudra évidemment pas le problème : quand bien même la peine encourue serait doublée par deux pour les mineurs de plus de 16 ans comparaissant devant le tribunal pour enfants, les juges ne prononceraient jamais le maximum légal, loin de là.
RESPONSABLE PRINCIPAL : LE JUGE DES ENFANTS
NOS PROPOSITIONS POUR EN SORTIR :
Prévoir qu’un mineur déjà condamné à une mesure éducative ne pourra pas faire l’objet d’une seconde mesure mais sera obligatoirement condamné à une peine
Rendre obligatoire la révocation intégrale du sursis en cas de nouvelle condamnation
Prévoir des peines d’emprisonnement minimales et obligatoires pour les récidivistes, notamment en matière de violences et de trafic de stupéfiants
Imposer que toute peine d’emprisonnement soit exécutée d’abord depuis la détention avant un éventuel aménagement de peine
Supprimer l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois
Ce dimanche 13 avril se tiendra la célèbre course cycliste du Paris-Roubaix. Notre chroniqueur revient sur cet évènement incontournable des amoureux du vélo, et dévoile les enjeux de la compétition cette année.
Flonflons d’accordéon, demis de bière, frites, casse-croutes jambon-beurre ou saucisse… Comme tous les ans, ce dimanche, immuablement le second d’avril, une France populaire va se retrouver, dans une ambiance de kermesse, sur les points névralgiques, du parcours de la reine des classiques cyclistes, Paris-Roubaix, dite « l’enfer du nord », « la dure des dures » à cause de ses 55,7 km de pernicieux pavés disjoints, répartis en 30 secteurs, sur une distance totale de 259,7 km.
Une course mythique et populaire
Dès tôt le matin, une foule bon enfant converge vers ces lieux mythiques de la légende vélocipédique, tels que la tranchée d’Aremberg ou le Carrefour de l’Arbre, où souvent se joue la compétition. Et puis, après le passage des ultimes attardés dont certains arriveront au vélodrome de Roubaix hors délais – ils étaient 18 l’an dernier -, elle regagne ses pénates avec le sentiment d’avoir passé une belle journée. Le spectacle du défilé entre les premiers et les derniers ne dure qu’environ une heure. Les coureurs sont méconnaissables sous leurs masques de poussière s’il fait beau, ou crottés de boue de la tête aux pieds s’il pleut, certains maillots et cuissard sont déchirés victimes d’une violente chute, car on tombe beaucoup sur les pavés.
Disputée pour la première fois le 19 avril 1896, sans conteste, Paris-Roubaix est la course à nulle autre pareille. Elle fait partie de celles qu’on appelle dans le cyclisme les « cinq monuments » avec Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, dite « la Doyenne », et Tour de Romandie. Mais à la différence de ces quatre dernières, elle s’est érigée en mythe grâce à une politique de conservation de ces pavés qui, dans les années 50, ont bien failli disparaître sous une couche d’asphalte. C’est la course dont tout champion, s’il veut entrer dans « la légende des cycles », se doit de prendre le départ et surtout de vaincre.
Très certainement, c’est la raison qui a dû pousser le prodige du vélo, le flamboyant Tadej Pogačar, « le nouveau cannibale »1 à participer à cette 122ᵉ édition, à la surprise générale, et contre l’avis des dirigeants de son épique, l’UAE (en français : Union des Émirats Arabes, la mieux dotée financièrement de tout le peloton), faisant en la circonstance preuve, conformément à son intrépide tempérament qui le pousse à tenter ce que d’aucuns n’osent, d’un panache insensé. En effet, s’il gagne, il sera le seul avec Louison Bobet (en 1956) à condition de remporter le prochain Tour de France, ce qui est dans l’ordre du probable, à s’être imposé dans ces deux épreuves depuis 1945. Mais, en même temps, il prend un grand risque, celui d’une très mauvaise chute qui compromettait la suite de sa saison et le priverait d’une quatrième victoire sur le Tour alors qu’il en a fait son objectif principal (avec la conservation de son maillot arc-en-ciel de champion du monde). Et le risque est sérieux… la météo prévoit pour ce dimanche des averses qui rendront les pavés très glissants et boueux, et un vent arrière de 40 km/h qui fera que ça roulera très vite. L’approche des secteurs pavés donne lieu à de véritables sprints où ça frotte dur pour y entrer le mieux placé possible afin de pouvoir choisir sa trajectoire, d’éviter d’être pris dans une éventuelle chute ou de se faire piéger par tout autre incident. À l’approche de ces secteurs, les coureurs font des pointes souvent aux alentours des 60km/h, voire plus, et freinent le plus tard possible… Et quand on se ramasse à cette allure, ça fait très mal.
Une course à enjeux
Cette année, ce Paris-Roubaix prend en outre une tournure de « belle » entre les deux grands rivaux sur les classiques, bien que très amis dans la vie hors courses, Tadej Pogačar et Mathieu Van der Poel, le petit-fils de Raymond Poulidor. Le premier compte huit « Monuments » à son palmarès (deux Tours des Flandres, deux Liège-Bastogne-Liège, quatre Tours de Romandie), le second sept (trois Tours des Flandres, deux Paris-Roubaix, deux Milan-San Remo). Si ce dernier s’impose à Roubaix, ils seront à égalité, comme ils le sont en ce début de saison, une victoire chacun. Van der Poel s’est imposé à San Remo où Pogačar s’est classé troisième. Sur les Flandres, dimanche dernier, résultat inversement symétrique : Pogačar a pris sa revanche après un magistral cavalier seul de près de 20 km, et Van der Poel, lui, relégué dans le groupe de chasse, a terminé à son tour troisième.
Le Slovène Tadej PogačarLe Franco-néerlandais Mathieu van der PoelCrédits : Wikimedia commons
Sur le papier, l’avantage est indubitablement au petit-fils de Poulidor. Sept fois champion du monde de cyclo-cross, il est très à l’aise sur les pavés, connait le parcours au centimètre près. Il s’y est imposé avec une grande maestria ces deux dernières années. Qui plus est, avec son 1,84m et 75km, il a la morphologie, dirait-on, qui convient pour endurer les pavés. En revanche, pour Pogačar, son physique, 1,76 m et 66 kg, est un handicap, car plus on est léger plus on tressaute et plus on est instable sur sa monture. Conséquence, le rendement en pâtit. En outre, c’est sa première participation. Or gagner à Roubaix implique de l’expérience. S’ajoute aussi le profil plat du parcours qui ne lui convient pas, à la différence du Tour des Flandres et sa succession de monts où la fulgurance de ses démarrages a fini par faire la décision.
Dès lors, la question qui se pose : vont-ils se livrer à une bataille effrénée dès le premier secteur pavé situé à 95,8 km du départ de Compiègne et à 163,9 km de la ligne d’arrivée, ou, si aucun fâcheux incident ne met l’un ou l’autre hors course, se marquer à la culotte faisant à leur insu le jeu d’un troisième larron à l’affût ? Dans l’un ou l’autre des cas, ce troisième larron susceptible de tirer les marrons du feu de cette rivalité qui renoue les grands épiques duels d’antan ayant écrit les plus pages de l’épopée cycliste, a pour nom Vout Van Aert, le revenant, Mads Petersen, l’opportuniste, ou Filippo Ganna, l’obstiné, parmi quelques autres. Dans le cyclisme, il arrive souvent que c’est le plus malin qui gagne, pas le meilleur. Là est la grandeur de ce sport qui est plus qu’un sport… N’est-ce pas, feu Antoine Blondin2?
Le cannibale était le sobriquet d’Eddy Merckx tellement il était vorace de victoires, ne laissant aux autres que les secondes places. ↩︎
Écrivain français, auteur notamment d’Un singe en hiver, 27 Tours de France à son actif en tant que chroniqueur pour l’Équipe, et à son palmarès 584 chroniques sur la Grande Boucle, et franc buveur. Quand il entrait dans la salle de rédaction du Tour, il saluait ses confrères par un retentissant : « Allez, les gars, au goulot, vite fait. »↩︎
Dictature de la transparence. Selon Libération, Rachida Dati posséderait une impressionnante collection de bijoux de luxe – dont certains offerts par l’ex-patron d’EDF. Ses avocats assurent qu’elle est en règle et dénoncent une intrusion dans sa vie privée. Ils l’assurent : leur très chic cliente ne collectionne pas les casseroles, mais des montres, colliers, bagues…
Le journalisme de délation a encore frappé. D’après Libération, Rachida Dati aurait caché 420000€ de bijoux à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)[1]. Le fin limier de Libé a dû passer des semaines à traquer le trésor caché de Rachida Dati. Opération réussie. Les ferrets de Queen Dati enflamment les réseaux sociaux depuis hier.
Une femme d’affaires avisée
18 000 responsables publics doivent déclarer leur patrimoine et leurs intérêts à la HATVP, qui les publie après vérification. Nos inquisiteurs ont visiblement une taupe. Ils ont eu accès à la déclaration, encore à l’étude, de Rachida Dati, puisqu’ils savent ce qui manque…
Premier scandale : elle est riche. Plus de 5 millions d’euros de patrimoine figurent dans sa précédente déclaration. C’est louche, ça, chef. « Seul un sacré chiffre d’affaires gagné en tant qu’avocate permet d’accumuler une telle fortune», écrit le journaliste Laurent Léger, laissant entendre qu’elle l’a acquis par d’autres moyens. Oui. Ça s’appelle l’entregent et ça vaut de l’or dans les affaires. Certes, 900 000€ perçus de Renault lui valent une mise en examen pour corruption passive. Reste qu’elle a gagné et placé de l’argent.
