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Le néo-féminisme, l’idéologie qui voulait abattre les hommes comme des animaux

Ce n'est pas un combat, c'est une idéologie


Le néo-féminisme, l’idéologie qui voulait abattre les hommes comme des animaux
La dernière campagne contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun tapisse les couloirs du métro parisien, mars 2018. ©Alphacit NEWIM / CrowdSpark

La nouvelle campagne d’affichage contre le harcèlement dans les transports en commun et les derniers événements autour de Bertrand Cantat démontrent encore un peu plus la violence du néo-féminisme, qui n’est pas un combat mais une idéologie. 


Deux affaires viennent de donner à voir la tournure prise par ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui le néo-féminisme. Le préfixe « néo » met l’accent sur le fait que nous sommes confrontés à quelque chose de nouveau, finalement assez éloigné d’une volonté d’émancipation féminine. Ce nouveau féminisme, fait de volonté de pouvoir, d’androphobie, de pensée magique irrationnelle voire de violence, n’est pas le fruit d’un lobbying bien organisé, il est devenu une idéologie particulière. Il en a les caractéristiques. Cognitives avec ses dogmes : le patriarcat opprime la femme depuis la nuit des temps. Morales avec le jugement : l’homme c’est le mal. Et enfin normatives : avec la mise en place de règles pénales attentatoires aux principes qui gouvernent la matière.

L’enfer néo-féministe est pavé de bonnes intentions

Ces deux affaires d’inégales importances, qui concernent une campagne d’affichage dans le métro d’une part et un des aspects de la polémique autour du retour de Bertrand Cantat d’autre part, donnent à voir comment on passe de revendications légitimes et utiles à la création d’un corpus idéologique détaché de la réalité et penchant vers des formes de fanatisme.

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Dans un souci louable de lutter contre le harcèlement dans les transports en commun, la RATP, la SNCF et la région Île-de-France ont lancé, le 5 mars dernier, une campagne d’affichage. Passablement stupéfiantes ces trois affiches qui transforment une incontestable et déplorable violence en crime des crimes. L’ennui, c’est que même les projets gouvernementaux, avec la création de « l’outrage sexiste », classent juridiquement ce harcèlement de rue, de quais et de wagons, dans les contraventions. Ce qui en fait ce que le code pénal appelle « des violences légères ». Qu’elles soient insupportables pour celles qui en sont victimes dans leur vie de tous les jours ne modifie pas cette qualification, car les mots ont un sens.

Qui a peur du grand méchant homme ?

Ces trois affiches préviennent : « ne minimisons jamais le harcèlement sexuel ». Et pour ce faire, elles y vont fort. Dans un environnement particulièrement hostile apparaît une jeune femme tenant un pilier de wagon. Selon l’affiche, apparaît le fond de la mer, une grotte sombre ou une forêt tout aussi sombre. Derrière la jeune femme, apparaissent des prédateurs menaçants, prêts à déchiqueter leur proie. Et pas n’importe quels prédateurs ! Sont convoqués trois piliers des peurs primales qui hantent l’imaginaire collectif. Tout d’abord les loups, qui attaquent en bande dans les forêts où les humains sont perdus. L’ours ensuite, énorme et puissant plantigrade prêt à broyer. Enfin, celui qui depuis le film de Spielberg provoque la pire des terreurs : le requin, le grand requin blanc. Qui chasse près des plages, au bord de ces rivages où les foules en vacances aiment à s’installer. La peur des loups et des ours est présente dans les traditions, la littérature, les contes pour enfants. Par conséquent aussi dans les têtes, de façon symbolique bien sûr, mais ces bêtes continuent à incarner le pire pour l’homme. Le requin est plus récent, et l’accès à son statut de prédateur numéro un est dû essentiellement au cinéma populaire. Il n’est que de consulter les catalogues de films d’horreur pour constater sa présence récurrente.

