La nouvelle offensive d’Israël à Gaza vise notamment à empêcher le Hamas de reconstituer ses forces militaires et de conserver son pouvoir politique. Mais de nombreuses voix soupçonnent Benyamin Nétanyahou de motivations politiciennes, alors que le pays pourrait plonger dans une crise constitutionnelle inédite.
Dans la nuit du lundi au mardi 18 mars 2025, à 2 h 10 du matin, l’armée israélienne a lancé une attaque surprise d’envergure contre la bande de Gaza dans le cadre de l’opération baptisée « Oz VeHerev » (« Vaillance et Épée »). L’assaut, qui a duré une dizaine de minutes, a mobilisé des dizaines d’aéronefs de l’armée de l’air ainsi que des bâtiments de la marine, lesquels ont visé environ 80 cibles réparties dans l’ensemble de l’enclave palestinienne.
L’opération, suivie d’une offensive terrestre, avait plusieurs objectifs. D’abord surmonter l’impasse des négociations sur la libération des otages (sachant qu’une majorité d’Israéliens – contrairement aux familles des otages, ce qui n’est pas rien – considère que l’usage de la force est le moyen le plus efficace pour pousser le Hamas à avancer dans les discussions). Ensuite, l’État hébreu cherche à faire comprendre à l’organisation islamiste qu’il ne la combat pas seulement en tant qu’entité militaire, mais aussi en tant qu’autorité civile, et qu’au fond il ne fait pas la distinction entre les deux.
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C’est dans cette logique que six hauts responsables du gouvernement politique du mouvement ont été éliminés. Il s’agit d’Essam Al-Dalis, chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza (dont le remplaçant a subi le même sort cinq jours plus tard) ; de Mahmoud Abou Watfa, ministre de l’Intérieur, responsable des forces de police et des services de sécurité intérieure ; de Bahjat Abou Sultan, directeur général des services de sécurité intérieure ; d’Ahmad Al-Khatta, directeur général du ministère de la Justice ; d’Issam Da’alis, haut fonctionnaire
