C’est pas pour me vanter, comme dit l’ami Basile, mais nous sommes toujours là.
Cent numéros, cela fait quelque chose comme 9,09 années et le site a déjà 13 ans ! Ce centenaire nous invite à revisiter ce passé proche et déjà si lointain. Nous ne pouvions imaginer, en 2013, qu’il nous faudrait batailler contre des réunions interdites aux hommes ou aux Blancs ; que l’écriture inclusive serait la règle dans nos plus prestigieux établissements d’enseignement supérieur ; qu’un barbu pourrait lancer à l’animateur d’une émission « Qu’est-ce qui vous permet de dire que je suis un homme ? » ; que d’éminents hellénistes dénonceraient leur discipline coupable de sexisme et de racisme (ils n’ont pas osé aller jusqu’à l’homophobie ce qui aurait été rigolo) ; qu’une jeune femme balancerait son porc pour cause de drague lourdingue et qu’elle serait applaudie ; que Paris serait détruite à coups de pistes cyclables, de plots en béton et d’idées fumeuses ; que des footballeuses obtiendraient le droit de jouer en hidjab ; que les journalistes de Charlie et des dizaines d’autres personnes seraient assassinées par des islamistes (encore que ça, on pouvait le pressentir). Peut-être aurions-nous pu anticiper tout cela et bien d’autres billevesées si nous avions été de meilleurs lecteurs de Muray, puisque tout ou presque est dit dans son œuvre. Nous voilà contraints, en son absence, d’explorer à tâtons cette époque baroque.
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Ce quasi-centenaire est l’occasion de payer nos dettes. À Philippe Muray, donc, notre imam caché, mort bien avant que Causeur voie le jour et dont je me plais à croire qu’il en aurait été un contributeur régulier – j’imagine les savons
