L’exposition des chefs-d’oeuvre du musée de Capodimonte (Naples) parmi les collections de la Grande Galerie du Louvre témoigne de l’amour du corps propre à l’art européen. Que sa représentation soit religieuse ou profane, tout est bon pour en révéler sa sensualité.
Le Louvre lève le voile
Si le vêtement islamique, sous ses différentes formes couvrantes, s’impose de plus en plus dans l’espace public, c’est aussi parce qu’il s’invite régulièrement dans le débat. Les polémiques cauteleuses autour de la longueur de ces sinistres pans de tissu empaquetant femmes et jeunes filles font le jeu d’un combat linguistique, cheval de Troie d’ambitions politico-religieuses conquérantes. Réussir à polémiquer, c’est déjà imposer les mots de la controverse, quand bien même l’issue de la polémique serait défavorable aux revendications vestimentaires en question. Conséquence absurde de ces querelles de chiffonniers en lieu et place de décisions politiques verticales : un surplus d’existence –grâce aux mots qui les désignent et courent sur toutes les lèvres– pour des vêtements qui font des femmes une masse informe, socialement invisible et existentiellement nulle.
À ce triste vestiaire importé de pays qui condamnent les usages du corps et du vêtement en Occident, mais que d’inclusifs dictionnaires de langue française tels que le Larousse Collège croient bon de faire figurer dans leur sélection de noms communs au même titre que le paletot idéal d’Arthur Rimbaud, préférons d’autres mots en langue étrangère, d’autres noms de vêtements, une vision du corps plus proche de nos usages ; en somme, une invitation au dialogue plus plaisante.

Ces mots sont italiens et ne figurent pas dans le dictionnaire Larousse Collège
