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On vit une époque formidable !

Le niveau de la vulgarité monte plus vite que celui des océans.


On vit une époque formidable !
Mathias Pogba au Golden Score Launch Party à l'Hôtel Shandri-La à Paris, le 20 mars 2022 JP PARIENTE/SIPA 01065779_000047

Même nos délinquants ont perdu de leur superbe pour patauger dans la vulgarité.


Entre Poutine qui agite sa bombe atomique, les forêts qui brulent, les glaciers qui fondent, la canicule qui chauffe on ne sait plus quel cierge allumer pour éviter le pire. Mais c’est du côté des faits divers que c’est le plus drôle. Entre les affaires Booba/Magali Berdah/Cyril Hanouna, celle de Paul Pogba/Kilian Mbappé et Fatoumata Dialo avec sa collègue Hamraoui on ne sait plus à quelle diversité se vouer. Bon, on n’est pas raciste, ne stigmatisons pas toutes ces chances pour la France qui, aujourd’hui, entre autres, manipulent des millions d’euros, font du buzz sur la toile et mobilisent les médias. Par exemple à Marseille, la cité des Oliviers, le trafic de coke est « tenu par Kamel Meziani », tandis que celui de la cité des Lauriers l’est par une bande « d’origine comorienne » appelée « les Blacks » et l’assassinat du caïd Farid Tir est en voie d’élucidation. Les gros bonnets du trafic seraient installés « à Dubaï, où ils roulent en Rolls, au Maroc ou en Algérie, où ils sont richissimes ».  Et « les noms de certains barons marseillais (…) sont archi-connus : Hakim Berrebouh, alias « Marcassin », Karim Harrat, surnommé « Arafat », Mohamed Djeha dit « Mimo » »… Mais chez les Blancs on rit autant : Sandrine-barbecue-Rousseau ou Adrien-coupe en brosse-Quatennens font nous plier de rire à chacune de leurs apparitions. Il est vrai que du temps des diamants de Giscard, de la Garantie foncière, c’était pire mais au moins ça sentait l’after shave de chez Dior et pas le graillon MacDo, sauce Ketchup. A l’époque les escrocs avaient de la classe, de la discrétion, pull en cachemire sur les épaules, les Balkany portaient chic leur vulgarité. Les maisons cachées aux Caraïbes, les avoirs planqués à Gstaadt ou à Zermatt, les liasses d’euros étaient planquées sous la couette en zibeline.

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Il ne faudrait pas mélanger la cour des grands et la basse-cour des cailleras. Ce n’est pas du même ordre, ni de grandeur, ni d’odeurs. D’un côté les débiles profonds de la télé réalité, genre les « Marseillais à Miami », de l’autre Stavisky et p’tites pépées. Le seul dénominateur commun c’est le grisbi, le pèze, le pognon, le flouze, celui qu’on rêve, celui dont on voudrait bien en avoir autant. Et je pèse mes mots ! Tandis que dans les années 80, Loana baisait dans la piscine gonflable de Décathlon, dans les années 2022 on casse les rotules à coup de barre de fer pour niquer la concurrente, on gifle sa femme pour qu’elle rende le téléphone portable ou on maraboute son ex-pote pour que ses tirs-au-but foirent au prochain pénalty. D’un côté, on pigeonne des glandus de quelques milliers de francs à la sauvette, de l’autre c’est en milliers de dollars qu’on arnaque sur le net, des débiles tatoués, tondus sur les côtés et des bimbos aux derrières gonflés à l’hydrogène. Ce n’est pas Dodo la saumure qui te dira le contraire, il était dans le coup des partouzes du Sofitel, ce n’est pas genre Formule 1 tout de même… Heureusement qu’y a pépé Edgar Morin qui nous dit qu’à 100 ans il a redécouvert l’amour ! Ça au moins c’est la classe ! C’est vrai quoi, le niveau monte ! Celui de la connerie, pas celui des océans.



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Jacques Tarnero est essayiste et auteur des documentaires "Autopsie d'un mensonge : le négationnisme" (2001) et "Décryptage" (2003).

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