Les Européens s’insurgent depuis quelques heures contre la destruction de livres destinés aux enfants au Canada, dont des bandes dessinées d’Astérix ou de Tintin. On vient d’apprendre que l’instigatrice de cette “purification par le feu”, Suzy Kies, n’avait pas les liens avec les peuples des Premières nations comme elle le prétendait. Analyses.
La nouvelle a traversé l’Atlantique et fait frémir les Européens : une grande épuration littéraire a eu lieu en 2019 dans les bibliothèques du Conseil scolaire catholique Providence, qui regroupe 30 écoles francophones dans l’Ontario. Dans un but de « réconciliation avec les Premières Nations », c’est presque 5 000 livres qui doivent disparaître des rayonnages. Pourquoi ? Parce qu’ils donnent une image non conforme des Iroquois ou des Algonkins. Cet autodafé a fait trembler tous ceux qui ont entendu parler de Lisbonne en 1755 – ou qui ont lu « Candide » – et plus encore ceux qui se rappellent Berlin en 1933.
Mais ils auraient bien tort de trembler car, dans ce cas-ci, il s’agit plutôt d’un acte « citoyen » teinté d’écologisme… Les cendres des livres brûlés ont en effet servi comme « engrais pour planter un arbre et ainsi tourner du négatif en positif ».
Chouette !
Tintin au Canada
Cet alléchant projet, qui sacrifie Tintin, Astérix ou Lucky Luke sur l’autel du vivre-ensemble, a cependant dû être interrompu pour cause de Covid. Mais les choses semblant s’arranger au pays de Maria Chapdelaine, les réjouissances pyrolivresques étaient sur le point de reprendre de plus belle, quand tout à coup !… Un désastre, une catastrophe, une horreur se fit jour !
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Ce projet, baptisé « Redonnons à Mère Terre », vu que le ridicule ne tue pas, était cornaqué par une « gardienne du savoir autochtone » (sic), Suzy Kies. Celle-ci, une authentique descendante des premiers habitants du Canada, conseille, surveille, oriente et nous lui devons l’idée de ces cérémonies de « purification par la flamme » (re-sic).
Seulement, horresco referens, elle n’est pas authentique, la dame ! Radio-Canada a lâché cette bombe, non, Suzy Kies n’a pas une goutte de sang indien !
Le projet mis en pause
Lyne Cossette, la porte-parole du Conseil scolaire catholique Providence, pourtant si enthousiaste pour cet autodafé recyclable, si convaincante quant au bienfondé de cette « réconciliation », si empressée d’attiser le bûcher, larmoie à qui mieux-mieux:
« Nous sommes profondément troublés et inquiets. Nous avions la certitude que Suzy Kies était de descendance autochtone. Nous nous étions fiés à sa parole. » Bon, allez, mouche-toi, respire un bon coup et tente de connecter deux neurones. Ou Madame Kies a une expertise dans le vivrensemblisme sacrificiel qui semble te tenir tant à cœur et alors, et on s’en fout qu’elle ait du sang huron, tutsi ou caucasien, ou bien elle n’a aucune expertise dans le domaine. C’est la seule chose qui compte, non ? Ben non ! « Ces révélations nous poussent à entreprendre une nouvelle réflexion sur notre processus de refonte. En ce sens, nous mettons sous révision notre processus et mettons sur pause l’ensemble du projet Redonnons à Mère Terre » pleurniche Madame Cossette, humiliée de s’être laissé berner sur le code génétique de sa conseillère préférée.
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Haine du blanc
Mais si certains ont pu se réjouir de bénéficier d’un sursis pour relire fissa Les Dalton dans le blizzard, il n’en demeure pas moins que Madame Cossette avalise, voire institutionnalise, les pires manifestations du racisme que l’on ait connues : l’attribution de compétences selon la race. C’est abject, bien sûr, mais c’est cohérent. C’est cohérent avec le principe d’anéantir un livre, une idée, une pensée ou une image qui ne plaît pas. Et c’est surtout cohérent avec la haine du blanc.
Source: Radio Canada.
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