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La décadence comme identité?

Identité française: personne ne veut s’assimiler à la laideur


La décadence comme identité?
Paris, Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, 26 juillet 2024 © MAXIM THORE/BILDBYRÅN/Shuttersto/SIPA

Sur les eaux de la Seine, sur six kilomètres, la France a étalé ses festivités dans une ambiance assez décadente, le premier jour des Jeux olympiques. C’est le constat accablé que fait Driss Ghali, après la cérémonie d’ouverture à Paris.


Il paraît que critiquer la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques fait de vous un facho. Eh bien, moi je dis qu’il vaut mieux se tenir debout que faire allégeance à la laideur et à la subversion ! Qu’il vaut mieux être fidèle à l’identité française que s’agenouiller devant des hommes en slip ou des femmes portant une barbe jaune. Autrement dit, que l’avis de l’opinion majoritaire à Paris intramuros doit nous importer peu. Et qu’avant-hier encore, il a été prouvé qu’il s’agit d’une boussole qui indique le sud.

Allégeance au lobby LGBT

Sur les eaux de la Seine, sur une longueur de six kilomètres, la France a étalé sa décadence. Une décadence devenue identité. Aujourd’hui et aux yeux des élites hexagonales qui ont tellement désiré ces Jeux et voulu cette cérémonie d’ouverture en plein air, aux yeux de ces élites donc, être français en 2024 revient à faire allégeance au lobby LGBT et à la promiscuité sexuelle. Être français à leurs yeux, c’est être un homme qui embrasse un autre homme, un homme qui participe d’un ménage à trois, un transformiste (moche en plus) qui singe le Christ et ses compagnons. Être français, selon les classes dirigeantes, c’est célébrer la décapitation de Marie-Antoinette et profaner son cadavre. 

Totale subversion de l’identité française. La France est une femme, pas un trans. La France est une femme délicate et sophistiquée, pas un Schtroumpf à poil. La France est une femme audacieuse qui aime et qui rend fou ; elle rend fou d’amour, pas de dégoût. Elle sent bon, elle est bien coiffée, elle peut être blanche ou noire, mais elle est belle et harmonieuse.  

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Parlons des noirs justement. Pensez-vous que nos amis du Sahel ont apprécié ce show LGBTQIA+ ? Vont-ils retrouver dans cet étalage de l’inconscient collectif de nos chefs une raison de nous aimer et de nous demander de rester à Bamako, Dakar et Niamey ? Vont-ils croire que notre armée, à l’image de la Garde républicaine réduite vendredi à une troupe dansante, est capable de les protéger contre Al-Qaïda ?

Parlons aussi des noirs qui vivent en France, des Arabes, des Tchétchènes et des Afghans, chéris par la gentille maire de Paris. Vont-ils s’assimiler à une culture où un homme embrasse un autre ? Bien sûr qu’il y a des homos venus d’Afrique et du monde arabe, bien entendu qu’ils méritent respect et dignité, mais ils n’ont jamais demandé à ce que la culture nationale se résume au « cul ». Personne ne veut s’assimiler à un carnaval, personne ne veut vivre dans une maison close. Les gens ont besoin de protection et ils croient la trouver dans les cultures où les valeurs cardinales sont la puissance et le travail. 

On se rapproche de ce qui enchante, pas de ce qui fait honte

Personne ne veut s’assimiler à la laideur. Les gens s’assimilent à ce qui les fascine. On se rapproche de ce qui enchante, pas de ce qui fait honte. Alors, il y a eu des moments de beauté dans cette cérémonie (le ballon dans le Trocadéro, le passage de Céline Dion) mais ils ont été placés sous le haut patronage de la décadence. On a d’abord exhibé le crâne de Marie-Antoinette avant d’entendre Céline Dion. C’est un peu comme si Daesh faisait chanter Oum Kaltoum après avoir brûlé vif un prisonnier chrétien !

Avant-hier sur les bords de la Seine a été criée la vérité de ce pays. Il va mal ! Il va très mal ! et sa crise est d’abord morale, esthétique et mentale ! On comprend pourquoi tout s’effondre – l’économie, la sécurité, la diplomatie, la politique – quand on comprend à quelle source d’eau trouble boivent nos élites !

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Enfin, et pour être tout à fait juste, il faudrait ajouter que les élites ne sont pas les seules coupables de cet empoisonnement collectif. Une partie du peuple leur emboîte le pas. En effet, une partie du peuple français est plus fidèle à la Révolution de 1789 qu’à la France elle-même. Sa patrie c’est Robespierre et seulement Robespierre.

La France est divisée en deux. D’un côté, le parti de la Révolution et de l’autre, le parti de la France. Et ce parti de la Révolution, composé des élites et d’une partie du peuple, a faim de destruction et de chamboulement. Il n’est pas rassasié du sang de Marie-Antoinette. Il veut la peau de la France. Et il fera tout pour l’annuler et l’effacer pour la remplacer par le « monde ». Et cela veut dire la promotion de la diversité poussée jusqu’au remplacement démographique, les emprunts à la culture américaine érigés en culture nationale, la délinquance étrangère instituée en circonstance incontournable de la vie en France. 

La France est malade de cette guerre civile qui n’en finit pas. Elle est malade de Paris. Elle est malade de son universalisme fondé sur le vide.  

Ce n’est pas la France que ma mère m’a fait aimer lorsqu’elle m’enseigna le Français comme on dévoile un secret merveilleux à un être cher. Ce n’est pas la France que Lyautey a incarnée si admirablement au Maroc. Ce n’est pas la France que Léopold Sédar Senghor a assimilé au plus profond de son être. Ce n’est pas la France que l’Emir Abdelkader a chérie après l’avoir longtemps et si héroïquement combattue. Et dire que le Paris de ces années-là était un « bordel » de classe mondiale. La différence avec aujourd’hui est peut-être qu’une fois la braguette remontée, les hommes se consacraient à leur mission véritable : assurer la grandeur de leur pays…




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Ecrivain et diplômé en sciences politiques, il vient de publier "De la diversité au séparatisme", un ebook consacré à la société française et disponible sur son site web: www.drissghali.com/ebook. Ses titres précédents sont: "Mon père, le Maroc et moi" et "David Galula et la théorie de la contre-insurrection".

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