Quand « Libé » s’en va fouiner place Vendôme
Ensuite, «la longue enquête de Libération a permis de retrouver les traces d’un petit trésor», se félicite le quotidien de gauche. Ils ont enquêté chez les joailliers parisiens où quelques employés anonymes racontent avec gourmandise les visites de la dame avec son galant. Et les journalistes ont semble-t-il aussi fouillé dans les poubelles de la politique pour en extirper les ragots (parfois vrais) propagés par les adversaires ou amis… Le trésor ? Une vingtaine de pièces de grand luxe signées des grands noms du secteur: Chopard, Cartier et autres. Un peu de romance ne nuit pas aux ventes : on apprend que ces merveilles ont été offertes par Henri Proglio, ex-patron d’EDF et ex-compagnon de Mme Dati. Des bijoux offerts par son amant, quelle horreur ! En réalité, une femme partie de rien, qui s’est élevée au sommet en faisant tourner des têtes — j’adore ça. Quel roman !
Miroir, miroir, dis-moi qui est le plus propre !
Oui, mais la loi ce n’est pas de la littérature ! me rétorquera-t-on. La loi qui oblige les dirigeants à se mettre à poil financièrement est plus totalitaire que littéraire, selon moi. Certes, cette loi a été votée par les parlementaires. Ce sont les élus qui ont abdiqué. Vincent Trémolet de Villers écrit dans Le Figaro que tous ces élus passent leur temps à se contempler dans le miroir du politiquement correct. Regardez comme nous sommes propres…
Leur création, la HATVP, est une autorité administrative qui ne rend de comptes à personne, mais tient en joue les pouvoirs issus de l’élection. Vérifier le détail du patrimoine des élus ? Pourquoi pas. Mais sa publication, c’est autre chose : elle transforme cette autorité en tribunal révolutionnaire, qui transforme à son tour tous les citoyens en tricoteuses… Cela excite les passions tristes et la haine de l’argent (enfin… de l’argent des autres), cette passion si française. Ces salauds s’en mettent plein les poches, et moi, je trime pour le Smic. Voyez comme on flatte nos instincts.
Les bijoux de Rachida Dati ou les montres de Dupond-Moretti ne disent rien de leurs capacités de ministres. On peut tout à fait décider qu’on s’en fiche. Et j’ai le droit de ne pas savoir. Par souci d’économie, supprimons la HATVP et remercions Rachida Dati qui honore le chic français.
Cette chronique a été diffusée ce matin sur Sud radio dans la matinale de J-J. Bourdin
C’est l’Italienne Giorgia Meloni qui se rendra à Washington le 17 avril prochain pour discuter avec le président Trump des droits de douane imposés par les États-Unis à l’Union européenne. La présidente du Conseil italien dirige un gouvernement toujours populaire, plus de deux ans après son arrivée au pouvoir – un record. Mais nos féministes, bien entendu, rechignent à faire de cette femme politique talentueuse une icône.
Giorgia, le prénom, Meloni le nom. Journaliste pour la profession antérieure, droite assumée pour l’engagement, catholicisme pour les convictions, et, du moins pour ce qu’on en sait, assez « mec » aussi dans sa manière de conduire sa vie privée.
Lorsque, en octobre 2022, elle accède à la présidence du Conseil italien, ailleurs en Europe on rigole. On se gausse. On s’inquiète aussi. Mais on ricane surtout de ses prétentions à juguler le flux catastrophique de l’immigration clandestine venant jour après jour, nuit après nuit, s’échouer sur les rivages de son pays. Désormais, les dirigeants des pays circonvoisins confrontés au même défi rigolent un peu moins.
Combine albanaise
Faisant preuve à la fois de pragmatisme, de non conformisme et d’audace, elle a indéniablement marqué des points dans ce domaine, négociant avec l’Albanie une combine d’exfiltration du trop-plein et, parallèlement, avec la Tunisie, une autre combine, de filtrage à l’entrée, celle-ci. Deux agencements, deux accommodements réputés chez nous impossibles, relevant de la douce utopie que seule une « bonne femme » peut véhiculer. Une « blonde » qui plus est. Je me souviens avoir entendu de très fines plaisanteries de ce tonneau à ce moment-là…
Et voilà bien, que, en quasi capitaine à la tête du navire Europe – et d’une certaine manière en lieu et place de qui vous savez – elle va s’asseoir dans le bureau ovale pour une rencontre – une confrontation ? – avec le président Trump. Là, plus grand monde ne songe à se tenir les côtes d’hilarité. On guette l’issue, on attend le résultat, on espère que de la joute entre ces deux crinières oxygénées sortira quelque chose comme une embellie, un souffle d’apaisement dans la jungle tumultueuse des derniers jours.
Une chose paraît acquise : « La Meloni » – ainsi la désigne-t-on chez elle, comme il se doit pour une diva – La Meloni sait faire. Je veux dire tenir tête et rester ferme dans une négociation. Sourire aux lèvres et dent dure. Le président Macron en sait quelque chose, qui après l’entretien qu’il avait eu, lui le premier qu’elle recevait au lendemain de son investiture, n’avait pas hésité à qualifier la rencontre de « franche et exigeante ». Nul doute qu’il en ira de même face au bouillant Donald. Du franc et de l’exigeant.
Ma théorie du genre
Au fond, ce qui surtout suscite mon intérêt en la circonstance, c’est le sexe de la personne. Pardon, le genre. Ces dernières décennies, nous avons eu, en Europe, en politique, d’assez belles figures de proue féminines, Margaret Thatcher, Angela Merkel. Mais c’était en Allemagne, au Royaume-Uni, contrées où, par exemple, des femmes sont depuis longtemps déjà ministres du culte, voire évêques, et donc terres d’un machisme tout de même moins de tradition qu’en Italie.
En ce sens, avec La Meloni, il me semble qu’un palier est franchi. Au royaume du patriarcat, là où la « mamma » règne en maître absolue mais plutôt dans sa cuisine, exerce une autorité magistrale, mais de préférence sur les gosses, la performance est de taille.
Alors je m’étonne beaucoup que les féministes de chez nous n’en fassent pas davantage une icône. Je m’étonne aussi que les wokistes ne leur emboîtent pas le pas, tenant avec ce chef de gouvernement, au moins au plan symbolique, la parfaite incarnation transgenre du mec au féminin. Les unes et les autres devraient lui ériger une statue, la glorifier en toute occasion, en faire un exemple pour les générations actuelles et futures.
Hop là ! Sachons donc rester lucides. Cela n’arrivera pas. La Meloni pâtit d’une tare rédhibitoire : elle ne se situe pas dans le bon camp. Elle n’officie pas dans la bonne faction, là où la canonisation laïque est de droit et va quasiment de soi. La Meloni est de droite – d’extrême droite, comme disent ceux d’en face dont le sens de la nuance en ces matières ne cesse de faire notre admiration. Regardez, à sa place une Mathilde Panot (juste pour jouer blonde contre blonde) aurait toutes ces chances, elle. On en ferait des tonnes. Certes, elle pâtirait d’autres tares, l’absence de réel talent, le manque de vraie compétence, l’intransigeance dogmatique. Mais on ne s’arrêterait pas à ce genre de détails, on canoniserait direct, vous dis-je. Et nous de rire alors. À en pleurer…
Roselyne Bachelot choque sur BFMTV en lançant une remarque crue au sujet de la réunion à venir entre Donald Trump et Giorgia Meloni à la Maison Blanche, le 17 avril. Elle propose ironiquement aux journalistes de demander à Mme Meloni « quel goût a le cul de Trump », provoquant un malaise en plateau. Ses propos ont rapidement suscité de vives réactions, dénonçant une vulgarité chez l’ancienne ministre progressiste qui dépasse celle du populiste Trump…
Il est de rigueur – hélas – que l’hommage de la médiocrité au réel mérite en arrive tôt ou tard à se vautrer dans la fange de la vulgarité.
Madame Bachelot vient d’en donner une clinquante illustration sur le plateau de BFMTV. Presque aussi clinquante que ses affriolantes tenues rose-bonbon qu’un psychanalyste de comptoir mettrait probablement sur le compte d’une espèce d’angoisse – existentielle, bien sûr – de passer inaperçue.
Il y a donc le plumage, mais aussi le ramage.
À propos de la rencontre prochaine entre Giorgia Meloni et Donald Trump, Madame Bachelot a donc eu à la télévision ce mot d’une subtilité sans égale : « Moi, je demanderai à Giorgia Meloni quel goût à la cul de Donald Trump. » Buzz assuré ! Mais le but n’est-il pas celui-là ? Exister, exister encore, par tous les moyens. Y compris les plus bas, les plus méprisables. Pathétique !
On s’épargnera ici la facilité qu’il y aurait à livrer le nombre de fondements dont l’intéressée se serait empressée de tester le goût juste pour s’imposer encore une fois, une fois de plus, une fois de trop, tant comme ministre – de piètre envergure – dans des gouvernements divers et variés que comme bateleuse de plateaux de télévision où, son plus grand talent – le seul en fait – est de ricaner elle-même de ses propres balivernes. Les occasions ne manquent pas, faut-il dire.
Pour ma part, j’ai le souvenir de Madame Bachelot, improbable ministre de la Culture au temps du Covid. Elle vint sur le plateau de France 2 chez son ami Laurent Ruquier, également son comparse des Grosses Têtes – là, est en fait la vraie place de la dame – pour, du haut de sa science de pharmacienne d’officine nous expliquer que la décision avait été prise de fermer les librairies car le virus du Covid restait actif sept heures durant sur les couvertures des livres… Pour ma part, j’attendais que, toujours du haut de son grand savoir, elle nous explique comme il se faisait que ledit virus boudât les couvertures de magazines et de journaux, ou en tout cas, n’y demeurât pas actif plusieurs heures, puisque les débits de presse, eux, restaient ouverts.
Hélas, nous n’eûmes pas droit à ce complément d’analyse. Cela est dommage, car sans aucun doute, une démonstration d’un tel niveau de science aurait fait de la ministre une nobélisable potable.
Évidemment, proférer de telles énormités, oser faire montre sans rougir d’un si piètre niveau de réflexion devant des centaines de milliers de spectateurs n’est pas anodin. Tout cela n’est au fond que l’expression du mépris dans lequel ces gens nous tiennent, nous autres, citoyens ordinaires, qu’ils considèrent sans doute tout disposés à avaler, béats d’admiration, ces inepties. Et à nous pâmer d’aise devant de telles vulgarités.
En réalité, Madame Bachelot, comme ses semblables, ne nous donne guère que la jubilatoire envie de lui montrer ce qui semble avoir tellement d’importance dans ce qui lui sert de pensée.
Ce vendredi, une nouvelle frappe israélienne a entrainé la mort de 10 civils à Gaza, nourrisant les accusations envers l’Etat hébreu de perpétrer un « génocide » en Palestine. Cette stratégie de propagande, relayée aussi en France par l’extrême gauche, repose sur une relecture idéologique du conflit où la haine d’Israël se substitue à l’analyse des faits et où ce sont les terroristes qui s’érigent en victimes.
Au moment où la guerre contre le Hamas reprend après l’échec des négociations sur le sort des otages, les accusations de génocide des Palestiniens refont surface avec une vigueur toxique. Il est essentiel de rappeler la nature du mensonge islamiste, une stratégie de propagande bien rodée qui s’appuie sur la victimisation et la manipulation émotionnelle pour masquer la réalité des conflits au Moyen-Orient.
Une propagande pernicieuse
Depuis des décennies, les mouvements islamistes, dont le Hamas est l’un des représentants les plus emblématiques, ont développé un narratif puissant reposant sur l’inversion des rôles entre agresseurs et victimes. Cette propagande vise à faire passer Israël pour un État oppresseur et criminel, alors même qu’il fait face à des attaques répétées et qu’il a toujours cherché des solutions diplomatiques au conflit. L’accusation de « génocide » portée contre Israël est l’un des éléments les plus pernicieux de cette manipulation. Un génocide suppose une volonté d’extermination systématique d’un peuple, ce qui est en totale contradiction avec la réalité : Israël mène une guerre contre une organisation terroriste qui prend sa propre population en otage, utilise les civils comme boucliers humains et se cache derrière des infrastructures médicales et éducatives. Pourtant, cette propagande trouve un écho grandissant en Occident, notamment grâce à des relais médiatiques et politiques qui reprennent sans recul les éléments de langage islamistes.
Le Hamas et d’autres groupes islamistes exploitent aussi les réseaux sociaux pour diffuser des images tronquées, sorties de leur contexte, voire totalement fabriquées. La viralité de ces contenus contribue à radicaliser une partie de la jeunesse occidentale, qui, mal informée, adopte une posture militante sans véritable compréhension du conflit.
Un facteur clé dans cette diffusion des idées islamistes est le biais idéologique qui gangrène les universités occidentales. Depuis plusieurs décennies, de nombreux établissements, notamment dans les sciences sociales, sont devenus des bastions d’un marxisme culturel revu à la lumière des luttes décoloniales et identitaires. L’enseignement y est souvent dominé par une grille de lecture où l’Occident est systématiquement perçu comme l’oppresseur, et toute lutte contre lui comme légitime.
Dans ce contexte, l’antisionisme a été instrumentalisé comme un prolongement des luttes anti-impérialistes. Israël est présenté non plus comme un État issu de l’histoire tragique du peuple juif, mais comme un bastion du colonialisme occidental au Moyen-Orient. Cette vision simpliste, qui ignore totalement les dimensions historiques, géopolitiques et culturelles du conflit israélo-palestinien, séduit une jeunesse en quête de causes à défendre, souvent plus réactive aux slogans chocs qu’à une analyse rigoureuse des faits.
Une idéologie qui trouve de nombreux relais en Occident
Les associations étudiantes, souvent infiltrées par des militants radicaux, jouent un rôle clé dans cette dérive. Elles promeuvent une idéologie manichéenne où toute critique du Hamas ou des régimes islamistes est immédiatement assimilée à de l’islamophobie ou du racisme. Ce climat intellectuel empêche un véritable débat et favorise une pensée unique où le « camp du bien » est déjà désigné : celui des Palestiniens, assimilés à des victimes éternelles.
Cette manipulation idéologique a des conséquences concrètes. Elle radicalise une partie de la jeunesse, qui se mobilise pour des causes qu’elle ne comprend qu’à travers des prismes déformés. Elle pousse aussi à la banalisation du terrorisme, comme on a pu le voir avec certaines manifestations où des étudiants occidentaux en viennent à justifier les massacres du 7-Octobre ou à minimiser la dangerosité du Hamas.
Enfin, cette polarisation intellectuelle affaiblit la capacité de l’Occident à analyser lucidement les enjeux géopolitiques et à défendre ses propres valeurs face à des idéologies hostiles. En cédant à la rhétorique islamiste, certains acteurs politiques et intellectuels occidentaux participent à l’effondrement du discernement et de la pensée critique, rendant ainsi la lutte contre l’extrémisme encore plus difficile.
Le mensonge totalitaire : du national-socialisme au totalitarisme… islamiste
Le totalitarisme islamiste s’inscrit dans la continuité historique du totalitarisme national-socialiste. Ce lien ne relève ni du hasard ni d’une simple coïncidence idéologique. Il est le fruit d’une convergence doctrinale et d’une collaboration historique avérée, incarnée notamment par le rôle du Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, oncle de Yasser Arafat. Ce dernier, allié stratégique du régime nazi, a non seulement soutenu la politique génocidaire de l’Allemagne hitlérienne, mais a également contribué activement à la mise en œuvre de la « solution finale » en recrutant des volontaires musulmans pour la Waffen-SS. Ce partenariat criminel illustre une connexion idéologique profonde entre ces deux mouvements totalitaires, fédérés par un antisémitisme virulent et structurant.
L’antisémitisme comme matrice
Contrairement à une idée largement répandue, l’antisémitisme islamiste ne découle pas de la création de l’État d’Israël en 1948. Il précède largement l’avènement du sionisme politique et s’inscrit dans une tradition théologique et géopolitique où la souveraineté juive est perçue comme une anomalie historique à éradiquer. La doctrine islamiste considère le Dar al-Islam (territoire sous domination musulmane) comme un espace sacralisé où aucune entité non musulmane ne saurait légitimement exercer une souveraineté. Cette perspective absolutiste alimente un rejet viscéral du sionisme, non pas en tant que projet politique, mais en tant qu’expression de la persistance juive dans l’histoire, vécue comme une offense insupportable à l’ordre islamique.
Dès les premiers jours de l’État d’Israël, ce rejet s’est manifesté par une stratégie asymétrique combinant terrorisme, guerre psychologique et propagande victimaire. Le totalitarisme islamiste a ainsi réussi à imposer un récit inversé où l’agresseur devient la victime et la victime, l’agresseur. Cette manipulation a trouvé un écho favorable auprès de certaines élites occidentales, toujours enclines à épouser la cause du « faible » contre le « fort », sans examiner la nature réelle des forces en présence.
Une stratégie de dissimulation et de déstabilisation
Le totalitarisme islamiste a perfectionné l’art du double discours : d’un côté, il promeut une vision pacifique et modérée de l’islam destinée aux opinions publiques occidentales, et de l’autre, il cultive un discours de haine apocalyptique dans ses cercles internes. Cette schizophrénie propagandiste lui permet d’exploiter la naïveté des démocraties libérales, engluées dans une lecture relativiste du monde et paralysées par la peur d’être taxées d’islamophobie.
Cette méthode s’inspire directement des techniques de propagande mises en place par le régime nazi. À l’instar du Völkischer Beobachter, organe de presse officiel du IIIe Reich qui accusait les juifs d’être un peuple génocidaire (Völkermörder), les islamistes – qu’ils soient sunnites ou chiites – alimentent une rhétorique conspirationniste où Israël est décrit comme une entité démoniaque, orchestrant les malheurs du monde. Ce récit, relayé par des médias inféodés et des réseaux sociaux complaisants, vise à préparer les esprits à la légitimation d’une violence systématique contre l’État juif et, par extension, contre les démocraties occidentales.
Le totalitarisme islamiste applique une méthode éprouvée :
Semer la terreur à travers des attentats ciblés.
Offrir une paix illusoire en échange de concessions territoriales ou politiques.
Exploiter ces concessions pour renforcer son emprise et préparer de nouvelles agressions.
En parallèle, il diffuse l’idée selon laquelle l’islam, « religion d’amour et de paix », serait la cible d’un impérialisme impitoyable orchestré par les États-Unis et Israël. Cette inversion accusatoire permet de masquer la réalité de son projet hégémonique et de s’assurer le soutien d’une partie de la gauche radicale occidentale, séduite par la rhétorique victimaire et anticolonialiste.
Le rôle des relais occidentaux dans la propagation du mensonge totalitaire
Ce qui distingue le totalitarisme islamiste de ses prédécesseurs, c’est son extraordinaire capacité à instrumentaliser les contradictions internes des sociétés démocratiques. Son discours trouve des relais efficaces parmi certaines élites européennes et américaines, séduites par un mélange de tiers-mondisme culpabilisant, de fascination pour le radicalisme révolutionnaire et d’un antisémitisme latent masqué sous les oripeaux de l’antisionisme.
L’un des paradoxes les plus frappants est la coexistence, dans les sociétés occidentales, d’une judéophilie commémorative – qui pleure les juifs morts des génocides passés – et d’une indifférence glaciale, voire d’une hostilité rampante, envers les juifs vivants. Ce phénomène se traduit par une complaisance grandissante envers les discours qui, sous couvert de critique d’Israël, légitiment implicitement des formes modernes de persécution antijuive.
Cependant, un clivage grandissant se dessine entre les élites et les classes populaires. Alors que les premières, souvent formatées par un discours académique imprégné de relativisme culturel, se montrent sensibles à la propagande islamiste, les secondes, confrontées directement aux conséquences de l’immigration massive et du terrorisme, développent une méfiance instinctive. Cette fracture sociale et cognitive joue un rôle décisif dans la perception du danger islamiste : plus éloignées des réalités du terrain, les élites persistent dans une attitude de déni, tandis que les populations confrontées aux effets concrets de l’islamisme réclament des réponses fermes.
Malgré son échec à l’élection présidentielle, l’ancienne vice-présidente de Joe Biden espère continuer la politique. Elle ambitionnerait de devenir gouverneur de Californie, État où la popularité des démocrates est pourtant en train de partir en fumée…
« I’m not going anywhere ». L’ancienne vice-présidente des États-Unis a signé un retour politique que personne n’attendait le jeudi 3 avril dernier à Dana Point, Californie, à l’occasion du Leading Women Defined Summit, un évènement soutenant le leadership des femmes de couleur. Son projet reste flou, mais l’essentiel n’est pas là. Cette déclaration a suffi à faire le bonheur des Républicains, de la presse ayant un peu le sens de l’humour, des amateurs de curiosités politiques… Bref, d’un peu tout le monde. De tout le monde, à l’exception peut-être des Californiens. La candidate malheureuse de l’élection présidentielle de 2024 envisagerait en effet de briguer le poste de gouverneur de l’État de Californie l’année prochaine. Il pourrait sembler naturel que la fusée Kamala retombe là où elle avait décollé politiquement il y a bientôt dix ans, mais les électeurs locaux ayant dernièrement eu leur lot de catastrophes, rien ne dit qu’ils auront envie de ce drôle de come-back.
« Je ne suis pas là pour dire je vous l’avais bien dit ! »
On ne l’avait quasiment plus vue depuis le 15 décembre 2024, et son discours au Democratic National Committee, l’instance dirigeante du Parti démocrate en charge notamment de la gouvernance du parti et de la coordination de la levée de fonds. Encore sonnée par sa défaite face à Donald Trump, Kamala Harris avait alors exhorté ses soutiens à ne pas perdre espoir. Peu importait alors la lourde défaite à la présidentielle, la perte de quatre sièges au Sénat, de la majorité républicaine à la Chambre des représentants et à la Cour Suprême, car les démocrates pouvaient toujours « l’aider à finir le job » en « travaillant dur ». Kamala Harris avait ponctué ce discours optimiste d’une promesse de se retrouver l’année suivante.
Nous voilà donc au rendez-vous, à Dana Point, en Californie, avec ce sommet. On aurait pu penser que Kamala Harris, qui avouait pendant la campagne que « rien ne lui venait à l’esprit » lorsqu’on lui demandait ce qui la distinguait de Joe Biden, aurait mis à profit ces quelques semaines de répit pour affiner son message politique. Il n’en fut rien : la vice-présidente est restée dans le flou, évoquant simplement « un sentiment de peur qui s’empare de notre pays », nourri par « des choses dont nous sommes témoins chaque jour »1. Nous n’en saurons pas davantage sur ces « choses », mais l’ancienne vice-présidente s’est tout de même montrée rassurante : « nous savions que beaucoup de choses allaient arriver, beaucoup de choses ». Pas vraiment de quoi faire taire les mauvaises langues qui estiment que celle qui a remplacé Joe Biden au pied levé n’a pas de suite dans les idées… En revanche, ces déclarations ont provoqué la réaction de Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, qui a rétorqué que, en tant que vice-présidente, Kamala Harris ne s’était pas privée« d’utiliser le système judiciaire comme une arme contre ses opposants, de pratiquer la censure des réseaux sociaux et de procéder à la destruction de notre économie et de nos frontières ».
Retour à l’envoyeur
En dépit de sa large défaite, Kamala Harris se voit encore comme la future candidate démocrate et reste persuadée qu’elle aurait pu vaincre Donald Trump avec plus de temps (comprendre : si Joe Biden s’était retiré plus tôt). Bien qu’on lui prête la volonté de se présenter à l’élection présidentielle de 2028, cela ne semble pas faire l’unanimité chez les démocrates qui lui reprochent notamment d’être une figure du passé. Son échec lors des primaires démocrates de 2020 ne plaide pas non plus en sa faveur, même si aucun favori ne s’est encore dégagé.
C’est certainement ce pourquoi Kamala Harris lorgnerait sur le poste de gouverneur de Californie, une belle occasion de redorer son blason en vue d’une éventuelle candidature présidentielle à moyen terme. Si certains poids lourds du parti, à l’image de l’ancien gouverneur démocrate de Virginie Terry McAuliffe, considèrent l’idée comme intéressante, Madame Harris a également reçu des encouragements pour le moins inattendus. Donald Trump a ainsi déclaré « laissez-la se présenter » avant d’ironiser en ajoutant « qu’elle allait devoir commencer à donner des interviews ».
Le choix de la Californie n’a rien d’anodin, car c’est dans cet Etat très largement acquis à la cause démocrate que Kamala Harris avait entamé sa carrière politique. De 2004 à 2017, Madame Harris a exercé comme procureure adjointe puis générale de San Francisco. Sa révélation politique est intervenue en 2016, avec une élection victorieuse au poste de sénatrice démocrate de Californie. De passage dans le coin, début février, elle avait fait profiter les médias de son expertise (« On peut sentir qu’il y avait de la fumée ici ») avant de renseigner les passants sur ses activités récentes. Après être « revenue à la maison depuis deux semaines et trois jours », voilà que la démocrate entendait « remonter le moral des survivants de cette crise extraordinaire »2 – comme si ces derniers n’en avaient pas assez soupé comme ça.
Cela fait un moment déjà que les démocrates font étalage de leur incompétence à la tête de cet État. Donald Trump ne fait peut-être pas toujours preuve de finesse, mais il avait raison en estimant que les incendies ayant dévasté Los Angeles auraient pu être évités moyennant une meilleure gestion des forêts. Gavin Newsom, le gouverneur sortant, est lui critiqué pour avoir préféré délester le programme de résilience aux incendies de 28 millions de dollars3. Alors que les feux faisaient rage et que Karen Bass, la maire démocrate de Los Angeles, ne trouvait rien de mieux à faire que de visiter le Ghana, le réservoir du quartier de Pacific Palisades, particulièrement touché, restait désespérément vide… Si Kamala Harris n’est pas responsable de ces incendies ni de leur mauvaise gestion, le poids de l’idéologie démocrate pourrait s’avérer trop lourd pour son éventuelle candidature.
Même si celle qui avait proposé de dépénaliser l’immigration illégale pour faire diminuer… l’immigration illégale4 parvient à motiver des volontaires pour distribuer ses tracts de campagne pour 2026, ces derniers risquent fort de trouver porte close.
Paix au Proche-Orient : la France fait diplomatiquement fausse route. Sur les 193 pays membres de l’ONU, 146 reconnaissent déjà officiellement l’État palestinien.
Dans une interview diffusée le 9 avril, le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de faire reconnaitre par la France « l’État palestinien ». À la suite de plusieurs États européens, la France en ferait l’annonce en juin prochain, parce que, a-t-il dit, « je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas ». Autrement dit, la reconnaissance dudit « État de Palestine », un État non existant dont la création effective est refusée avec constance depuis 1948 par ses représentants auto-proclamés, permettrait la reconnaissance par tous, d’un État légitime et existant depuis cette même date, à savoir l’État d’Israël. On peine à suivre ce raisonnement triplement erroné.
Une posture
Tout d’abord, parce que la reconnaissance d’un État non existant, aux frontières non définies et sans institutions établies, est objectivement une absurdité. Une telle pétition de principe ne peut donc que relever de la posture politique. Les différents États qui ont déjà adopté cette prise de position sont en effet d’une part des pays qui ne reconnaissent pas la légitimé de l’État d’Israël comme la Corée du nord ou Cuba, et des pays musulmans (à l’exception de la Turquie, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc), d’autre part des pays comme certains en Europe ou en Amérique latine, qui l’ont fait au nom du soutien à « la solution à deux États ». Dans les deux cas, la reconnaissance de l’État palestinien virtuel procède d’une critique à l’égard d’Israël : critique radicale, visant à la disparition de l’État juif sur sa terre et à l’édification d’un État arabe palestinien, d’une « Palestine du Jourdain à la Méditerranée », ou critique conjoncturelle soupçonnant Israël de refuser la création d’un État palestinien, voire l’accusant de visée génocidaire à l’égard du « peuple palestinien ».
Or, l’Histoire récente du Moyen-Orient a montré que la reconnaissance d’Israël par les pays arabes n’était pas conditionnée par la reconnaissance abstraite de la part d’Israël d’un État palestinien virtuel. C’est au contraire la mise à l’écart de la question palestinienne, en privilégiant les dimensions sécuritaires et économiques, qui a permis la normalisation progressive des relations entre Israël et certains pays arabes. Un des motifs évoqués (sinon invoqués) du lancement des attaques génocidaires du 7-Octobre lancées par le Hamas en territoire israélien, est d’ailleurs précisément la relégation de la question palestinienne dans l’agenda géopolitique de la région.
Le Hamas n’attend que ça
Plus que jamais après le 7-Octobre 2023, et alors que le Hamas détient toujours des otages, reconnaitre un État palestinien, est donc non pas seulement une erreur stratégique mais également une faute morale confinant à l’ignominieux. Cette reconnaissance symbolique d’un État non existant serait aujourd’hui accorder une légitimité et pire une absolution, au Hamas, à ses soutiens et à ses admirateurs. Aussi, l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a-t-il déclaré à la suite des propos du président français : « Parler de la création d’un État palestinien, aujourd’hui, quand la guerre continue et avant d’avoir créé les conditions qui pourraient mener à la paix, cela fait exactement l’inverse ».
Les Israéliens croient de moins en moins à un État palestinien à leurs frontières
Il s’agirait en effet d’analyser pourquoi ladite « solution à deux États » portée par le passé notamment par le Mouvement La Paix Maintenant et les partis de gauche israélienne, est aujourd’hui largement discréditée en Israël. Un sondage réalisé trois semaines après les attaques a ainsi révélé que 28,6 % des Israéliens juifs étaient en faveur d’une solution à deux États, contre 37,5 % un mois plus tôt, selon le sondage Peace Index de l’université de Tel Aviv.[1] D’ailleurs, le 17 janvier 2024, le chef du Hamas à l’étranger, Khaled Meshaal, n’a-t-il pas déclaré : « Nous rejetons l’idée d’une solution à deux États. Notre objectif est clair : un État palestinien du fleuve à la mer, du nord au sud. Le 7 octobre a renouvelé le rêve et l’espoir[2]» [de cette Palestine] ?
Mais le reflux de la crédibilité de l’hypothèse d’un État palestinien vivant en bonne entente aux côtés d’Israël, vient de plus loin encore. Comme le signalent à juste titre Georges Bensoussan[3] ou Shmuel Trigano[4], le rejet d’un État juif sur sa terre ancestrale s’inscrit dans une histoire longue, et la création de l’État arabe de Palestine a été refusée à plusieurs reprises depuis 1947. La partie arabe ou palestinienne a-t-elle d’ailleurs jamais avancé une proposition de partage territorial à discuter ? Le seul projet formulé à ce jour réside dans le slogan génocidaire « From the River to the Sea ! ». Alors, que les Israéliens explorent d’autres voies d’établissement et d’apaisement des relations avec leurs voisins, c’est compréhensible. Pour n’avoir pas pris en compte cette réalité, les partis de gauche israélienne ont perdu une large part de leur soutien au sein de la population.
Plutôt que de renoncer à exprimer un « soutien inconditionnel » à Israël (comme l’a fait ce 10 avril, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet en forme d’un mea culpa) au motif d’une opposition à la politique du premier ministre Benjamin Netanyahu, la France devrait adopter enfin une attitude claire à l’égard des ennemis d’Israël. Si notre pays et son président veulent peser sur la destinée du monde et en l’occurrence œuvrer en faveur d’une paix juste au Proche Orient, la réaffirmation du danger islamiste s’impose, de même que la nécessité de soutenir Israël, en première ligne contre cette menace.
Ou Saba Net (Agence de presse yéménite) 18 janvier 2024 : « Meshaal : Nous rejetons le terme de solution à deux États et la solution est de se débarrasser de l’occupation ».
[3] Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes. Le grand déracinement 1870-1975, Éditions Taillandier 2021 et Les origines du conflit israélo-arabe 1870-1950, Éditions des PUF 2023
[4] Shmuel Trigano, « Le refus palestinien d’un État juif », Controverses, n° 7, 2008, pp. 38-43
Après avoir battu Liverpool, le PSG s’est imposé contre Aston Villa mercredi en Ligue des champions. Peut-être que cette année, c’est vraiment la bonne ? Tout le monde en Europe (sauf les Marseillais!) reconnaît que le niveau de jeu monstrueux de Paris peut bien les hisser jusqu’en finale. Dans son canapé, Philippe Bilger partage ce constat !
Le dernier match du Paris Saint-Germain (PSG) contre Aston Villa a été mon chemin de Damas. Il fallait bien la Ligue des champions pour me convertir parce que dans le championnat de France l’équipe parisienne domine tellement outrageusement que dans chaque match, après une résistance plus ou moins longue de l’adversaire, sa victoire est acquise. Cela devient lassant comme tous les succès inévitables auxquels, à tort, on ne reconnaît plus le moindre mérite.
L’effet Luis Enrique
Mais en Coupe d’Europe, c’est autre chose ! Le coup de tonnerre de l’élimination de Liverpool, mon équipe étrangère préférée, avait déjà montré que le PSG s’était métamorphosé et que la faiblesse de caractère singulière et collective s’était totalement dissipé.
Pour les sportifs en chambre comme moi, on n’a pas vu tout de suite l’apport inestimable de l’entraîneur Luis Enrique car les premiers matchs sous son égide n’avaient pas révélé tout de suite ce qu’il attendait de son équipe et les progrès fulgurants qu’il allait lui faire accomplir grâce notamment à des joueurs métamorphosés sous sa baguette à la fois chaleureuse et ferme.
Je continue à ne pas aimer du tout que le PSG soit adossé au Qatar en ayant conscience cependant que, sans sa manne inépuisable, les passionnés de football auraient pu attendre longtemps ce que nous découvrons, parfois enthousiastes, au fil des compétitions européennes. Je persiste à être mal à l’aise avec le président qatari du PSG dont j’ai l’impression, à voir ses comportements extrasportifs, qu’il n’est pas d’une totale limpidité et intégrité. Mais ce qui m’importe au premier chef est ce que cette équipe est devenue, titulaires et remplaçants jamais négligés ni abandonnés, en ayant perdu, pour schématiser, son caractère disparate animé par un joueur d’exception, star narcissique et médiatiquement trop honorée Kylian Mbappé, au profit d’un collectif extraordinaire qui, s’il n’est pas composé de onze vedettes, fait apparaître, pratiquement chez tous, une excellence multipliée par le talent altruiste de chacun.
La naissance d’une équipe
Avec l’éblouissement devant des pépites comme, par exemple, Désiré Doué. On éprouve dorénavant le sentiment d’une implacable et délicate machine qui, même un temps menée, ne suscite aucune inquiétude chez ses supporteurs parce que, tôt ou tard, elle comblera son retard pour finir par l’emporter. On perçoit, même pour le profane comme moi, un dessein, une stratégie, un plan qui inspirent enfin le jeu de cette équipe, chacun au service de tous, tous défendant puis tous à l’avant, avec des buts pouvant être marqués par n’importe qui. À aucun moment le rouleau compresseur ne cesse. La preuve récente étant le but in extrémis de Nuno Mendes qui va permettre au PSG de se rendre assez tranquille chez Aston Villa. Et ce n’est pas un feu de paille. J’ai attendu quelque temps avant d’exprimer mon plaisir et mon revirement parce que dans beaucoup de sports j’ai subi trop de déceptions où, porté aux nues aujourd’hui, le vainqueur allait décevoir demain. C’est une spécialité française.
Apparemment le PSG est sur une lancée qui dure. L’embellie persiste. Le projet collectif de l’entraîneur ne connaît pas de ratés sur le terrain.
