Passionné de bande dessinée et notamment de Blake et Mortimer, Hubert Védrine nous conduit, avec son fils Laurent, à la poursuite d’Olrik, le méchant insaisissable des aventures de Jacobs…
Et si Olrik avait réellement existé et entretenu une conversation épistolaire avec Jacobs, sa vie réelle se mêlant aux aventures des deux héros britanniques? Les auteurs Hubert et Laurent Védrine ont remonté les traces laissées par celui-ci pour proposer cette biographie qui est autant une traversée du XXe siècle qu’une découverte de la BD.
Tous les créateurs s’inspirent de faits et de personnages réels et la bande dessinée n’échappe pas à l’affaire. Hergé a des inspirations multiples pour Tintin, tout comme Goscinny et Uderzo avec Astérix. Mais chez le Belge Edgar Jacobs, le mystère demeurait quant aux sources d’inspiration du personnage du colonel Olrik, aventurier sans scrupule que l’on retrouve sans cesse en train de servir la cause des pires dictateurs. Du Secret de l’Espadon au Cri du Moloch, Olrik est partout, pourchassant Blake et Mortimer et échouant toujours dans ses tentatives de domination.
Rencontre entre Olrik et Jacobs
La thèse des deux auteurs est qu’Olrik a réellement existé. Il a rencontré Jacobs par hasard au théâtre royal de la Monnaie en janvier 1938. Les deux hommes ont un peu discuté et ne se sont guère revus par la suite. Mais Olrik n’a cessé d’envoyer des cartes postales à Jacobs : des photos des villes et des pays où il œuvrait, accompagnées d’un mot très bref. La dernière carte date de 1987 et fut envoyée de Roumanie. Olrik est né en Estonie, d’un père déjà âgé, le baron Cristof von Balk. Il a connu les aventures et les peines de l’Europe de l’Est : les guerres, les invasions, les découpages de frontières, les dictatures. C’est un aristocrate apatride qui conjugue les rêves des chevaliers teutoniques à la crapulerie des arsouilles.
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L’enquête sur Olrik nous fait traverser le XXe siècle. Les auteurs retrouvent sa trace en pointillés. Il est à Hong Kong, trafiquant avec les mafias, puis agent à la solde des Soviétiques, et même agent double, travaillant aussi pour les Américains. On le retrouve ainsi à Cuba et en Floride puis en Californie, dans le milieu du cinéma, où il laisse une fille. Enfin, il termine sa course en Roumanie, auprès de Ceausescu, avant que sa trace ne se perde sans que l’on sache quand il décède. Il a tenté quelques coups en Suisse, en France et au Luxembourg, trainé avec la pègre, les mafias et les autocrates. C’est une espèce de samouraï qui aurait réussi en évitant de s’enfermer dans le cercle rouge.
De Basam Dandu à Ceausescu
Olrik a beau servir des causes peu défendables, il conserve des côtés attachants. Dans ses échecs, dans ses…
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