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Oral de français nouvelle formule: c’est cadeau!


Oral de français nouvelle formule: c’est cadeau!
Ingrid Riocreux © Photo: Hannah Assouline

Que me soit offerte ici l’occasion de prolonger par mon témoignage les si justes considérations de Mme Corinne Berger (cf. dernier numéro de Causeur) au sujet de l’épreuve orale de français du baccalauréat qui a lieu en fin de première.

Dans l’ancienne formule de cette épreuve orale, il était très difficile de s’en sortir si l’on n’avait pas révisé les analyses d’extraits réalisées dans l’année : en effet, il fallait être capable de restituer l’une d’elles en dix minutes puis de tenir dix minutes d’entretien sur le texte, avec des questions qui, partant de l’extrait, pouvaient aller jusqu’à des interrogations sur l’auteur, les mouvements esthétiques, l’histoire des idées, l’évolution d’un genre littéraire, etc. Aujourd’hui, une fois réalisée l’analyse de l’extrait, le candidat ne peut pas être interrogé sur le texte : les instructions sont très claires, c’est interdit. On passe alors à la seconde partie de l’épreuve.

Dès lors, concrètement, que se passe-t-il ? Nombre de candidats utilisent d’une fort étrange manière leur temps de préparation : au lieu de se concentrer sur l’extrait à analyser pour la première partie de l’épreuve et sur la question de grammaire qu’on leur a donnée, ils mettent par écrit – en hâte avant de l’oublier! – ce qu’ils ont lu sur Wikipédia au sujet de l’œuvre qu’ils ont choisie pour la seconde partie (sur laquelle, normalement, ils devraient être au point sans aucun besoin de préparer des notes le jour J). Cela leur prend, au maximum, une dizaine de minutes.

Puis ils s’ennuient.

– Madame, est-ce que j’suis vraiment obligé d’attendre ?
– Moi, je suis obligée de vous donner une demi-heure de préparation. 

Attente. Vient l’heure de passage.
– Alors, je vais lire le texte.

Ils lisent; souvent mal; juste histoire de grappiller un point sur les deux prévus au barème pour la lecture du texte.
– Voilà. Et j’ai rien à dire sur ce texte.
– Vous êtes sûr ? Je dois vous signaler que vous disposez encore de


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Agrégée de lettres modernes, spécialiste de grammaire, rhétorique et stylistique. Dernier ouvrage: "Les Marchands de nouvelles, Essai sur les pulsions totalitaires des médias" (L'Artilleur, 2018)

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