Les scandales (prostitution, fraude, népotisme, harcèlements sexuels) n’épargnent personne. Pas même les ONG qui donnent des leçons à tout le monde…
Menaces de mort, népotisme, abus sexuels : ainsi sont évoqués les agissements des cadres d’Oxfam en République démocratique du Congo dans une lettre adressée le 23 février 2021 à la direction de l’ONG. Recours à la prostitution, fraude, népotisme : ainsi se concluait une enquête interne sur la mission Oxfam à Haïti en 2011.
Étonnante constance… L’aide aux sinistrés d’Haïti après le séisme de 2010 (280 000 morts, 1,3 million de sansabris) avait mal tourné. Les responsables Oxfam organisaient des parties fines à Port-au-Prince dans une villa baptisée « le Bordel ». Ils intimaient aux chauffeurs (sous peine de licenciement) de ramener des filles pour les « barbecues de chair fraîche ». Alertée, la direction
avait réglé le problème en catimini. Le directeur de la mission Haïti avait démissionné, six employés avaient quitté l’ONG.
Révélé en 2018 par The Times, le scandale avait provoqué le gel des aides publiques en vertu de la gravité des faits et de l’absence de sanctions de la part d’Oxfam, trop pressée d’étouffer l’affaire. L’ONG s’était alors engagée à remettre ordre et éthique dans ses troupes. Privée de subventions gouvernementales pendant trois ans, elle vient d’obtenir le blanc-seing de la commission de surveillance. Mais le 6 avril, le gouvernement britannique s’est ravisé à l’annonce de la suspension de deux responsables d’Oxfam en République démocratique du Congo pour abus sexuels.
La lettre du 23 février, signée par 22 employés, fait état d’abus de pouvoir, de corruption et de harcèlements sexuels. Ses auteurs dénoncent l’attentisme de la direction d’Oxfam au courant des faits depuis 2015. On savait qu’Oxfam, officine anticapitaliste et « No Border », faisait la chasse aux riches. Las, elle harcèle aussi les pauvres !