Les hommes, des animaux comme les autres

Les concepteurs de cette campagne, qu’on suppose très fiers d’eux, ont-ils mesuré le contenu ahurissant de ces affiches ? Elles réduisent les hommes, qui seraient par nature évidemment auteurs d’incivilités sexistes, à des animaux, prédateurs terrifiants, en passe de massacrer leurs proies. Des mains baladeuses, un frottage de métro, des interpellations insultantes, certes intolérables, sont présentées comme des mutilations mortelles abominables données par des animaux monstrueux. Qu’affichera-t-on lorsqu’il sera question de viol ? Que signifie cette métaphore, cette façon de retirer aux hommes leur humanité, pour en faire des animaux sauvages dont le seul moyen de préserver leurs victimes serait de les abattre ? Que nous raconte le fait que cette campagne n’ait pas provoqué les réactions indignées que méritait un tel sexisme imbécile ? Le problème, c’est que ces délires sont rentrés dans les têtes puisque des publicitaires assimilent ingénument les hommes à des animaux à abattre.

C’est là que l’on mesure les ravages de l’idéologie néo-féministe. On va, à juste titre, ricaner des excès de Caroline de Haas quand elle aligne ses statistiques absurdes selon lesquelles deux hommes sur trois seraient des prédateurs sexuels et l’État français couvrirait des viols de masse sur notre territoire. Que dire alors de ces affiches qui affirment bien pire ?

Cantat, condamné à vie…

La polémique autour du retour de Bertrand Cantat illustre elle aussi, par beaucoup de ses aspects, l’émergence de cette idéologie. Sa peine effectuée, et 15 ans après les faits, le chanteur a souhaité reprendre son activité artistique. Pour se heurter à une clameur considérable qui rassemblait ceux qui légitimement pouvaient être choqués par ce retour, mais aussi et surtout les gros bataillons de ces féministes furieuses bien décidées à le faire taire.

…Sauvage libérée à perpétuité

À les entendre, auteur d’un « féminicide », condamné à une peine trop indulgente, il devait être ostracisé à vie. Malheur à celui qui relevait que les mêmes qui réclamaient la peine de mort civile à l’encontre du chanteur s’étaient battues furieusement pour la libération de Jacqueline Sauvage. Rappelons brièvement que celle-ci a froidement et volontairement abattu son mari de trois balles dans le dos et a, pour cela, été condamnée pour meurtre à deux reprises à 10 ans de réclusion criminelle. Tous ses soutiens ont invoqué des violences qu’elle aurait subies durant les 47 ans de vie commune avec son mari et qui auraient justifié le meurtre. L’instruction et les débats judiciaires ont largement démontré l’absence de réalité de cette explication. Deux auteurs ont réalisé une enquête approfondie et publié un livre, La Vérité sur l’affaire Jacqueline Sauvage, qui démontre le mensonge du story telling sur lequel François Hollande, contre l’avis des magistrats concernés, s’est appuyé pour accorder une grâce à la meurtrière et la dispenser d’effectuer la peine fixée par les juridictions.

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Dès sa sortie de prison, Jacqueline Sauvage s’est précipitée sur les plateaux de télévision, a écrit un livre et accompagne désormais la réalisation d’un film sur son « histoire » avec Muriel Robin dans le rôle-titre. On n’a jamais demandé ce qu’ils en pensaient aux membres de la famille de l’homme abattu, qui n’ont pas eu droit aux mêmes égards que Nadine Trintignant. Vous avez dit indécence ?

Le néo-féminisme est une idéologie

Gare à ceux qui relèvent cette étonnante contradiction, qui voit les mêmes hurler à la mort dans un cas et réclamer le droit de tuer dans l’autre. La seule réponse sera l’insulte et le sentiment de parler à des murs. Et à des fanatiques pour lesquelles le réel n’a aucune importance.

Tuer involontairement une femme serait le crime des crimes ; tuer volontairement un homme toujours justifié. Cette façon du néo-féminisme de voir le monde est bien une idéologie. Totalitaire ?

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Avocat à la Cour de Paris, spécialisée dans la protection de l’enfance et le traitement de la délinquance sexuelle

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