Djihadisme et obstétrique


Djihadisme et obstétrique

noel terrorisme faux ventre

Il va falloir se faire à l’idée qu’il y a une forme d’humour noir, sans doute inconscient, chez nos amis les apprentis djihadistes. Par exemple, même les plus mécréants d’entre nous savent que Noël est la fête de la Nativité et que c’est somme toute l’histoire d’un petit migrant porté par sa maman. Elle va accoucher dans la Jungle de Bethléem, dans des conditions sanitaires effroyables entourées d’animaux et de nègres comme ce type qui se prétendait roi et que le maire FN d’Hayange, Fabien Engelmann, chez qui l’intelligence théologique le dispute à la vigilance politique, a fait expulser de la crèche. Le tout alors que la police d’Hérode qui bénéficie des facilités accordées par l’état d’urgence décrété par le monarque paranoïaque rôde dans le coin et ne répugne pas à la perquisition nocturne.

Est-ce à cet événement tout de même assez fondateur pour les chiens d’infidèles que nous sommes tous à des degrés divers qu’ont pensé la jeune montpelliéraine de 23 ans et son camarade de jeu en préparant un attentat grâce à un faux ventre ?  

Oui, vous avez bien lu, un faux ventre. Je savais qu’il existait de fausses dents, de faux yeux, de faux nez (très utilisés par le libéralisme quand il se déguise en socialisme), de faux sexes en latex pour remédier à la solitude mais j’ignorais qu’il existait de faux ventres.

Il faut dire que la ruse intéresserait à la fois le psychanalyste et l’auteur de romans populaires, Freud et Fantômas célébrés tous les deux par Breton et les surréalistes, voire Lacan et Houdini qui racontent la même chose, à savoir que l’inconscient est structuré comme un langage et qu’il a tout d’une malle à double-fond ou d’un haut-de-forme dont jaillira un lapin plus ou moins explosif.

Un faux ventre, donc. Il paraît que l’on trouve cet accessoire en vente sur Internet pour les déguisements. Dis-moi comment tu te déguises, je te dirai que tu es. Tout le monde sait ça dans les carnavals, de Nice à Dunkerque. Les hommes se déguisent en femmes, les femmes en animaux, les riches en pauvres, les pauvres en riches et d’après Bakhtine, le carnaval est le moyen de laisser parler, depuis le Moyen âge, ce qu’il appelle « le bas corporel », c’est à dire tout ce qui concerne nos plaisirs animaux : bouffe, sexe et les éventuels déchets et déjections qui en résultent.

Si ça se trouve, la jeune femme convertie radicalisée a trouvé ce moyen pour pallier le manque d’enfants. Ou le manque d’orgasme car elle a raté sans doute la journée mondiale du 22 décembre sur la question. Elle ne pouvait jouir, elle a donc voulu se faire sauter.  Ou elle ne pouvait accoucher de la vie et elle a décidé d’accoucher de la mort.  C’est logique. Le polichinelle dans le tiroir s’est transformé en TNT dans le mouroir. Houdini et Lacan, encore.  J’arrête là, on va encore dire que je suis dans la culture de l’excuse. Mais enfin, on ne me retirera pas de l’idée que lorsqu’elle aura trouvé le septième ciel sur Terre, après un passage par un centre de déradicalisation, elle aura moins envie de le chercher dans l’au-delà.

Pour le reste, il fait évidemment immédiatement réagir et rajouter deux ou trois codicilles à l’état d’urgence. Après tout, depuis qu’on ne recule plus devant la déchéance de la nationalité, on ne voit pas pourquoi on se priverait. Je suggère donc, pour éviter que toute femme enceinte devienne potentiellement une bombe humaine, quelques mesures de bon sens :

-Déclaration préalable de toute grossesse auprès de la préfecture, de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche.

-Palpation minutieuse de toutes les femmes enceintes à l’entrée des lieux publics (magasins, salles de spectacle, boites échangistes, etc…)

-Accouchement sous la surveillance d’un OPJ et dans les cas de femmes avec fiches S de plusieurs membres du RAID ou de la BRI.

Normalement, avec ça, on est parés.

*Photo: © AFP/Archives FRANCK FIFE.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent La crèche de Noël: dans les mairies ou dans les chaumières?
Article suivant Sauvons la junk-food!

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération