Rien ne va plus aux Etats-Unis. Le produit qui entre dans la composition du cocktail utilisé pour exécuter par injection les condamnés à mort, et qui répond au doux nom de thiopental sodique, est en rupture de stock, nous apprend le Wall Street Journal. Résultat, maints Etats reportent des exécutions programmées de longue date. Impossible de tenir le planning, des bouchons se créent dans le tunnel de la mort, les klaxons fusent, bref, c’est la chienlit.
Heureusement, les professionnels consciencieux, uniquement motivés par le respect dû au bras séculier, trouvent des solutions viables, si l’on ose dire.
C’est le cas en Oklahoma. Ce n’est pas pour rien que sa devise officielle est « Labor Omnia Vincit » : à force de travail et d’abnégation, ses représentants ont déniché un produit de substitution : le pentobarbital, d’ordinaire à usage vétérinaire. En somme, un remède de cheval. Si c’est bon pour les bêtes de ferme, cela siéra à la bête humaine.
Les avocats de celui qui doit servir de cobaye le 16 décembre prochain, James David Duty, s’insurgent avec des arguments qui pourraient sembler faiblots : le pentobarbital « n’a pas été testé, est potentiellement dangereux et pourrait donner lieu à une torture« .
Va pour le test et la torture. Mais oser arguer, à propos d’une injection létale, que la drogue est « potentiellement dangereuse« … Il y a vraiment des phrases qui tuent!
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !