Niels Arestrup est mort le 1er décembre. Durant toute sa carrière, il a brûlé les planches et crevé l’écran. Ce passionné était de la race des Raimu et Marlon Brando qu’on venait voir, admirer et craindre à la fois. Cet être à part était un monstre-volcan, l’un des derniers.
Le 29 novembre, je passais l’après-midi avec la merveilleuse Judith Magre, comme je le fais presque chaque semaine. Judith me racontait combien elle aimait Niels Arestrup. Elle ne comprenait pas la réputation d’homme violent qui s’était abattue sur lui. Elle avait joué à ses côtés Qui a peur de Virginia Woolf d’Edward Albee. Judith avait repris le rôle de Martha après que Myriam Boyer, accusant Niels Arestrup de l’avoir étranglée réellement au cours d’une des représentations, eut quitté le projet. « Moi, j’ai rencontré un être exquis. J’en garde un souvenir magnifique. Niels est un être et un acteur extraordinaire. Il fut avec moi un partenaire adorable. On s’embrassait chaque fois qu’on terminait la pièce tellement nous étions heureux », racontait Judith. Ce jour-là, avant que je la quitte, elle me demande une dernière chose : « Je n’ai plus le numéro de Niels. Si vous l’avez, envoyez-lui un message de ma part. Dites-lui que je l’aime et que je pense à lui. »
Je trouve le numéro de l’acteur et lui adresse, dans un message, les mots de Judith. Et j’ajoute : « J’en profite pour vous
