Hollande/Sarkozy : cachez cette Stasi…


Hollande/Sarkozy : cachez cette Stasi…

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« La dictature, c’est « ferme ta gueule ». La démocratie, c’est « Cause toujours ». » La phrase est d’un certain Michel Colucci, qui fêtait ses 18 mois le jour de la mort de Benito Mussolini. Il semblerait que la France ait brutalement basculé dans la dictature ces derniers jours. Hier encore, dans notre belle République des Lumières, n’importe quel élu ou simple militant de gauche pouvait tranquillement comparer ses adversaires au Maréchal Pétain, et leur politique à celle du régime de Vichy, voire au nazisme. En face, on avait depuis longtemps pris l’habitude de lui répondre : « C’est ça, cause toujours, tu m’intéresses. » Parce qu’en démocratie, c’était comme ça, on avait le droit de causer. Contrairement aux dictatures, dans lesquelles le doute n’avait pas sa place et où il fallait fermer sa gueule.

Mais ça, c’était avant. Avant que l’infâme Nicolas Sarkozy n’ose publier un texte rappelant qu’il était sur écoute depuis huit mois, comme dans un « merveilleux film sur l’Allemagne de l’Est et les activités de la Stasi ». Avant qu’il ne se croie autorisé à s’indigner du fait que toutes ses conversations familiales, professionnelles ou autres soient enregistrées. Avant qu’il ne se permette de dénoncer lui-même les mensonges de nos ministres de l’Intérieur et de la Justice, qui jurent sans rire ne rien avoir su de cette intrusion inédite dans la vie privée d’un adversaire politique – qui viole également le secret des correspondances entre un avocat et son client. Avant, enfin, que cet odieux personnage si justement qualifié de « facho » pendant près de dix ans, ne pousse le vice jusqu’à se vanter publiquement de la virginité de son casier judiciaire.

La ligne jaune était franchie. Il fallait agir, vite. Hollande, le Président de tous les Français, conscient de l’urgence absolue de la situation, a donc pris la parole depuis le Conseil européen de Bruxelles. Et, prenant ses responsabilités face à l’histoire comme le Général de Gaulle le 18 juin 1940, il a parlé : « Laisser penser que notre pays, notre République, puissent ne pas être fondés sur les libertés, c’est introduire un doute qui n’a pas sa place. Et toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable. » Il fallait en finir, il n’y avait pas d’autre solution, la démocratie des causeurs avait fait son temps, et bien trop de dégâts. C’était l’heure. François Hollande sonnait la fin de la partie, la France devait entrer dans une nouvelle ère.

Dorénavant, lorsqu’un jeune militant se présenterait comme « antifasciste », on ne lui dirait plus « cause toujours », mais « ferme ta gueule ». Chaque fois qu’un Jean-Luc Mélenchon, un Manuel Valls, une Christiane Taubira ou un Harlem Désir comparerait, même implicitement, tel ou tel propos droitier aux discours « nauséabonds » tenus durant « les heures les plus sombres de notre histoire », il serait poursuivi pour « introduction de doute déplacé et comparaison insupportable ». Et la création de ce nouveau délit, le Président de la France apaisée le savait, dissuaderait définitivement quiconque d’assimiler une fois de plus le pauvre Jean-Marie Le Pen aux prétendus « néo-fascistes » qui se pressaient à ses meetings. Enfin, en France, on arrêterait de causer de tout et de n’importe quoi. On ne sèmerait plus le doute impunément. On n’aurait plus que la certitude d’être gouvernés avec bienveillance, dans le silence.

*Photo : wikicommons.



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