Que deviennent les hommes à l’heure où la révolution des moeurs – la révolution morale – souffle en tempête sur l’Occident ?
Manuel Bompard n’a pas eu de chance. Pour une fois qu’un membre éminent de LFI se montrait soucieux de réflexion nuancée, il s’est pris en pleine tête un déferlement de cris d’horreur. « Une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours », avait osé l’intrépide dans l’espoir de secourir son camarade Quatennens. « Propos abjects ! » a fulminé la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, donnant le ton de la révolte. D’autant que Bompard, pris de folie, avait cru bon d’ajouter cette remarque odieuse : « Une gifle n’est pas égale à une personne qui est accusée de viols après avoir drogué les personnes qui l’accusent. » Passons sur la formulation légèrement bancale, pour ne retenir que l’infamie de ces distinguos. De la gifle au viol, et du viol au meurtre, le chemin est si court que c’est à peine si le cerveau a le temps de le parcourir.
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Trêve d’ironie. Ce que révèle l’événement est à la fois compréhensible et terrifiant. Compréhensible, parce que les femmes ont évidemment raison de mener une lutte acharnée contre les violences qu’elles subissent. Terrifiant, parce que le refus absolu de distinguer entre des actes totalement différents signifie un monde où le langage, la pensée et l’esprit de justice cèdent aux diktats d’une cause omnipotente. Nous vivons aujourd’hui une révolution des
