Nantes en proie à une guérilla. Dans les marges de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Destructions, dévastations, bris, désordres, mobilier urbain urbain, violences (Le JDD, Le Parisien).
A peu près mille casseurs, ou un peu moins ou un peu plus.
Le maire de Nantes va déposer plainte. Cela ne rassurera pas l’état de droit. Et les citoyens effarés, effondrés. Ce sera purement symbolique. Autre nom de la fermeté socialiste.
Mais, après tout, pour ce pouvoir central ou municipal, ils n’étaient pas si dangereux que cela.
On ne les soupçonnait pas de racisme ou d’antisémitisme. Quoique !
Ils n’appartenaient pas à l’extrême droite, à des groupes identitaires. Quoique ! C’était la bonne vieille fureur ennoblie par contagion grâce à l’idéologie voisine et si proche.
Ils n’étaient pas hostiles au mariage pour tous et se gardaient bien d’afficher le moindre catholicisme. Aucune circonstance aggravante donc !
Le Qatar ne les avait pas subventionnés comme avec le PSG, place du Trocadéro.
Ils n’assistaient peut-être pas aux spectacles de Dieudonné. Quoique !
Je n’ai pas entendu le président de la République réclamer d’un ton martial rigueur et sévérité comme hier au sujet de paroles dévoyées. Toujours deux poids deux mesures. Le moralisme ostensible est unilatéral. On aimerait bien que tout soit poursuivi à sa juste aune, à son équitable mesure.
Le ministre de l’Intérieur a dénoncé, c’est vrai, l’ultra-gauche et cette guérilla urbaine. Cela n’a aucun effet mais c’est moins triomphaliste que lors de l’épisode interminable qui a ridiculisé la conception qu’a la France de la liberté d’expression et de la Justice. À l’évidence, il est plus difficile, et moins rentable, de se battre contre l’intolérable d’hier qu’à l’égard des formes odieuses de la pensée, de la parole et du rire.
Pourtant, l’image de la France est infiniment plus souillée par ce qui s’est passé à Nantes que par tout ce qu’on a gonflé démesurément pour faire croire que notre pays était raciste ou antisémite.
Mais c’était de l’ultra-gauche. On n’y touche qu’avec prudence : on pourrait prendre des coups physiques et politiques.
On a cassé sur Nantes et j’ai plus honte, comme Français, aujourd’hui qu’hier.
*Photo : SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA. 00676864_000025.
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