Le succès d’Aurélien Cotentin, jeune homme issu de la France périphérique devenu Orelsan, rappeur national, ne lui a pas valu que des amis. Loin des clichés de racaille du milieu, il s’est imposé par sa vision du monde sensible et sincère, et par sa façon quasi balzacienne de dépeindre notre société.
En novembre dernier est sorti le quatrième album d’Orelsan, « Civilisation ». Le jour même de sa mise en place dans les bacs, il a été numéro un des ventes et premier sur les plates-formes de streaming. Rançon de la gloire, les critiques n’ont pas tardé non plus : on a entendu dire que le rappeur était devenu démago, moins percutant, voire « vendu au système ». Et avoir été qualifié de « sociologue » par le président Macron n’a pas arrangé son cas. « Orelsan c’est mort, il est récupéré ! », a ainsi tranché Renaud – qui, c’est bien connu, ne l’a jamais été.
Pour ma part, à la faveur d’une série documentaire retraçant son parcours, Montre jamais ça à personne, diffusée sur Amazon, j’ai été cueillie, séduite et emballée par cet artiste sensible et bourru, profondément sincère.
Sous le feu des projecteurs pour de mauvaises raisons
Orelsan a été propulsé sur le devant de la scène médiatique de manière fulgurante et brutale en 2009, quand sa chanson Sale pute, qui figure sur son premier album, « Perdu d’avance », a fait aboyer les chiennes de garde. La meute
