Souverainiste bon teint, la directrice de la rédaction de Marianne entend réveiller de sa torpeur l’hebdomadaire fondé par Jean-François Kahn. Europe, gilets jaunes, nouvel actionnaire tchèque: en détaillant son projet éditorial, Natacha Polony passe les sujets d’actualité au crible (2/2).
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Marianne a une identité. Quelle est celle de son lecteur ?
Quand j’étais jeune journaliste à Marianne, notre public couvrait à peu près tout le prisme politique. J’ai à cœur de reconstruire cette diversité, non pas en draguant les électeurs de tel ou tel bord, mais en faisant du journalisme, c’est-à-dire de l’enquête. Pour le dire autrement, je veux organiser la convergence des luttes ! Un journal comme Marianne devrait s’adresser autant aux fonctionnaires de son actuel lectorat qu’aux petits commerçants, artisans et patrons de PME. Par-delà leurs intérêts et leurs visions du monde, parfois divergents, tous sont les dindons de la farce d’un système économique qui est en train de désindustrialiser les pays occidentaux et de détruire les bases culturelles et économiques d’organisation des sociétés.
Daniel Kretinsky, le magnat tchèque qui a racheté Marianne, partage-t-il votre agenda politique ? Qui est-il exactement ?
C’est un industriel qui a fait fortune dans les centrales à charbon. Bizarrement, la présentation
