Dans Normale, d’Olivier Babinet (sortie le 5 avril), Benoît Poelvoorde livre une prestation convaincante.
Il y a un mystère Poelvoorde. Non pas que chacun des films dans lesquels il choisit d’apparaître revête le même intérêt. Très loin s’en faut.
Mais il se dégage de cet acteur une telle énergie combinée avec une insondable solitude que les spectateurs que nous sommes en restent bouche bée. Normale, le film réalisé par Olivier Babinet, n’est pas un chef-d’œuvre. Il cultive même certaines petites coquetteries du film d’émancipation adolescente proprement agaçantes. Peu importe, puisque rayonne en son centre la figure paternelle incarnée par Poelvoorde que l’on dirait tout droit sorti des Vitelloni de Fellini. Avec lui, tout passe, même la touche de mélo quand son personnage devient aveugle et que l’on se croit alors dans Parfum de femme. Convoquer ainsi le meilleur du cinéma italien n’est évidemment pas innocent. Ici comme ailleurs, Poelvoorde fait inévitablement penser à Gassman, Sordi et Tognazzi.
L’acteur belge est la synthèse parfaite de ces matamores magnifiques, héros déchus qui nous donnent à rire en cachant les larmes dont ils sont remplis. Et nous avec.