États hypothéqués, bénéfices en chute libre, consommation grippée par le Covid sont autant de signes de l’agonie de l’expérience néolibérale. Une crise aggravée par le refus des politiques et des médias de regarder la réalité en face.
« On va s’en sortir », c’est ce que proclamait le 2 juillet dernier, dans les colonnes du Figaro, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, à la veille des Rencontres d’Aix-en-Provence, raout annuel de tout ce que le gratin néolibéral compte de sommités financières, économiques et médiatiques. En substance, les États font leur devoir en soutenant les économies ébranlées, les banques centrales entretiennent la confiance, les perspectives du numérique sont prometteuses. Manque cependant le diagnostic, manque toujours le bilan.
Quarante ans après les débuts de l’expérience néolibérale, douze ans après la crise financière venue d’Amérique, dix ans après la crise de l’euro, malaisément surmontée, et sans compter avec les embardées dites « populistes » qui affectent les vieilles démocraties, le pessimisme est traité comme un sacrilège. En dépit de lourdes différences, l’expérience néolibérale partage avec les expériences totalitaires les certitudes doctrinales et la conviction des lendemains qui chantent.
Les éléments factuels abondent qui font penser, en sens contraire,
