Accueil Société Une ligne Maginot pour protéger une école de Nîmes des dealers!

Une ligne Maginot pour protéger une école de Nîmes des dealers!

Et elle a servi à quoi cette ligne, en 40?


Une ligne Maginot pour protéger une école de Nîmes des dealers!
Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier © Alain ROBERT/APERCU/SIPA Numéro de reportage : 00678293_000005

Alors qu’il faudrait mettre les dealers hors d’état de nuire par tous les moyens, la ville de Nîmes en est tristement réduite à mettre une clôture anti-intrusion de trois mètres de haut autour de l’école Georges Bruguier. En juin 2020, un jeune de 21 ans est mort d’une balle perdue dans ce secteur « difficile » de la ville.


Calfeutrés dans leurs casemates et leurs bunkers, les soldats français s’empiffraient de camembert arrosé de gros rouge. Et pour tuer le temps, ils jouaient à la belote, regardant à la jumelle l’ennemi allemand dont les troupes écrasaient la Pologne. Nos soldats ne bougeaient pas. On appela ça la « drôle de guerre ». Puis quand en mai 40 les blindés allemands se mirent en marche, la ligne Maginot succomba, inutile et impuissante.

Une clôture anti-intrusion installée pour se protéger des dealers

L’école Georges Bruguier est située dans le quartier du Chemin-Bas d’Avignon de Nîmes. Ce quartier, selon le vocable officiel, est une zone de sécurité prioritaire. Zone d’insécurité élémentaire serait plus juste. Un point de deal se retrouve à 50 mètres de l’école. Et de ce quartier, les dealers sont les maîtres.

L’autre jour, deux d’entre eux, cagoulés, ont fait irruption dans l’établissement scolaire, terrorisant élèves et enseignants. De temps en temps, on peut entendre des coups de feu de l’école. Et, il y a peu, un jeune homme a été tué par une balle perdue.

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Les parents s’indignent et protestent. Le maire de la ville a donc décidé de bâtir une ligne Maginot autour de l’école. Une clôture haute de trois mètres de haut, destinée à empêcher l’intrusion des dealers, et à stopper, selon le maire de Nîmes, « les balles perdues ».

Drôle de guerre

Des policiers ont été placés en renfort autour de l’école et la ville envisage de racheter deux garages qui sont voisins de l’école et où les dealers se livrent paisiblement à leur trafic. Elle prévoit de les démolir. Peut-on appeler ça autrement qu’une drôle de guerre ?

Ce ne sont pas les garages qu’il faut détruire mais ceux qui sont à l’intérieur, en les arrêtant et en leur trouvant un domicile en prison. La police connait les noms des dealers, leur profil, leur adresse ! Les arrêter ? On hésite de crainte d’une émeute, signant ainsi l’abdication totale de l’Etat de droit.

La ligne Maginot autour de l’école ne servira strictement à rien. Il ne faut pas se barricader en tremblant. Il faut au contraire – c’est a priori le travail de la police – aller chercher les dealers là où ils se trouvent. « Jusque dans les chiottes » comme dirait Poutine. Si nous n’allons pas chez eux ce sont eux qui viendront chez nous. N’oublions pas mai 40.

Cette vidéo de décembre 2020 témoigne du climat de violence alarmant de ce quartier

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est journaliste et essayiste

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