Accueil Édition Abonné Décembre 2018 Natacha Polony: « Quand on n’offre aucun débouché politique à la révolte, on engendre la radicalisation »

Natacha Polony: « Quand on n’offre aucun débouché politique à la révolte, on engendre la radicalisation »

Entretien avec la directrice de la rédaction de Marianne (1/2)


Natacha Polony: « Quand on n’offre aucun débouché politique à la révolte, on engendre la radicalisation »
Natacha Polony dans les bureaux de Marianne. ©Hannah Assouline

Souverainiste bon teint, la directrice de la rédaction de Marianne entend réveiller de sa torpeur l’hebdomadaire fondé par Jean-François Kahn. Europe, gilets jaunes, nouvel actionnaire tchèque: en détaillant son projet éditorial, Natacha Polony passe les sujets d’actualité au crible (1/2).


Causeur. Dans un éditorial de Libération, Laurent Joffrin reproche à Marianne de « prend(re) maintenant le chemin d’un souverainisme conservateur et anti-européen, à rebours de Victor Hugo… et de Jean-François Kahn ». Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

Natacha Polony. L’hypocrisie de Laurent Joffrin est absolument délicieuse ! Lorsqu’il dirigeait Marianne, Jean-François Kahn se faisait traiter de cryptofasciste par les journaux que dirigeait Laurent Joffrin, Le Nouvel Obs et Libération. J’ai fait valider la plupart de mes choix par Jean-François Kahn, dont la fameuse une sur l’immigration qui a tant effarouché certains. Son titre, « Ni Zemmour ni Plenel », était le fruit de mes discussions avec Jean-François Kahn et il résume l’essence même de l’engagement de Marianne : le droit de ne vouloir ni de la France de Zemmour ni de celle de Plenel, mais d’inventer autre chose sur des bases républicaines.

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Par ailleurs, j’assume le terme « souverainiste », sauf quand il est tordu pour en faire le synonyme d’« extrême droite », comme chez Laurent Joffrin. Souverainiste, non pas parce que je serais anti-européenne, mais parce que je suis démocrate. Il n’y a pas de démocratie sans souveraineté du peuple, et pas de souveraineté du peuple sans souveraineté de la nation, c’est-à-dire sans le droit pour le peuple français de choisir la façon dont il est gouverné, éventuellement en accord avec d’autres. Je ne pense pas que la France puisse s’en sortir dans le monde toute seule. En revanche, je défends la possibilité de revenir sur des traités s’ils ne vont


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Décembre 2018 - Causeur #63

Article extrait du Magazine Causeur




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est journaliste.

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