La candidate du Rassemblement national à la présidentielle a de nouveau expliqué à Pascal Praud qu’Eric Zemmour nuisait au « camp national ». L’analyse de Benoît Rayski
La candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a confié ses tourments chez Pascal Praud sur CNews. « Pourquoi venir affaiblir les chances de victoire du camp national comme le fait Zemmour, alors même que nous n’avons jamais été si proches de gagner ? » a-t-elle déclaré. En termes de suffrages et selon les sondages, elle n’a apparemment pas tort.
A lire aussi: Ne la laissez pas tomber, être une femme libérée c’est pas si facile!
Mais là où elle se trompe, c’est que Zemmour ne veut pas de son « nous ». Lui c’est « je » et rien que « je ». Il ne veut absolument pas s’unir à Marine Le Pen. À la rigueur accepterait-il peut-être qu’elle s’unisse à lui. Mais même ça, ce n’est pas sûr. Car, à ses yeux, la patronne du Rassemblement national est une centriste, une modérée, une mollassonne. Elle a effectivement beaucoup œuvré dans ce sens pour s’affranchir de l’image détestable de papa.
Zemmour, lui, serait plutôt papa, en beaucoup, beaucoup plus jeune. Quiconque a écouté son discours à Villepinte, ne peut qu’en être convaincu. Dans un style inspiré et flamboyant, et avec tous les excès du genre, il a dressé le tableau de la France qu’il aime : c’est selon moi celle de Maurras et de Barrès.
Marine Le Pen semble, ou fait semblant, d’oublier que Zemmour est candidat à la présidence de la République. Ce serait mal le connaître que d’imaginer qu’il puisse accepter un ticket avec la candidate frontiste. Zemmour c’est un homme, un peuple, un camp (le sien). Le nom de son parti, Reconquête, vaut programme. Il est directement copié sur la « Reconquista » des souverains Espagnols qui au XVème siècle chassèrent les musulmans de la péninsule ibérique. Zemmour se voit en guerrier, Marine Le Pen se présente en infirmière.
A lire aussi, de benoit Rayski: Voulez-vous savoir pourquoi Macron fait les yeux doux à Anne Hidalgo?
Comme l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot n’est pas un sot, on ne lui fera pas l’injure de penser qu’il croit en ses chances pour 2022. Son projet est tout autre : détruire Marine Le Pen. Et sur le cadavre de la pauvre Marine, bâtir un grand parti de droite nationale. Et peut-être espère-t-il que ses idées gagnent en 2027.