L’acronyme PACA « n’illustre ni la richesse, ni la diversité de ses territoires et de son patrimoine culturel exceptionnel » et « ne permet pas non plus de nommer ses habitants » : Michel Vauzelle veut que la région dont il est président change de nom. Socialo-ségoliste, Vauzelle fait preuve comme sa patronne, d’un cratylisme naïf. Ce n’est pas parce que la région Paca s’appellera « Provence » qu’elle redeviendra l’aimable Arcadie qu’elle fut à l’époque de Pagnol ou encore à celle de Fitzgerald qui y voyait une utopie concrète de vie libre au début de Tendre est la nuit.
Non, qu’on l’appelle PACA ou Provence, cette région reste une honte pour la France. Ses habitants ont un accent ridicule, son ciel bleu est d’une banalité à pleurer et l’anchoïade, le pistou et la tapenade sont absolument indigérables pour un estomac civilisé, c’est-à-dire du nord de la Loire. Non contents de promouvoir une cuisine qui fait roter, ils produisent un vin exécrable de pisseurs de vigne, affreusement chaptalisé, soufré, glycériné et emploient des travailleurs immigrés saisonniers, maghrébins ou polonais, qu’ils traitent comme des animaux avant d’aller voter Front national aux élections municipales. On fera une exception pour le vin de Jean-Christophe Comor, dont David Desgouilles a dit avec raison tout le bien qu’il fallait penser.
La région Paca est, pour le reste, essentiellement peuplée de ce que l’humanité fait de pire : spéculateurs immobiliers qui vous transforment une côte virgilienne en front de mer soviétiforme, mafieux russes gras, violents et cocaïnomanes, joueurs compulsifs, touristes pauvres entassés dans des campings concentrationnaires, touristes riches bunkerisés dans des villas californiennes qui inventent la privatisation paranoïaque de l’espace public, sans compter les maurassiens, les félibres et autres régionalistes à l’esprit étroit.
Les sports favoris en Paca sont le bronzage idiot, l’assassinat de député et l’incendie volontaire, provoqué soit par une urbanisation délirante, soit par des militaires incompétents qui tirent n’importe où comme ce fut le cas récemment près de Marseille, soit par des pyromanes psychotiques supportant mal d’être le fruit exténué d’unions consanguines : l’habitant de Paca se marie en effet toujours avec d’autres habitants de Paca : il croit que l’éternel beau temps de sa région lui donne une supériorité ontologique sur le Parisien. D’ailleurs pour l’habitant de Paca, tout élément extérieur à la région est un Parisien. On l’envie, on le méprise mais on adore son pognon, que ce soit celui du smicard pillé au Lavandou ou celui du pipaule djaitesaiteur qui débourse trois RSA pour une bouteille de mauvais champ sur une plage privée qui sent l’huile solaire et la fornication tarifée.
Pour finir, la région PACA abrite en son sein une principauté d’opérette qui possède une mauvaise équipe de foutebaule et qui est surtout un paradis fiscal au cœur de la République, dirigé par un souverain portant nom de piercing sexuel. Quand on pense qu’il faudrait un quart d’heure à une section parachutiste pour la fondre dans le département des Alpes maritimes, on se demande ce qu’attend le gouvernement.
Alors, Monsieur Vauzelle, changez de nom tant que vous voudrez, nous ne sommes pas dupes et nous attendons avec impatience que ces territoires de la honte soient directement administrés depuis Paris avec, sur place, un gouverneur militaire.
Et la loi martiale qui va avec.
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