Lors des matchs, il me semble aussi que le PSG se comporte mieux. Que ses joueurs ne sont pas sans cesse par terre comme s’ils étaient à l’article de la mort, qu’ils ne discutent plus de manière éhontée, à plusieurs autour de l’arbitre, les décisions de celui-ci et, en résumé, qu’ils ont plus de tenue.
Ce qui est la moindre des choses quand l’argent surabonde pour le club comme pour chacun individuellement et l’entraîneur couvert d’or mensuellement. On espère donc de lui pas seulement une influence sportive et technique mais un enseignement éthique. Une superbe équipe a plus de devoirs que de droits : la classe n’est pas seulement de vaincre n’importe comment !
La hasard du football international fait aussi que de magnifiques équipes nous ayant émerveillés paraissent, pour certaines, être un peu en déclin, ce qui ouvre une voie royale pour le PSG même si sur sa route possible, Arsenal sera à craindre.
Le PSG n’est plus insupportable. Ce n’est que du foot mais c’est si doux, dans ce monde tellement erratique, d’une gravité folle, d’un délire angoissant, de retenir dans sa main quelques gouttes de bonheur, aussi dérisoires qu’elles soient.
Samuel West accuse son ancien associé de l’avoir spolié. Leur conflit juridique retarde l’ouverture du Musée de l’Échec en Californie
« Imaginez que quelqu’un vous vole votre voiture… puis participe à une course avec. Est-ce que vous aimeriez qu’il gagne ? Nooooon ! » Samuel West explique ainsi au Wall Street Journal1 le litige qui l’oppose à l’entrepreneur Martin Biallas, avec qui il regrette d’avoir collaboré.
Depuis des années, M. West traque et collectionne avec passion les produits ayant subi des échecs commerciaux retentissants. Il y a dix ans, il transforme sa collection en un petit musée en Suède, et son exposition rencontre un grand succès. Parmi les objets de sa collection, on trouve des flops commerciaux comme le jeu de société Donald Trump, le Pepsi transparent ou le Zune de Microsoft (un concurrent raté de l’iPod lancé cinq ans après Apple).
S’y ajoutent des trouvailles étonnantes : du gratin de lasagnes Colgate (une tentative surprenante du fabricant de dentifrice pour se lancer dans les plats surgelés), du Coca-Cola goût café, un club de golf doté d’un urinoir pour se soulager sans quitter le green, ou encore un préservatif en spray, qui a échoué faute d’un temps de séchage rapide (or le sens du timing est évidemment capital, en pareilles occasions…).
Plus récemment, M. West s’associe avec M. Biallas, connu pour ses expositions itinérantes sur les Schtroumpfs ou des reproductions en taille réelle de la chapelle Sixtine à visiter sans crainte de cohue. Ce dernier lui propose de faire voyager la collection de produits foireux en dehors de la Suède, et de tout organiser contre une commission. Tout bascule lorsque M. West s’aperçoit qu’il n’a jamais reçu les 20 % de commission qu’on lui avait promis.
Ruiné, il découvre par ailleurs que M. Biallas prépare en secret une grande exposition près de la Silicon Valley en mars. Il décide alors de porter plainte contre son ancien associé, lequel affirme posséder toutes les autorisations et tous les droits. L’ouverture près de San Francisco est reportée jusqu’à avril à cause de ces broutilles juridiques. « Comme je garde un peu d’estime pour cet entrepreneur raté, j’aurais la bonté de ne pas exposer M. West lui-même dans mon musée », persifle M. Biallas devant les journalistes. Quant au fondateur historique du musée, il ne cache plus son amertume : il espère désormais que le musée de l’Échec connaîtra lui aussi… un échec retentissant.
L’excuse de minorité permet à un mineur d’encourir la moitié des peines prévues par le code pénal. Mais, même si la loi permet de sanctionner, encore faut-il que les juges le veuillent. Entre principes éducatifs, peines rarement prononcées et incarcérations quasi inexistantes, pour la justice des mineurs, l’exception est devenue la règle.
Au cœur de l’actualité politique, médiatique et législative, la justice des mineurs demeure mal connue et mal comprise du grand public. Au-delà du fait qu’il est surprenant de voir des députés de la majorité présidentielle remettre en question le code de justice pénale des mineurs (CJPM), que leur camp a pourtant conçu et porté, notre collectif affirme que la réforme qui vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale ne résoudra rien tant elle pèche par manque d’analyse des causes profondes des dysfonctionnements actuels.
De fait divers en fait de société, la justice pénale des mineurs est régulièrement au centre des débats, que ce soit pour critiquer son ambition affichée de donner la primauté à l’éducatif sur le répressif ou pour dénoncer le code de justice pénale des mineurs comme un ouvrage crypto-fasciste ayant pour but d’incarcérer tous les mineurs de France. Les commentateurs de tous bords semblent parfois oublier qu’on ne s’improvise pas juriste et que, tout comme ils ne s’aviseraient pas de procéder à la révision d’une centrale nucléaire sur la base de quelques vagues notions de physique, ils devraient s’abstenir de livrer des pseudo-analyses fondées sur des poncifs et des contre-vérités à propos d’un droit qu’ils maîtrisent mal et qui relève davantage de l’usine à gaz que du bel ouvrage législatif. Une mise au point s’impose, précisément dans l’intérêt du débat public, afin que chacun puisse se faire une opinion éclairée, fondée sur des informations précises et fiables.
Nous analyserons donc cinq réflexions fréquentes à propos de la justice des mineurs et tenterons de démêler le vrai du faux. Cet exercice sera également l’occasion de tenter de répondre à la question centrale pour qui voudrait réformer la Justice française : si laxisme il y a, la faute aux juges ou la faute à la loi ? Enfin, nous tâcherons d’apporter des propositions de réforme réelle, voire de véritable révolution.
À chaque affaire médiatique impliquant un mineur, les commentateurs et décideurs s’égosillent et s’écharpent sur un sujet devenu subitement passionnant : l’excuse de minorité, érigée en principe fondamental des droits humains à gauche et en épouvantail de la répression à droite.
Saisissons cette occasion unique de réconcilier Éric Ciotti et Sandrine Rousseau, Eric Zemmour et Manon Aubry, Marion Maréchal et Jean-Michel Apathie ! Prenez un Doliprane, gardez votre énergie pour des sujets réellement fascinants (le barbecue, le Tour de France et la Justice parallèle du parti écologiste par exemple) : ce débat est un faux débat.
Revenons aux fondamentaux. Les grands principes de la justice pénale des mineurs présents dans l’ordonnance de 1945 ont été repris dans le code de justice pénale des mineurs :
→ Primauté de l’éducatif sur le répressif : la sanction pénale est le dernier recours
→ Spécialisation des acteurs et des procédures
→ Excuse de minorité : un mineur encourt la moitié des peines prévues par le code pénal
L’excuse de minorité ne signifie pas le recours à l’ensemble de la procédure dérogatoire concernant les mineurs mais uniquement la réduction du quantum de peine encouru. Il est donc vain de solliciter la levée de l’excuse de minorité quand les difficultés soulevées sont davantage en lien avec les mesures de sûreté (détention provisoire, contrôle judiciaire) ou avec le laxisme général.
Exemple : un mineur qui commet un vol aggravé encourt de 2,5 à 5 ans ferme. Le problème n’est pas de passer à une peine de 5 à 10 ans mais d’obtenir une peine d’emprisonnement et non pas un avertissement judiciaire ou un travail d’intérêt général. Lever l’excuse de minorité n’empêchera pas les juges de prononcer des sanctions bien inférieures aux peines encourues.
L’audience présente les mêmes difficultés chez les mineurs que chez les majeurs, à savoir des peines faibles, très éloignées du quantum encouru.
Une étude récente de l’Institut pour la Justice, rédigée par un magistrat1, a démontré qu’en 2022 l’emprisonnement ferme n’était que très peu prononcé en répression des délits.
Par ailleurs, la durée de la peine est largement inférieure à celle encourue si on suit le code pénal.
Pour exemple, l’emprisonnement ferme a été prononcé en répression de 56,6% des vols avec violence, d’une durée moyenne de 15 mois alors que la peine encourue est comprise entre 5 et 10 ans. Pour les violences volontaires, l’emprisonnement a été prononcé dans 38,8% des affaires, avec une durée moyenne de 10 mois, alors que les peines encourues vont de 3 à 10 ans. En matière d’agression sexuelle, l’emprisonnement ferme a été prononcé dans 26,7% des cas avec une moyenne de 17 mois d’emprisonnement, représentant une réduction de 2/3 de la peine prévue. En matière de trafic de stupéfiants, la peine moyenne prononcée est de 8 mois d’emprisonnement… Pour 10 ans encourus.
L’étude conclut à « la forte disproportion entre la peine prévue par le code pénal et la peine prononcée par le juge. Pas un délit parmi les 27 analysés ne voit sa peine moyenne prononcée supérieure à la moitié de la peine encourue. Pire, en moyenne pour ces 27 délits, la peine effectivement prononcée ne représente que 18,97% de la peine encourue. (…) l’écart entre peine encourue et peine effectivement prononcée est considérable. »
On constate donc que même lorsque la loi donne la possibilité aux magistrats de sanctionner sévèrement les infractions, ce n’est pas le choix qui est fait par les juges, loin s’en faut.
