Ô douce angoisse des nuits avant la vraie bataille !
Ô quart d’heure warholien du brave sous la mitraille !
Ô la béatitude du retour au foyer,
Fêté comme un héros par les porte-keffieh !
Aux tavernes du port, au Pirée ou en Crête,
L’Invincible Armada fait sonner les trompettes.
Gaza ! Gaza ! Entends, porté par le zéphyr
Le gémissement d’un peuple fatigué de souffrir ?
Le vent divin se lève, et la mer nous appelle
Et nous vaincrons la peur, car notre cause est belle !
Les navires d’une armée implacable et cruelle
Porteront le fardeau de la honte d’Israël !
Nous sommes faibles, d’accord, mais leur brutalité
Fera de leur victoire une calamité !
On nous verra frappés, insultés, menottés
Soumis à la question, et enfin expulsés.
Cela fait si longtemps que nos cœurs pleurent et saignent
Pour ces Palestiniens, et l’on voudrait qu’on craigne
Pour quelques heures, et même au pire pour quelques jours
De visiter d’Ashdod une sordide arrière-cour ?
Nous ferons provision d’anecdotes exemplaires
Prouvant l’ignominie d’un Etat militaire.
Elles passeront en boucle dans notre blogosphère
Les médias en raffolent, ils ne sauraient les taire…
Peu importe, d’ailleurs, qu’elles soient enjolivées,
Biaisées, grossies, ou même simplement inventées !
Et s’ils nous traitaient bien, sans nous faire violence
Ce ne serait que ruse, ou mauvaise conscience !
Et à ceux qui nous somment, la bouche enfarinée,
De défier Tripoli, Damas ou Lattaquié
Opposons l’étendard de tous les opprimés.
Car pour tous les fléaux dont souffre encore l’Orient
Israël, et lui seul, mérite le châtiment.
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