Rouleaux compresseurs de l’industrie du divertissement, les plateformes de musiques et de vidéos en ligne vont bientôt être redevables d’un impôt spécial au titre de la « justice sociale ». Une fausse bonne idée, selon le chercheur, spécialisé en intelligence artificielle et musique, François Pachet, qui est atterré que le législateur ne comprenne rien à l’économie digitale.
Depuis les succès du streaming, désormais la première forme de diffusion de la musique, de nombreuses voix s’insurgent contre les rémunérations très faibles versées aux artistes par les plateformes. Le sujet est complexe, mais il est vrai que vivre de sa musique est aujourd’hui très difficile, à moins d’être une star internationale. Il faut faire un million d’écoutes pour gagner quelques milliers d’euros, dont seulement une petite partie est reversée aux artistes. Qui fait des millions de streams aujourd’hui en France ? N’oublions pas cependant que le streaming réalise un rêve ancien, voire antique : rendre la culture accessible à tous, à grande échelle et partout. L’accès plutôt que la propriété : le streaming crée un monde dont les boomers les plus audacieux n’auraient jamais rêvé. Les plus riches d’entre eux possédaient une centaine de vinyles. Un jeune de la génération Z a à sa disposition immédiate et quasi gratuite (dix euros par mois) environ 100 millions de titres. Nous sommes passés de la rareté stable à ce que les anthropologues appellent une société d’abondance. Nous l’avons
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