Mais qu’en est-il de la Justice des mineurs ? Les statistiques 20232 montrent qu’au cours de cette année 285448 délits ont été jugés par les tribunaux pour enfants et les juges des enfants. Parmi ces délits, 50,88% ont été sanctionnés par des mesures éducatives et non par des peines. 5,75% ont fait l’objet d’une peine d’emprisonnement ferme tandis que 4,5% ont carrément donné lieu à une dispense de toute mesure, alors même que le mineur a été reconnu coupable des faits…
En comparaison, 22,21% des délits commis par les majeurs jugés en 2023 ont donné lieu à une peine d’emprisonnement en tout ou partie ferme, soit quatre fois plus.
Conclusion : l’ensemble des juridictions pénales prononcent des peines largement inférieures à celles prévues par le code pénal qui est, rappelons-le, l’émanation de la volonté du peuple souverain traduite par ses représentants qui votent la loi. Mais les juridictions pour mineurs sont de loin les plus clémentes (version humaniste) ou laxistes (version polémique).
Ajoutons enfin que dans les 5,75% de cas quasi-miraculeux où l’emprisonnement est prononcé, les peines sont massivement aménagées3 et l’on comprendra aisément que l’incarcération d’un mineur c’est un peu comme une panthère des neiges ou un bon restaurant pas cher à Paris : une espèce rare et menacée d’extinction.
La réforme en cours, qui prétend élargir les cas d’exclusion de l’excuse de minorité, ne résoudra évidemment pas le problème : quand bien même la peine encourue serait doublée par deux pour les mineurs de plus de 16 ans comparaissant devant le tribunal pour enfants, les juges ne prononceraient jamais le maximum légal, loin de là.
RESPONSABLE PRINCIPAL : LE JUGE DES ENFANTS
NOS PROPOSITIONS POUR EN SORTIR :
Prévoir qu’un mineur déjà condamné à une mesure éducative ne pourra pas faire l’objet d’une seconde mesure mais sera obligatoirement condamné à une peine
Rendre obligatoire la révocation intégrale du sursis en cas de nouvelle condamnation
Prévoir des peines d’emprisonnement minimales et obligatoires pour les récidivistes, notamment en matière de violences et de trafic de stupéfiants
Imposer que toute peine d’emprisonnement soit exécutée d’abord depuis la détention avant un éventuel aménagement de peine
Supprimer l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois
Ce dimanche 13 avril se tiendra la célèbre course cycliste du Paris-Roubaix. Notre chroniqueur revient sur cet évènement incontournable des amoureux du vélo, et dévoile les enjeux de la compétition cette année.
Flonflons d’accordéon, demis de bière, frites, casse-croutes jambon-beurre ou saucisse… Comme tous les ans, ce dimanche, immuablement le second d’avril, une France populaire va se retrouver, dans une ambiance de kermesse, sur les points névralgiques, du parcours de la reine des classiques cyclistes, Paris-Roubaix, dite « l’enfer du nord », « la dure des dures » à cause de ses 55,7 km de pernicieux pavés disjoints, répartis en 30 secteurs, sur une distance totale de 259,7 km.
Une course mythique et populaire
Dès tôt le matin, une foule bon enfant converge vers ces lieux mythiques de la légende vélocipédique, tels que la tranchée d’Aremberg ou le Carrefour de l’Arbre, où souvent se joue la compétition. Et puis, après le passage des ultimes attardés dont certains arriveront au vélodrome de Roubaix hors délais – ils étaient 18 l’an dernier -, elle regagne ses pénates avec le sentiment d’avoir passé une belle journée. Le spectacle du défilé entre les premiers et les derniers ne dure qu’environ une heure. Les coureurs sont méconnaissables sous leurs masques de poussière s’il fait beau, ou crottés de boue de la tête aux pieds s’il pleut, certains maillots et cuissard sont déchirés victimes d’une violente chute, car on tombe beaucoup sur les pavés.
Disputée pour la première fois le 19 avril 1896, sans conteste, Paris-Roubaix est la course à nulle autre pareille. Elle fait partie de celles qu’on appelle dans le cyclisme les « cinq monuments » avec Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, dite « la Doyenne », et Tour de Romandie. Mais à la différence de ces quatre dernières, elle s’est érigée en mythe grâce à une politique de conservation de ces pavés qui, dans les années 50, ont bien failli disparaître sous une couche d’asphalte. C’est la course dont tout champion, s’il veut entrer dans « la légende des cycles », se doit de prendre le départ et surtout de vaincre.
Très certainement, c’est la raison qui a dû pousser le prodige du vélo, le flamboyant Tadej Pogačar, « le nouveau cannibale »1 à participer à cette 122ᵉ édition, à la surprise générale, et contre l’avis des dirigeants de son épique, l’UAE (en français : Union des Émirats Arabes, la mieux dotée financièrement de tout le peloton), faisant en la circonstance preuve, conformément à son intrépide tempérament qui le pousse à tenter ce que d’aucuns n’osent, d’un panache insensé. En effet, s’il gagne, il sera le seul avec Louison Bobet (en 1956) à condition de remporter le prochain Tour de France, ce qui est dans l’ordre du probable, à s’être imposé dans ces deux épreuves depuis 1945. Mais, en même temps, il prend un grand risque, celui d’une très mauvaise chute qui compromettait la suite de sa saison et le priverait d’une quatrième victoire sur le Tour alors qu’il en a fait son objectif principal (avec la conservation de son maillot arc-en-ciel de champion du monde). Et le risque est sérieux… la météo prévoit pour ce dimanche des averses qui rendront les pavés très glissants et boueux, et un vent arrière de 40 km/h qui fera que ça roulera très vite. L’approche des secteurs pavés donne lieu à de véritables sprints où ça frotte dur pour y entrer le mieux placé possible afin de pouvoir choisir sa trajectoire, d’éviter d’être pris dans une éventuelle chute ou de se faire piéger par tout autre incident. À l’approche de ces secteurs, les coureurs font des pointes souvent aux alentours des 60km/h, voire plus, et freinent le plus tard possible… Et quand on se ramasse à cette allure, ça fait très mal.
Une course à enjeux
Cette année, ce Paris-Roubaix prend en outre une tournure de « belle » entre les deux grands rivaux sur les classiques, bien que très amis dans la vie hors courses, Tadej Pogačar et Mathieu Van der Poel, le petit-fils de Raymond Poulidor. Le premier compte huit « Monuments » à son palmarès (deux Tours des Flandres, deux Liège-Bastogne-Liège, quatre Tours de Romandie), le second sept (trois Tours des Flandres, deux Paris-Roubaix, deux Milan-San Remo). Si ce dernier s’impose à Roubaix, ils seront à égalité, comme ils le sont en ce début de saison, une victoire chacun. Van der Poel s’est imposé à San Remo où Pogačar s’est classé troisième. Sur les Flandres, dimanche dernier, résultat inversement symétrique : Pogačar a pris sa revanche après un magistral cavalier seul de près de 20 km, et Van der Poel, lui, relégué dans le groupe de chasse, a terminé à son tour troisième.
Le Slovène Tadej PogačarLe Franco-néerlandais Mathieu van der PoelCrédits : Wikimedia commons
Sur le papier, l’avantage est indubitablement au petit-fils de Poulidor. Sept fois champion du monde de cyclo-cross, il est très à l’aise sur les pavés, connait le parcours au centimètre près. Il s’y est imposé avec une grande maestria ces deux dernières années. Qui plus est, avec son 1,84m et 75km, il a la morphologie, dirait-on, qui convient pour endurer les pavés. En revanche, pour Pogačar, son physique, 1,76 m et 66 kg, est un handicap, car plus on est léger plus on tressaute et plus on est instable sur sa monture. Conséquence, le rendement en pâtit. En outre, c’est sa première participation. Or gagner à Roubaix implique de l’expérience. S’ajoute aussi le profil plat du parcours qui ne lui convient pas, à la différence du Tour des Flandres et sa succession de monts où la fulgurance de ses démarrages a fini par faire la décision.
Dès lors, la question qui se pose : vont-ils se livrer à une bataille effrénée dès le premier secteur pavé situé à 95,8 km du départ de Compiègne et à 163,9 km de la ligne d’arrivée, ou, si aucun fâcheux incident ne met l’un ou l’autre hors course, se marquer à la culotte faisant à leur insu le jeu d’un troisième larron à l’affût ? Dans l’un ou l’autre des cas, ce troisième larron susceptible de tirer les marrons du feu de cette rivalité qui renoue les grands épiques duels d’antan ayant écrit les plus pages de l’épopée cycliste, a pour nom Vout Van Aert, le revenant, Mads Petersen, l’opportuniste, ou Filippo Ganna, l’obstiné, parmi quelques autres. Dans le cyclisme, il arrive souvent que c’est le plus malin qui gagne, pas le meilleur. Là est la grandeur de ce sport qui est plus qu’un sport… N’est-ce pas, feu Antoine Blondin2?
