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Notre naufrage politique: simple reflet de la disparition de la société?

Quelques repères pour saisir les causes profondes du chaos français post-dissolution


Notre naufrage politique: simple reflet de la disparition de la société?
Lucie Castets, une inconnue, ici sur France inter le 24 juillet, se présente au poste de Premier ministre au nom de la gauche. Elle est l'actuelle directrice financière de la Ville de Paris, singulièrement endettée. DR.

La crise politique actuelle n’est pas une crise provoquée par telle ou telle erreur du président Macron ou imperfection démocratique conjoncturelle, elle est fondamentalement la conséquence du processus de disparition de la société.


Il est inutile de reprendre l’accumulation des faits pour constater le chaos dans lequel le pays est plongé. Il est aussi inutile de commenter toutes les analyses superficielles qui en évoquent les  causes et les improbables solutions : absence de majorité parlementaire, dissolution inappropriée, usure de la verticalité, scrutin majoritaire dysfonctionnel dans une Constitution inadaptée, refus de la proportionnalité, etc. Et parce que l’on se contente de superficialités rapides, on aboutit très vite à des analyses douteuses : la crise actuelle consacrerait le retour aux prétendues horreurs de la quatrième république, le Rassemblement national serait toujours un parti d’extrême droite, le «macronisme » serait en voie d’extinction, etc. 

Pour comprendre le réel, il est nécessaire d’aller plus loin.
On peut commencer par le détricotage du prétendu retour aux pratiques de la quatrième république. Nous serions entrés  dans une période aussi instable que celle que nous aurions connu entre 1946 et 1958. Il y a là confusion de l’apparence avec la réalité : la période considérée était le théâtre d’affrontements entre entrepreneurs politiques de petits partis qui se battaient sur des marchés secondaires sans jamais s’affronter sur de grands projets complètement partagés. Personne ne contestait la reconstruction de la France et les grandes orientations qu’elle impliquait, reconstruction qui se déployait à un rythme spectaculaire mondialement reconnu. Personne ne contestait non plus la construction d’un grand Etat providence qui se déployait dans de multiples directions. Personne ne contestait enfin les grands choix industriels, les grands choix dans le domaine de l’Éducation, de la santé, de l’agriculture, etc. Bien sûr, existaient des affrontements sur certaines réalités de l’histoire : la résistance de l’ancien monde au projet de Sécurité sociale, la gestion de la décolonisation, etc. Mais ces confrontations s’inscrivaient dans un universel censé être le point oméga de l’intérêt général. Le théâtre politique de l’époque est donc bruyant mais insignifiant. Les entrepreneurs


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Universitaire et conseiller ayant succesivement travaillé sur le Développement, l'économie pétrolière, et l'économie publique, il travaille maintenant sur l'ensemble des questions liées à la crise.

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