Un collectif d’intellectuels éminents et anonymes nous a adressé hier ce texte important. Compte tenu des circonstances, il nous a semblé apporter une utile contribution au débat et, éventuellement, à la réhabilitation des branleurs et à la lutte contre la branlophobie, causes auxquelles Causeur ne saurait être indifférent. EL
Un mouvement de jeunes féministes lance une campagne : « Osez le clitoris ».
Elles ont leur clito, que nous respectons. Nous avons notre gland. Nous ne demandons rien d’autre que le respect. Pour enfin vivre ensemble avec nos différences, proposons la création d’un mouvement frère : « Osons la branlette ! ».
Clitoridiennes et branleurs, nous avons un ennemi commun : le mensonge vaginal, le plus grand mensonge de tous les siècles, et l’idéologie qui l’accompagne, le vaginalisme.
Nous exigeons des pouvoirs publics que chacun puisse jouir de sa propre personne sans se cacher. Nous en appelons à la justice pour qu’elle agisse avec sévérité contre les manifestations de branlophobie qui empoisonnent les relations entre soi et soi. Nous demandons la constitution immédiate d’un « Haut Conseil de la Branlophobie » chargé de recenser et de réprimer tout comportement branlophobe.
Il est temps de relever le gland ! Ras le gland des clitorophobes ! Ras le gland des branlophobes !
Pour le vivre ensemble avec soi-même, ne restez pas les doigts croisés ! Indignez-vous !
Indignez-vous, contre la stigmatisation qui pèse depuis Onan sur cette population qui jouit de se polir le gland. « Osons la branlette », pour que les branleurs ne soient plus jamais considérés comme des branleurs. Ni les glandeurs comme de simples glandeurs.
Indignez-vous pour que l’obligation de raser les murs cesse d’être le lot de cette minorité encore stigmatisée. Elle ne veut plus se cacher, elle a vocation à devenir une majorité visible, et même ultra-visible.
« Osons la branlette » est la réponse à la dépendance à l’égard de l’autre abusif.
« Osons la branlette » est la réponse radicale au harcèlement sexuel.
« Osons la branlette » protège la longévité élective de nos représentants. Dominique Strauss-Kahn et Georges Tron sont des enfants perdus (quoique très présumés) de la branlette. Il n’est pas besoin de dire que s’ils avaient appliqué nos principes, leur vit en eût été changé. Il est grand temps d’entrer dans l’ère des fiertés onanistes.
Nous nous prononçons pour un juste partage des plaisirs du gland. La question du gland commun est aujourd’hui au centre de nos préoccupations citoyennes. Indigènes de la République, paysans sans terre, étudiants sans diplômes et vous aussi, djihadistes de bonne volonté, rejoignez-nous!
Exigez la constitution de quotas de fiers branleurs chez les présentateurs télé, les journalistes et les hommes politiques ! Sans oublier les économistes, ni même les policiers. Ouvrons l’Université populaire de la libre branlette ! Mettons la pensée en branle ! L’avenir de la philosophie est entre vos doigts !
Branleurs de tous les pays, relevez-vous, rejoignez la « Flotille de la Branlette » et son équipage de jeunes Norvégiens blonds armé par le collectif « Tous ensem-ble, Tous ensem–ble, So-li–taire(s) » composé de 844 associations actives dans la société si vile. Quelques archevêques, des artistes conceptuels de renom, des Verts et des Pas mûrs sont d’ores et déjà prêts à forcer le blocus des maternités qui pratiquent l’apartheid en restreignant leur mission de service public aux seules futures mamans. Les maternités appartiennent à tou–t–es. Nous n’acceptons pas la mainmise des mères sur les maternités. Les mâles branleurs ne resteront pas des « sans doigts ».
« Osons la branlette » est un mouvement ouvert à tou–te–s, ainsi qu’aux autres. Nul n’est besoin en ce domaine d’être pratiquant. Il suffit d’être tolérant et favorable à l’élargissement des doigts. De tous les doigts.
Pour la Section française du MVAB (« Mouvement contre le vaginalisme et pour l’amitié entre les branleurs »)
Le Bureau national
Le 27 juin 2011
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