Le cannibale était le sobriquet d’Eddy Merckx tellement il était vorace de victoires, ne laissant aux autres que les secondes places. ↩︎
Écrivain français, auteur notamment d’Un singe en hiver, 27 Tours de France à son actif en tant que chroniqueur pour l’Équipe, et à son palmarès 584 chroniques sur la Grande Boucle, et franc buveur. Quand il entrait dans la salle de rédaction du Tour, il saluait ses confrères par un retentissant : « Allez, les gars, au goulot, vite fait. »↩︎
Dictature de la transparence. Selon Libération, Rachida Dati posséderait une impressionnante collection de bijoux de luxe – dont certains offerts par l’ex-patron d’EDF. Ses avocats assurent qu’elle est en règle et dénoncent une intrusion dans sa vie privée. Ils l’assurent : leur très chic cliente ne collectionne pas les casseroles, mais des montres, colliers, bagues…
Le journalisme de délation a encore frappé. D’après Libération, Rachida Dati aurait caché 420000€ de bijoux à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)[1]. Le fin limier de Libé a dû passer des semaines à traquer le trésor caché de Rachida Dati. Opération réussie. Les ferrets de Queen Dati enflamment les réseaux sociaux depuis hier.
Une femme d’affaires avisée
18 000 responsables publics doivent déclarer leur patrimoine et leurs intérêts à la HATVP, qui les publie après vérification. Nos inquisiteurs ont visiblement une taupe. Ils ont eu accès à la déclaration, encore à l’étude, de Rachida Dati, puisqu’ils savent ce qui manque…
Premier scandale : elle est riche. Plus de 5 millions d’euros de patrimoine figurent dans sa précédente déclaration. C’est louche, ça, chef. « Seul un sacré chiffre d’affaires gagné en tant qu’avocate permet d’accumuler une telle fortune», écrit le journaliste Laurent Léger, laissant entendre qu’elle l’a acquis par d’autres moyens. Oui. Ça s’appelle l’entregent et ça vaut de l’or dans les affaires. Certes, 900 000€ perçus de Renault lui valent une mise en examen pour corruption passive. Reste qu’elle a gagné et placé de l’argent.
Quand « Libé » s’en va fouiner place Vendôme
Ensuite, «la longue enquête de Libération a permis de retrouver les traces d’un petit trésor», se félicite le quotidien de gauche. Ils ont enquêté chez les joailliers parisiens où quelques employés anonymes racontent avec gourmandise les visites de la dame avec son galant. Et les journalistes ont semble-t-il aussi fouillé dans les poubelles de la politique pour en extirper les ragots (parfois vrais) propagés par les adversaires ou amis… Le trésor ? Une vingtaine de pièces de grand luxe signées des grands noms du secteur: Chopard, Cartier et autres. Un peu de romance ne nuit pas aux ventes : on apprend que ces merveilles ont été offertes par Henri Proglio, ex-patron d’EDF et ex-compagnon de Mme Dati. Des bijoux offerts par son amant, quelle horreur ! En réalité, une femme partie de rien, qui s’est élevée au sommet en faisant tourner des têtes — j’adore ça. Quel roman !
Miroir, miroir, dis-moi qui est le plus propre !
Oui, mais la loi ce n’est pas de la littérature ! me rétorquera-t-on. La loi qui oblige les dirigeants à se mettre à poil financièrement est plus totalitaire que littéraire, selon moi. Certes, cette loi a été votée par les parlementaires. Ce sont les élus qui ont abdiqué. Vincent Trémolet de Villers écrit dans Le Figaro que tous ces élus passent leur temps à se contempler dans le miroir du politiquement correct. Regardez comme nous sommes propres…
Leur création, la HATVP, est une autorité administrative qui ne rend de comptes à personne, mais tient en joue les pouvoirs issus de l’élection. Vérifier le détail du patrimoine des élus ? Pourquoi pas. Mais sa publication, c’est autre chose : elle transforme cette autorité en tribunal révolutionnaire, qui transforme à son tour tous les citoyens en tricoteuses… Cela excite les passions tristes et la haine de l’argent (enfin… de l’argent des autres), cette passion si française. Ces salauds s’en mettent plein les poches, et moi, je trime pour le Smic. Voyez comme on flatte nos instincts.
Les bijoux de Rachida Dati ou les montres de Dupond-Moretti ne disent rien de leurs capacités de ministres. On peut tout à fait décider qu’on s’en fiche. Et j’ai le droit de ne pas savoir. Par souci d’économie, supprimons la HATVP et remercions Rachida Dati qui honore le chic français.
Cette chronique a été diffusée ce matin sur Sud radio dans la matinale de J-J. Bourdin
C’est l’Italienne Giorgia Meloni qui se rendra à Washington le 17 avril prochain pour discuter avec le président Trump des droits de douane imposés par les États-Unis à l’Union européenne. La présidente du Conseil italien dirige un gouvernement toujours populaire, plus de deux ans après son arrivée au pouvoir – un record. Mais nos féministes, bien entendu, rechignent à faire de cette femme politique talentueuse une icône.
Giorgia, le prénom, Meloni le nom. Journaliste pour la profession antérieure, droite assumée pour l’engagement, catholicisme pour les convictions, et, du moins pour ce qu’on en sait, assez « mec » aussi dans sa manière de conduire sa vie privée.
Lorsque, en octobre 2022, elle accède à la présidence du Conseil italien, ailleurs en Europe on rigole. On se gausse. On s’inquiète aussi. Mais on ricane surtout de ses prétentions à juguler le flux catastrophique de l’immigration clandestine venant jour après jour, nuit après nuit, s’échouer sur les rivages de son pays. Désormais, les dirigeants des pays circonvoisins confrontés au même défi rigolent un peu moins.
Combine albanaise
Faisant preuve à la fois de pragmatisme, de non conformisme et d’audace, elle a indéniablement marqué des points dans ce domaine, négociant avec l’Albanie une combine d’exfiltration du trop-plein et, parallèlement, avec la Tunisie, une autre combine, de filtrage à l’entrée, celle-ci. Deux agencements, deux accommodements réputés chez nous impossibles, relevant de la douce utopie que seule une « bonne femme » peut véhiculer. Une « blonde » qui plus est. Je me souviens avoir entendu de très fines plaisanteries de ce tonneau à ce moment-là…
Et voilà bien, que, en quasi capitaine à la tête du navire Europe – et d’une certaine manière en lieu et place de qui vous savez – elle va s’asseoir dans le bureau ovale pour une rencontre – une confrontation ? – avec le président Trump. Là, plus grand monde ne songe à se tenir les côtes d’hilarité. On guette l’issue, on attend le résultat, on espère que de la joute entre ces deux crinières oxygénées sortira quelque chose comme une embellie, un souffle d’apaisement dans la jungle tumultueuse des derniers jours.
Une chose paraît acquise : « La Meloni » – ainsi la désigne-t-on chez elle, comme il se doit pour une diva – La Meloni sait faire. Je veux dire tenir tête et rester ferme dans une négociation. Sourire aux lèvres et dent dure. Le président Macron en sait quelque chose, qui après l’entretien qu’il avait eu, lui le premier qu’elle recevait au lendemain de son investiture, n’avait pas hésité à qualifier la rencontre de « franche et exigeante ». Nul doute qu’il en ira de même face au bouillant Donald. Du franc et de l’exigeant.
Ma théorie du genre
Au fond, ce qui surtout suscite mon intérêt en la circonstance, c’est le sexe de la personne. Pardon, le genre. Ces dernières décennies, nous avons eu, en Europe, en politique, d’assez belles figures de proue féminines, Margaret Thatcher, Angela Merkel. Mais c’était en Allemagne, au Royaume-Uni, contrées où, par exemple, des femmes sont depuis longtemps déjà ministres du culte, voire évêques, et donc terres d’un machisme tout de même moins de tradition qu’en Italie.
En ce sens, avec La Meloni, il me semble qu’un palier est franchi. Au royaume du patriarcat, là où la « mamma » règne en maître absolue mais plutôt dans sa cuisine, exerce une autorité magistrale, mais de préférence sur les gosses, la performance est de taille.
Alors je m’étonne beaucoup que les féministes de chez nous n’en fassent pas davantage une icône. Je m’étonne aussi que les wokistes ne leur emboîtent pas le pas, tenant avec ce chef de gouvernement, au moins au plan symbolique, la parfaite incarnation transgenre du mec au féminin. Les unes et les autres devraient lui ériger une statue, la glorifier en toute occasion, en faire un exemple pour les générations actuelles et futures.
Hop là ! Sachons donc rester lucides. Cela n’arrivera pas. La Meloni pâtit d’une tare rédhibitoire : elle ne se situe pas dans le bon camp. Elle n’officie pas dans la bonne faction, là où la canonisation laïque est de droit et va quasiment de soi. La Meloni est de droite – d’extrême droite, comme disent ceux d’en face dont le sens de la nuance en ces matières ne cesse de faire notre admiration. Regardez, à sa place une Mathilde Panot (juste pour jouer blonde contre blonde) aurait toutes ces chances, elle. On en ferait des tonnes. Certes, elle pâtirait d’autres tares, l’absence de réel talent, le manque de vraie compétence, l’intransigeance dogmatique. Mais on ne s’arrêterait pas à ce genre de détails, on canoniserait direct, vous dis-je. Et nous de rire alors. À en pleurer…