Le délire de l’élue parisienne Douchka Markovic, qui refuse de parler de « rats », s’inscrit dans une théorie politique du droit des animaux importée du Canada, et qui souhaite accorder la citoyenneté à nos amis les bêtes.
Quel élu Europe Écologie Les Verts n’a pas encore eu sa petite phrase devenue mythique ? On connait évidemment les régulières sorties de Sandrine Ruisseau, parfois confondue avec son homologue numérique Sardine Ruisseau, mais d’autres personnages moins célèbres trouvent parfois les ressources pour nous faire rire à défaut de nous pousser à réfléchir…
Récemment, l’élue parisienne animaliste Douchka Markovic s’est chargée de nous régaler avec ses « surmulots », nom respectueux pour qualifier ces colonies de rats qui hantent désormais la capitale, de nuit comme de jour. Jugé moins « connoté », le terme « surmulot » donnerait une image plus positive de ce célèbre mammifère qui, à en croire l’arbre de l’évolution des espèces, serait l’un de nos lointains ancêtres dans le règne du vivant.
Apprendre à vivre avec les surmulots
Douchka Markovic trouve d’ailleurs de belles vertus à cet animal si longtemps méprisé, dont la simple évocation fait frémir les éléphants comme les dames : « Un premier bilan est déjà de constater le rôle joué par les surmulots au quotidien dans les égouts avec l’évacuation de plusieurs centaines de tonnes de déchets et le débouchage de canalisations ». Il fallait y penser : engager des surmulots pour la propreté des rues de Paris, chargés de recycler nos déchets tout en s’engraissant, genre de lumpenprolétariat aidant l’humanité parisienne dans sa quête d’une hygiène urbaine parfaite. Jouant mieux de la flûte que le charmeur de rats de la ville de Hamelin, qui triompha de la peste portée par le rongeur avant de capturer les enfants de ses malhonnêtes débiteurs, Madame Markovic et ses collègues écologistes déplacent l’ouverture de leur propre fenêtre d’Overton en allant toujours plus loin dans la provocation.
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À l’infestation de rats dans la capitale, ils ne répondent pas dératisation mais cohabitation. Ailleurs, comme à Strasbourg, ils réclament de la sollicitude pour les puces de lits qui n’ont même pas pour elles l’intelligence de nos nuisibles mammifères et aviaires, étant des insectes dépourvus de toute forme de raisonnement. Mais cela n’arrêtera pas Aymeric Caron qui aimerait faire du moustique suceur de sang notre égal ! La conscience ? Les œuvres de l’esprit ? Tout ça n’a que peu de valeur pour ces panthéistes d’un nouveau genre, dont le Panthéon personnel fait une même place aux insectes et aux hommes. On peut même se demander s’ils prennent la peine de chasser les poux sur la tête de leurs enfants, du moins ceux qui n’ont pas encore subi de vasectomie pour protéger la « terre-mère » de leur polluante et rétrograde potentielle progéniture…
Parlement du vivant
Il suffit d’ailleurs de taper « surmulot » sur votre barre de recherche Google pour constater que Madame Markovic n’est pas un cas isolé, puisque le site officiel de la mairie de Grenoble utilise le terme dans un article consacré aux « animaux liminaires ». Défini en 2011 par deux philosophes canadiens et antispécistes – digne d’un épisode de South Park – répondant aux noms de Sue Donaldson et Will Kymlicka dans l’ouvrage Zoopolis, les animaux liminaires sont des espèces qui vivent à proximité de l’homme et entretiennent une interdépendance avec lui. Ils les situent donc entre les animaux domestiques et les animaux sauvages, étant des « résidents permanents des sociétés humaines ». Pour un esprit simple comme le mien, presque paysan, il s’agit tout simplement de nos bons vieux nuisibles : rats, pigeons et autres ratons-laveurs.
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Que nos âmes sensibles se rassurent, l’humanité n’a jamais réussi à se débarrasser des rats en dépit d’efforts constants et millénaires. C’est le principe même du « parasite » qui vit aux crochets de son hôte ; malin et populeux, il survit partout où il se trouve. En revanche, compte tenu de l’état global de notre pays, la menace sanitaire bien réelle que font peser les « surmulots » pourrait un jour s’avérer fatale. Mais peu importe à Douchka Markovic et les autres, les bactéries et virus appartiennent aussi au « Parlement du vivant ».
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