Notre chroniqueur du dimanche revient sur l’œuvre du génie provençal et son rapport avec la critique
Le monde littéraire vit au rythme des anniversaires. Il ne conçoit le marché des livres que par le prisme de l’éphéméride. Chaque année, l’écrivain élu des commémorations, bien mort, bien fossilisé, bien lambrissé dans les bibliothèques, a droit à son mausolée éphémère de papier. Sa renaissance durera le temps d’une quinzaine commerciale avec tracts, documentaires télé et « goodies ». Biographes et magazines se jetteront sur sa dépouille avec volupté pour l’oublier dans la foulée.
La littérature française, gloire de nos pères…
Si en France, nous n’avons pas de pétrole, nous avons eu par le passé des auteurs de premier plan, c’est-à-dire lus et traduits par millions d’exemplaires. Notre gloire nationale repose, en partie, sur ces vieux tuteurs-là qui ont façonné notre instruction publique et l’imaginaire des classes laborieuses. L’année dernière, Molière et Colette ont fait la Une des journaux ; cette année 2024, Ronsard tient la corde en septembre et le soufflé Pagnol du printemps est déjà retombé dans l’oubli. En avril, pour célébrer les cinquante ans de sa disparition, nous sommes retournés à la source du génie provençal, nous avons refait
